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La société civile togolaise à l'épreuve le 28 novembre prochain. Entre faire et le vouloir faire il y a un grand fossé

Togo - Opinions
Le Vendredi 21 novembre 2014 passé le CAP 2015 a une fois encore mobilisé la rue pour prouver au monde entier que tous les togolais aspiraient profondément à un changement, à un nouveau souffle dans la conduite des affaires de notre cité. Malgré les menaces et les intimidations les jeunes ont massivement répondu à l’appel des leaders qui étaient tous là sur les lieux du début jusqu’à la fin de la manifestation. Mais une chose a attiré notre attention, les leaders de la société civile ont simplement fait seulement le service minimum. Aucune pancarte à l’effigie de leur organisation, aucun groupe organisé au nom de la société civile n’était visible à la marche. Certains ont carrément boycotté la manifestation et ceux qui sont venus n’avaient rien fait pour montrer leur importance, leur capacité à venir au secours des partis politique en mobilisant leurs militants. C’est bien vrai que cette situation n’a pas du tout affecté la mobilisation mais dans les circonstances actuelles il y a lieu de se poser des questions sur ce qui a poussé des personnalités comme Me Raphaël KPANDE-ADZARE, Me AFANGBEDJI, Victor Komlan ALIPUI, Magloire KOKOUVI à rester cloitré chez eu alors que nos jeunes avaient besoin d’être revigorés sur le terrain. Que faut-il comprendre à travers le silence qu’ils ont pu observer et leur absence à cette gigantesque marche ? Sachant bien que dans quelques jours, eux-aussi organiseront à leur tour une marche de protestation et que sans le soutien des partis politiques, cette manifestation serait un échec patent ?
Pourquoi n’a-t-on pas senti les ODDH lors de la marche du CAP 2015 ? Pas même une seule pancarte n’a porté la marque de la société civile ? A-t-elle des objectifs différents de ceux défendus par le CAP 2015 ? La Société Civile togolaise veut-elle que les partis politiques leur laissent leur rôle ? Qu’insinue Ajavon Zeus qui ne contrôle même plus une organisation de la société civile lors des conférences de presse ?
Si on se réfère aux comportements des responsables de cette Société Civile lors des années précédentes, il y a des éléments concordant qui amènent l’homme à douter de leurs bonnes intentions. La société civile togolaise comme dans les années 2000 veut avoir la primeur de l’action politique dans notre pays, les leaders qui animent cette société civile sont des gens qui veulent s’arroger les premiers rôles dans l’opposition politique dans ce pays. Disons la vérité telle qu’elle est.
Si on prend le cas de Me Atta Zeus Mensah AJAVON qui insinue des trucs, il faut dire que c’est un homme qui n’a jamais caché son ambition de diriger notre pays. Aujourd’hui même s’il se réclame de la société civile, son passé et son activisme politique prennent toujours le pas sur son engagement citoyen. Il faut le rappeler, l’impotent qui se considère encore comme l’une des figures centrales de la société civile a été un fervent politicien, membre de plusieurs partis politiques notamment l’UTD avant de tenter sa propre chance sous les couleurs de KPATIMA en 2007. En avril 2005 voici ce qu’il déclarait lorsqu’il quittait l’UTD « J’ai quitté la politique parce que je servirai mieux mon pays dans la société civile » Autrement dit l’individu voulait s’éloigner de la politique pour servir autrement son pays. Mais plusieurs années après il conserve toujours les réflexes d’un acteur politique voulant parfois faire ombrage à tous les jeunes émergents sur la scène politique. Lors de sa conférence de presse tenue le mardi 25 novembre il a encore fait des déclarations qui laissent penser qu’il veut vraiment qu’on le laisse faire de la politique en étant de la société civile.
Et il n’est pas le seul dans cette société civile à vouloir faire de la politique en passant par des voies détournées. A la création du CST, ils étaient au four et au moulin. Ils ont même voulu écarter les partis politiques lors des prises de position en tenant des arguments bidon. Au CST dans les années 2012, ils voulaient qu’on leur laisse les premiers rôles, ils récusaient les partis politiques tout en se servant des militants de ces formations politiques puisque pris individuellement aucun mouvement associatif ne peut mobiliser 20 personnes. Qui ne sait pas que les manifestations du CST n’étaient remplis que de militants de l’ANC ? Combien de personnes pouvait mobiliser la LTDH qui peine à réunir 20 personnes lors de ses Assemblées Générales ? Ne parlons même pas du GRAD et des autres Plateformes créées pour bénéficier des subventions étrangères.
Les gens sont aujourd’hui animés par des ambitions qu’ils croient providentielles, présidentielles et ministérielles. Ils pensent pouvoir ravir la vedette aux partis politiques pour se frayer un passage. Mais ils font de faux calculs car sans la présence des partis politiques de l’opposition sur la scène, ils ne peuvent rien faire parce qu’ils n’ont aucune capacité de mobilisation autonome. Raphaël KPANDE-ADZARE n’avait-il pas retiré la LTDH du CST parce que Fabre lui faisait ombrage ? Est-ce pour autant que le CST a cessé d’exister ? Le CAP 2015 dans la rue le 21 novembre sans cette société civile confirme que le fond de l’électorat, l’essentiel de la mobilisation reste du ressort des partis politiques. Au Togo, les populations font plus confiance aux partis politiques qu’aux acteurs de la société qui rechignent à investir leurs moyens personnels pour inciter les jeunes à sortir.
Quand des gens comme AFANGBEDI, Agbodan Magloire KUAKUVI font leur déclaration, nous pensons que c’est bien plus pour leur ambition personnelle que dans celui du peuple. Victor ALIPUI, ancien ministre du régime RPT, qui harcelle les partis politiques avec des mémorandums dont lui seul maitrise les contours joue en fait pour sa propre propagande. Dans sa peau, il se voit comme l’homme de la situation parce qu’on pourrait lui confier une transition.
Chacun se remue dans son coin rien qu’à atteindre des objectifs qui n’ont rien à faire avec la souffrance du peuple.
Si vraiment les déclarations des uns et des autres sont sincères et qu’on est d’accord que la société civile n’a pas pour objectif premier de gérer le pays, il faut que l’animation du débat politique ne soit pas prise en otage par quelques têtes qui passent par cette étiquette de société civile pour imposer leur point de vue aux partis politiques. Les opposants sont conscients des attentes de la population. La marche vers l’alternance est irréversible. L’ANC a insufflé un nouvel élan à la lutte contre la dynastie de père en fils qui veut s’enraciner dans notre pays comme le confirme la déclaration de guerre du tyran depuis le Ghana. L’opposition togolaise ces dernières années a montré qu’elle était capable d’initiative et a maintenu la flamme de la contestation malgré les embûches. Elle arrivera tôt ou tard à faire chuter ce régime pour peu que les ambitions des uns et des autres cèdent la place à l’esprit de combat commun contre une dictature qui n’a fait que trop durer.