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AQMI libère le dernier otage français

France - Politique
Le dernier otage français au Sahel est rentré en France mercredi 10 décembre, un jour après avoir été libéré par al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) après trois ans de captivité.
La libération de Serge Lazarevic, 51 ans, a été rendue possible grâce aux efforts de médiation conjoints de la France et du Niger, ont indiqué les responsables des deux pays.

Lazarevic et son compatriote Philippe Verdon avaient été enlevés devant leur hôtel dans la ville malienne de Hombori, le 24 novembre2011. Verdon, 53 ans, avait été retrouvé abattu l'année dernière.

La libération de Lazarevic souligne l'importance de la coopération sécuritaire entre les pays du Maghreb et du Sahel, a relevé Sid Ahmed Ould Tfeil, spécialiste de l'idéologie des groupes salafistes.

Il a appelé à plus grande coordination avec le Mali et le Niger, deux pays qui ont joué un rôle important dans la libération d'otages occidentaux.

"La coopération militaire et sécuritaire est un moyen efficace d'éviter que ne se reproduisent des opérations de prise d'otages", a-t-il expliqué. "Mais cela demande une volonté forte et une unification dans la manière de traiter avec les ravisseurs à l'avenir, sans voir chaque Etat adopter sa propre approche. Cela réduit souvent à néant les efforts antérieurs, et donne aux terroristes l'occasion de faire pression sur les gouvernements pour leur extorquer encore plus d'argent."

"Les enlèvements sont une source de financement très importante pour al-Qaida, qui a aujourd'hui besoin d'argent après les revers subis et après les dissensions internes qui ont agité le groupe", a-t-il ajouté.

Relevant l'exemple algérien, il a indiqué que les autres pays du Maghreb n'avaient pas versé de rançon aux terroristes. "Les autres pays du Sahel doivent suivre cet exemple", a-t-il précisé.

Anfar Ould Sidi, journaliste à Radio Méditerranée à Tanger, a également souligné le besoin de coopération et de "stratégies sécuritaires soigneusement planifiées".

"La coordination sécuritaire, notamment aux frontières, est impérative pour permettre aux pays du Maghreb de traiter les affaires d'enlèvement", a-t-il expliqué à Magharebia.

"Le triangle mauritano-algéro-malien est une région très reculée qui pâtit du manque de présence sécuritaire et de l'absence de coordination entre ces trois pays", a-t-il ajouté.

Pour leur part, les Maliens ont fait part de leur joie à l'annonce de la libération par les terroristes de leur dernier otage.

"Les habitants de Tombouctou sont soulagés et nous espérons que toutes les craintes du monde à propos d'enlèvements similaires à l'avenir seront dissipées", a déclaré Mohamed Ali Ag al-Nar, jeune commerçant de Tombouctou.

"Nous condamnons les enlèvements d'Occidentaux, parce que de telles opérations nous font du tort", ajoute Oussi Ag Mohamed, chauffeur de son état.