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L'abandon scolaire au Maroc inquiète les éducateurs

Maroc - Societe
Le Maroc est déterminé à régler les deux problèmes majeurs que connaît son système éducatif : un accès inégal à l'éducation et le nombre élevé d'abandons en cours de scolarité.
"L'éducation est un droit fondamental", a expliqué Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), dont l'organisation vient juste d'organiser, en partenariat avec d'autres, une conférence internationale destinée à trouver des solutions à ce problème.

L'illétrisme empêche la "propagation de la culture de la citoyenneté et des droits de l'Homme, tout comme la mise en œuvre de la démocratie", a-t-il déclaré à l'auditoire lors de ce sommet organisé les 6 et 7 décembre à Rabat.

El Yazami a reconnu qu'au cours des quinze dernières années, les réformes apportées au système de l'éducation au Maroc ont échoué à offrir un "accès universel à un enseignement de haute qualité, en particulier en direction des enfants vivant dans les zones semi-urbaines et rurales".

De nombreux élèves vivant dans les campagnes ont des difficultés à se rendre à l'école, parfois trop éloignée de leurs villages. Le gouvernement a donc œuvré à la construction d'écoles dans les zones rurales, lançant même un partenariat pour créer des internats, mais ces mesures ne sont pas suffisantes, estime le politologue Jamal Farhani.

Près de trente mille élèves marocains quittent en effet chaque année les écoles primaires et secondaires.

Ce degré de déperdition scolaire, et les inégalités qui en résultent en terme d'éducation, entravent le développement du royaume, confirme Ilham Lagrich, présidente du Comité de soutien à la scolarisation des filles en milieu rural (CSSF), co-organisateur de ce forum.

"Si on compare l'indice de mesure des inégalités au Maroc à celui de onze autres pays du bassin méditerranéen, le Maroc est en retard. Notre pays est classé avant-dernier - au même niveau que la Mauritanie et le Yémen", dit-elle.

"Selon le rapport sur l'éducation établi par l'UNESCO, le Maroc compte parmi les vingt-et-un pays dont les élèves sont le moins bien éduqués, aux côtés de la Mauritanie et d'autres pays subsahariens. En fait, moins de 35 pour cent des élèves atteignent la quatrième année d'école primaire", déplore Lagrich.

Bien que le Maroc eut "consenti des efforts remarquables au cours des deux dernières décennies pour augmenter le nombre de nouvelles inscriptions", le système éducatif "n'est pas parvenu à offrir des programmes ou des structures de qualité", indique Mohammed Dich, membre du Comité régional des droits de l'Homme à Fez et à Meknès.

L'un des problèmes est la taille des classes, précise-t-il.

"Je ne peux pas imaginer un système d'enseignement de qualité à la lumière du surpeuplement des salles de classe", explique-t-il à Magharebia.

"On peut parfois compter jusqu'à cinquante-six élèves par classe, travaillant dans des conditions dégradantes", ajoute ce militant des droits de l'Homme. "Nous ne pouvons pas non plus parler d'un bon système scolaire au vu de la pénurie de professeurs."

Pour réduire ce taux d'abandon scolaire, Dich estime que "les écoles doivent respecter la dignité des élèves et ne pas étouffer la créativité ou tolérer la discrimination".

Il ajoute également que le gouvernement doit pouvoir créer des conditions favorables à l'éducation et étendre les programmes d'aide aux familles défavorisées et aux habitants des zones rurales.