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Harcèlement sexuel en milieu de travail : Des femmes victimes en parlent

Togo - Societe
Peu de gens savent aujourd’hui ce à quoi sont confrontées les femmes sur les lieux de travail. Et quand on parle de violence faite aux femmes, ce ne sont pas seulement les coups et blessures dont elles sont victimes. Il y a également cette violence psychologique, le harcèlement sexuel, qui pèse sur les femmes, surtout en milieu de travail. Et souvent, la plupart des femmes subissent cette situation en silence.
Mardi, c’était la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Une occasion pour ces associations de défense des droits de la femme de réfléchir sur la situation. Et elles sont nombreuses (ces associations) à se faire encore entendre en cette occasion. Malheureusement, ces associations sont souvent démunies face au phénomène.

« J’ai l’habitude de suivre souvent les responsables de ces associations sur les médias, mais je me demande toujours si elles touchent vraiment du doigt la réalité sur le terrain. Parce que le phénomène prend de plus en plus de l’ampleur. Je suis secrétaire de direction et je sais ce dont je parle », a indiqué Nadouvi.

Cette dernière n’a pas manqué de déplorer la lenteur dans l’intervention de ces associations ou même de la justice lorsque cette situation se présente. Contrairement à ce que les autres collègues font à ne pas vouloir dénoncer le harcèlement, de peur de s’attirer le courroux de leur patron, cette jeune femme dit être prête à affronter n’importe qui se hasarderait à se prêter à ce jeu avec elle.

« Je suis à mon troisième emploi. J’ai saisi au moins deux fois certaines de ces associations, mais elles m’ont déçu. Finalement, j’étais obligée de perdre mon sang froid devant mes deux anciens patrons qui n’ont trouvé d’autres solutions que de me rendre l’existence insupportable au boulot tous les jours. J’ai finalement compris qu’ils voulaient que je m’en aille, puisqu’ils ne pouvaient pas voir ce qui se cache sous ma jupe. J’ai remis ma démission sans poser de question », a-t-elle ajouté.

Aujourd’hui, on a l’impression que ce harcèlement s’est déplacé jusque dans la rue, mais les victimes demeurent toujours les femmes. C’est d’ailleurs ce que nous apprends Dzigbodi, revendeuse du haricot.

Cette jeune femme se promène pour vendre du haricot dans les ateliers et autres. Mais elle est confrontée souvent aux avances et même à des gestes peu recommandables de certains de ses clients.

« J’ai même peur parfois de les réprimander, parce que je me dis qu’en le faisant, je pourrais les perdre, étant donné que la concurrence est très rude sur le terrain. Je ne nie cependant pas la préférence de mon haricot par mes clients, parce qu’ils disent que je le fais bien plus que les autres », a confié Dzigbodi.

Elle a ajouté : « Un jour, je devrais retourner dans un atelier de mécanique auto pour ramasser mes assiettes. Sur les lieux, j’ai constaté qu’il manque une assiette. Quand j’ai demandé, c’est le patron lui-même qui me fait signe d’aller chercher dans une chambrette où sont rangés les outils de l’atelier. Et là, il m’a suivi et sans mot dire, il a commencé par me tapoter les fesses. D’abord, je lui ai gentiment dit d’arrêter, mais il donne l’impression d’être pris par une sorte de courant qui le fait faire ces choses. Après lui avoir crié dessus devant ses apprentis, je suis repartie sans même pouvoir prendre mon assiette. Et depuis, je n’ai plus mis les pieds dans ce garage. C’est après que j’ai appris que c’est son habitude et que sa deuxième femme a été une revendeuse d’arachides qu’il a séquestré dans cette même chambrette un soir après le départ de ses apprentis ».

Ces genres d’histoires, on les entend partout dans notre pays. Dans les services, les heures favorites choisies par les responsables de services pour passer un bon moment avec secrétaires, réceptionnistes ou autres standardistes sont la pause de midi et le soir après 17h30.

« Dans le service, j’ai constaté à un moment donné que le directeur laisse partir tout le monde le soir, mais me demande souvent de l’attendre pour un travail important. Je ne trouvais pas d’inconvénient, puisque je suis sa secrétaire. Lorsque je me suis rendue compte de son manège, il était trop tard, parce qu’à force d’être ensemble chaque fois, il a fini par me séduire. J’avoue qu’il est beau gosse. Je lui ai fait un enfant aujourd’hui », a témoigné Collecte qui est devenu responsable d’une boutique de produits cosmétique au grand marché.

Les violences faites aux femmes sont réels. Elles sont aujourd’hui plus psychologiques que physiques. Le harcèlement sexuel prend la plus grande partie du pourcentage, surtout dans le milieu du travail.

I.K.