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La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge réclament une assistance immédiate en République centrafricaine

Afrique - Diplomatie
BANGUI, République Centrafricaine, 5 décembre 2014/African Press Organization (APO)/ -- Après de longs mois de tensions en République centrafricaine, les défis humanitaires dans le pays sont énormes et s'aggravent de jour en jour. Dans ces conditions, les efforts déployés pour y faire face sont loin d'être suffisants. C'est pourquoi la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) et la Société de la Croix-Rouge de la République centrafricaine appellent à renforcer avant qu'il ne soit trop tard l'assistance en faveur des communautés vulnérables du pays.


La situation actuelle est dramatique. A cause de l'insécurité et du manque de soutien, le personnel humanitaire est dans l'incapacité d'assurer des services efficaces et constants dans de nombreuses régions. Beaucoup de centres de santé du pays souffrent depuis des mois de graves pénuries de médicaments essentiels. L'économie elle-même n'a pas été épargnée, les prix ayant grimpé de plus de 40% au cours de l'année pour certains produits de base, rendant plus précaires encore les conditions d'existence de certaines communautés.


«Notre objectif est de couvrir tout le territoire», déclare Jean-Moise Modessi Mogedo, qui dirige l'unité de gestion des catastrophes à la Croix-Rouge centrafricaine. «Nous devons redoubler d'efforts pour faire en sorte que tous les gens comprennent bien qui nous sommes et quels sont nos objectifs, de manière à pouvoir opérer dans un environnement plus sûr et toucher les plus vulnérables.»


Issus des communautés qu'ils servent, les volontaires de la Croix-Rouge sont en première ligne de la réponse depuis le tout début de la crise et interviennent dans des secteurs où ils sont les seuls à pouvoir accéder – ce qui ne les prémunit pas, hélas, contre la violence. En août, un volontaire de la Croix-Rouge centrafricaine a été tué alors qu'il secourait des personnes dans le besoin. Un autre avait subi le même sort en mars dernier.


«Avant le début des troubles, la situation dans notre pays était déjà très précaire à bien des égards», note Antoine Mbao Bogo, président de la Société nationale de la Croix-Rouge. «A présent, nous sommes plongés dans une catastrophe silencieuse de grande envergure. Les besoins humanitaires sont énormes et nécessitent un renforcement considérable des ressources pour apporter une réponse adéquate. C'est une question de vie ou de mort pour des centaines de milliers de personnes qui souffrent depuis beaucoup trop longtemps déjà», souligne le président.


De fait, la situation humanitaire en République centrafricaine devient chaque jour plus complexe, le nombre des habitants chassés de leurs foyers continuant d'augmenter sans aucune perspective de retour dans un proche avenir. On estime aujourd'hui à plus de 410 000 la population des personnes déplacées accueillies par des familles hôtes ou hébergées dans des camps. Rien qu'à Bangui, une quarantaine de sites abritent plus de 60 000 personnes au total. De plus, cette catastrophe silencieuse ne s'arrête pas aux portes du pays: avec une population de réfugiés presque équivalente à celle des déplacés à l'intérieur des frontières, les pays environnants sont confrontés eux aussi à de sérieuses difficultés. En bref, la crise n'est plus seulement nationale, mais régionale.


«Certes, il est crucial de maintenir et même d'intensifier nos efforts pour juguler l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, mais nous avons aussi une responsabilité collective d'apporter une réponse appropriée à d'autres crises majeures, qui sont peu à peu tombées dans l'oubli au cours des derniers mois», déclare Alasan Senghore, directeur de la Zone Afrique à la FICR. «Nous ne pouvons pas nous permettre d'abandonner la population centrafricaine à son sort.»


La FICR a révisé son appel d'urgence à hauteur de 10,5 millions de francs suisses afin de soutenir les opérations de la Société de la Croix-Rouge de la République centrafricaine. A ce jour, l'appel n'est couvert qu'à 12%, ce qui menace sérieusement la capacité de cette organisation à assurer durablement les services vitaux dont le pays a cruellement besoin.