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Les Marocains refusent le discours de la haine

Maroc - Societe
De jeunes activistes marocains ont décidé que le moyen le plus efficace d'encourager la tolérance au sein du royaume serait de lancer leur propre groupe militant.
Le coup d'envoi de la campagne "Non au discours de la haine" a été donné lors du Forum mondial sur les droits de l'Homme, qui s'est tenu du 28 au 30 novembre à Marrakech. Les membres fondateurs de ce collectif ont expliqué que leur mouvement visait à encourager les jeunes à combattre l'intolérance.

Pour évoquer ce nouveau projet, Magharebia a rencontré Hassan Benzalla, responsable de ce collectif.

Magharebia : Pourquoi une branche de ce mouvement a-t-elle été créée ici ?

Hassan Benzalla : Pour commencer, "Non au discours de la haine" est l'extension d'un mouvement international contre la haine, précédemment lancé par le Conseil de l'Europe.

Nous avons recopié ce modèle ici par car nous avons eu le sentiment que, dans le monde virtuel comme au quotidien, chacun de nous peut voir ses droits et sa dignité touchés par la haine et par le discours raciste. Nous nous dressons tous contre ce discours qui avilit la dignité humaine, et ... bloque la transition démocratique et la stabilité politique et sociale.

Magharebia : Quels principes et quels programmes utiliserez-vous pour combattre la haine ?

Benzalla : Ce sont les principes que nous considérons comme une priorité dans notre combat, dans nos programmes de renoncement à la violence et de promotion d'un esprit authentique de nationalisme dans les coeurs des jeunes. Ces principes relèvent essentiellement de l'éducation des jeunes et des citoyens en général, dans le but de les sensibiliser aux dangers des discours de haine. Nous travaillerons également à mobiliser et à former les jeunes militants...

Nos jeunes contribueront également à soutenir les individus et les groupes visés par les paroles de haine au Maroc, et seront amenés à afficher leur solidarité avec eux...

Magharebia : Pensez-vous que la réputation de tolérance du Maroc est actuellement mise en danger ?

Benzalla : Bien sûr, le Maroc était, et est encore un pays de coexistence et de tolérance. Mais récemment, avec le nombre croissant de migrants venant d'Afrique subsaharienne ... nous assistons à des comportements inhumains et à une haine visible envers ces Africains. Et malheureusement, cette situation a évolué et nous avons vu, dans certains cas, plusieurs d'entre eux mourir lors d'affrontements avec les habitants de certaines régions...

Ces pratiques ont éveillé chez nous un esprit de solidarité, de générosité, et d'hospitalité... Nous avons décidé d'agir avant d'avoir totalement perdu cette moralité et de travailler pour conserver notre pays parmi les nations civilisées, de façon à ne pas voir la situation se détériorer encore davantage. Notre pays a toujours été une source de sûreté et de sécurité, et cela doit rester le cas.

Magharebia : Décrivez-nous les partisans de votre mouvement.

Benzalla : …Des jeunes gens vigilants et qui s'intéressent à l'avenir de leur pays et à sa place parmi les nations, conscients du fait que les paroles de haine ne peuvent mener qu'à un autre phénomène sociétal qui exclut les autres, pas seulement les migrants africains, mais les Marocains eux-mêmes.

Tout cela se reflète … dans la violence contre les femmes, dans l'ignorance ou le rejet des personnes handicapées, dans l'exploitation des enfants... Tous ceux qui sentent qu'ils ont la capacité de combattre cela doivent le faire sans hésitation...

Le mouvement vise tous les jeunes, ainsi que les organisations de la jeunesse, afin qu'ils aient tous les moyens de dénoncer toutes les formes d'incitation et de justification du racisme et de la xénophobie, de l'antisémitisme, et généralement de toutes les discriminations imposées en raison de la couleur, du genre, de l'origine nationale, de la religion, de l'orientation sexuelle, ou de toute autre forme de haine basée sur l'intolérance.

Pour résumer, le mouvement contribue à encourager les jeunes Marocains à s'opposer à ces discours et à y répondre.