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Enfin toute la lumière sur les affaires Sankara et Zongo?

Burkina-Faso - Politique
Après 27 ans pour l'un, 16 ans pour l'autre; les affaires Sankara et Zongo ont enté et continuent d'enter le régime Compaoré même à sa chute. Les nouveaux dirigeants du Burkina Faso ont promis de faire toute la lumière sur la mort de ces deux personnalités devenues assez gênantes pour les entreprises de Blaise Compaoré.
Cependant, des voix de plus en plus pessimistes s'élèvent pour dire qu'en ce qui concerne la vérité sur la mort de Thomas Sankara, elle sera difficile à obtenir dans sa totalité.

Promesse historique de Kafando et Zida

D'abord, c'est Michel Kafando qui dès son investiture le 21 novembre dernier a donné l'autorisation d'exhumer le corps de Thomas Sankara. Le président de la transition burkinabé espère ainsi répondre à une aspiration de la famille Sankara; celle d'identifier le corps de leur fils, frère, mari et père, assassiné le 15 octobre 1987 et enterré à la sauvette.

Quelques jours après cette autorisation du N°1 du Faso, c'est au tour du lieutenant-colonel Zida devenu Premier ministre de faire une promesse historique accueillie favorablement par les Burkinabé. Il a déclaré la réouverture des enquêtes sur les assassinats de Sankara et du journaliste Zongo. "La justice sera rendue", avait-il affirmé tout en assurant que la majeure partie de ces dossiers sera traitée durant la transition.

Dans cette foulée, M. Zida a annoncé qu'il pourrait demander l'extradition de Blaise Compaoré si cela devenait nécessaire.
Ayant ainsi pris rendez-vous avec l'esprit, Michel Kafando et Issac Zida se voient donc devoir rouvrir des plaies que le palais de Kosyam a tenté tant bien que mal de cacher.

La vérité est-elle possible?

Plusieurs dossiers pèsent sur le dos de Blaise Compaoré qu'importe sa situation géographique. Des disparitions inexpliquées, des accidents de la route suspects, des missions sans retour, ce sont les sorts réservés aux Burkinabé qui en savaient trop ou qui devenaient un handicap pour le régime Compaoré.

Si la mémoire de plusieurs d'entre eux a été mie dans l'oubli au niveau de l'Etat, les fantômes les plus tenaces sont ceux de Thomas Sankara et de Norbert Zongo.

Péché originel et atteinte à la démocratie

Le cas Zongo est perçu comme une atteinte grave à la démocratie. Eliminé par des militaires en décembre 1998, Norbert Zongo était un journaliste jugé un peu trop curieux. Le procès a abouti à un non-lieu huit ans après. Cette affaire n'a été qu'une vitrine sur les multiples abus du clan Compaoré, d'une armée protégée, d'une justice et des institutions qui fonctionnent aux ordres du régime de Blaise.

Quand à Thomas Sankara, c'est le péché originel dans lequel la main de Blaise Compaoré est plus que présente. Soupçonné d'avoir commandité l'assassinat de son frère et ami Thomas, Blaise a longtemps clamé son innocence sans pour autant convaincre ni son propre clan, ni la communauté internationale encore moins la famille Sankara.

En rouvrant les dossiers Sankara et Zongo, Kafando et Zida s'engagent à récrire l'histoire du Burkina Faso. Eux qui ont longtemps servi le régime Compaoré nourrissent l'ambition de se refaire une nouvelle figure aux yeux de la jeunesse burkinabé.

Cependant, avec ces initiatives, ils ouvrent un dossier sans fond avec pour risque de rappeler les épisodes sanglants du régime Sankara ou d'être accusé de promouvoir une justice des vainqueurs.