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Succès de la marche de l’opposition à Sokodé malgré les manœuvres de sabotage du pouvoir

Togo - Politique
Malgré la diversion entretenue par le parti Unir, une immense foule était le samedi 20 décembre 2014 dans les rues de Sokodé, à l’appel du Combat pour l’alternance politique (CAP) 2015, de la Synergie des organisations de défense des Droits de l’Homme , du parti Cercle des leaders émergents (CLE), du Balai Citoyen Togo et de la Fédération des travailleurs du bois et de la construction (FTBC) pour exiger les réformes constitutionnelles et institutionnelles prévues par l’Accord politique global et recommandées par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) avant tout démarrage du processus électoral.
Après la marche annoncée depuis le 12 décembre 2014 lors d’une manifestation au terrain annexe du stade municipal de la ville de Sokodé, la ville a échappé de peu à une contre-manifestation subite des partisans d’UNIR. Alors que CAP 2015 et les siens s’attelaient aux derniers réglages pour une grande mobilisation des populations Ce samedi, on a appris dans la soirée de jeudi l’imminence d’une contre-manifestation du parti UNIR pour le même jour. Cette annonce doublée d’une forte présence des militaires dans la ville (de source policière, 300 militaires seraient venus en renfort) a laissé la paisible population de Sokodé et de ses environs perplexe et dans la peur d’un lendemain incertain. Mais dans la journée de vendredi 19 décembre 2014, le préfet de Tchaoudjo a pris ses responsabilités et refuse d’autoriser la marche d’UNIR.

Avec cette interdiction, les responsables de la marche d’UNIR ont changé de stratégie en tenant coûte que coûte à porter un coup à la réussite de la manifestation de l’opposition, car une forte mobilisation des populations de Sokodé pour cette marche serait un mauvais présage pour le parti UNIR qui tient à faire sien l’électorat de l’intérieur du pays. L’Unir annonce dans la foulée un grand tournoi inter-district de football au terrain municipal et des concours de danses traditionnelles dans différents coins de la ville. Mais toutes ces stratégies n’ont pas entamé la mobilisation pour la marche de l’opposition.

Elles étaient nombreuses, les populations de Sokodé et de ses environs à battre le pavé afin d’exiger les reformes constitutionnelles et institutionnelles prévues par l’APG et recommandées par la CVJR. Du début jusqu’à la fin, la gigantesque foule des manifestants au devant de laquelle on notait la présence de Jean-Piere Fabre de l’ANC, Brigitte Adjamagbo-Johnson de la CDPA, Me Abi Tchessa du PSR, tous du CAP, Me Agnina Yakoubou du CLE, Me Ata Messan Zeus Ajavon, Me Agbogan Célestin de la LTDH, du député à l’Assemblé nationale Ouro Akpo, de l’ancien député Habia Nicodème ainsi que plusieurs de leurs collaborateurs, a marché pacifiquement à travers les artères de la ville.

Au point de chute de la manifestation, une sensibilisation s’est déroulée dans une fièvre festive. Plusieurs orateurs ont entretenu l’assistance – de Me Abi Tchessa jusqu’à Jean-Pierre Fabre en passant par Me Ata Messan Zeus Ajavon – sur la nécessité d’opérer les reformes avant tout processus électoral. Pour ces leaders, la question des réformes ne saurait être une affaire de négociation – le temps des négociations, c’était l’APG, c’est un droit maintenant. Pour eux, Faure Gnassingbé a échoué et doit partir. Le langage régionaliste nord- sud entretenu par les tenants du pouvoir est une manœuvre pour garder le pouvoir, ont-ils relevé.

Selon Zeus Ajavon, la Constitution est sacrée et nul ne peut faire plus de deux mandats. « Où est Gnassingbé père qui a forcé un troisième mandat ?», s’est-il demandé avant d’ajouter que si Faure veut lui aussi forcer un troisième mandat, il l’apprendra à ses dépens, car aucune armée ne peut être plus forte qu’une population mobilisée et déterminée à arracher sa liberté. Ils ont chacun invité la population à rester mobilisée pour les actions futures.

Tom-feiyilley, Correspondant Région centrale