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L’ex-otage français Serge Lazarevic enfin libre, est rentré en France

Mali - Societe
Après trois ans de captivité, Serge Lazarevic, le dernier otage français dans le monde, a été libéré mardi dernier et accueilli le mercredi 10 décembre par le Président François Hollande à son retour en France
Resté aux mains d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) au sahel pendant trois ans, Serge Lazarevic désormais libre après des négociations auquelle a participé le Niger, à son arrivée en France, est apparu amaigri mais "heureux de goutter enfin à la liberté".

L'ex-otage a été accueilli par le président François Hollande à 7h45 mais aussi par sa mère et sa sœur à sa descente de l’avion à la base de Villacoublay au sud de Paris.

"La vie est belle de retrouver la liberté", a déclaré l'ex-otage, alors que le chef de l'Etat s'est exclamé "Bienvenue Monsieur Lazarevic, ça fait trois ans qu'on vous attend."

Amaigri, mais en forme

Serge Lazarevic a ensuite été conduit dans un hôpital militaire pour des examens de santé avant de retrouver sa famille dans l'intimité.

Le Franco-Serbe de 51 ans, 1,98 m et 120 kg au moment de son enlèvement, le 24 novembre 2011 au Mali, a aussi déclaré, souriant, lors de sa première apparition publique au Niger: "J'ai perdu une vingtaine de kilos mais ça va, je suis en forme."

20 millions d’euros et au moins un djihadiste libéré?

Pour que Serge Lazarevic retrouve sa famille et ses proches mercredi, 20 millions d’euros, la rançon exigée par Aqmi, a peut être été déboursée, avec en contre partie supplémentaire probablement au moins un islamiste emprisonné au Mali, libéré.

Outre le versement de cette somme, les ravisseurs réclamaient également la remise en liberté d’au moins deux prisonniers détenus au Mali dont le présumé organisateur du kidnapping du français à Hombori.

C’était les conditions exigées par AQMI au Maghreb islamique contre la libération de l’otage français Serge Lazarevic.

Mais cette libération pose néanmoins le problème de la stratégie française en matière de résolution des prises d’otage. Dans quelles conditions la libération de Serge Lazarevic a-t-elle été obtenue ?

Me Moctar Mariko, le président de l’Association malienne des droits de l’Homme a martelé " Si c'est un succès pour la diplomatie française, pour moi c'est une grave violation des droits des victimes maliennes. Car c'est nous qui souffrons au Mali. S'il faut échanger un terroriste malien contre un otage français, nous n'avons plus notre raison d'être. Notre gouvernement ne défend pas les populations".

Les négociations pour la libération du dernier otage français achoppaient sur le versement de cette rançon fixée par AQMI.

Certains pensent que cette rançon a été déboursé comme l’a subtilement affirmé un ancien otage français interviewé sur RFI, qui disait que contrairement à la politique américaine de ne pas négocier avec les ravisseurs et de voir les otages se faire assassinés, la France a lui fait le choix de la raison car en dehors du cadre politique, il est absurde qu’on ne puisse pas négocier la liberté d’un otage si sa vie est en danger.