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Le Maroc débat des recommandations du FMI

Maroc - Economie et Finances
La controverse a éclaté au Maroc autour des recommandations économiques émises par le Fonds monétaire international (FMI) aux autorités du pays.
A l’occasion de la discussion du projet de loi de finances 2015 au parlement, les députés ont pointé du doigt l'intervention des organismes internationaux dans le budget marocain.

Chaoui Belassel, député de l'Union constitutionnelle, a notamment critiqué les directives émises par le FMI visant la réforme de la caisse de compensation et du système de retraite.

Même son de cloche auprès du président du groupe parlementaire du parti de l’Istiqlal à la Chambre des représentants, Noureddine Mediane, qui a estimé que le gouvernement ne prend pas en considération les intérêts des citoyens et qu'il se plie aux exigences du FMI, conduisant le pays vers la dépendance en terme de décisions économiques.

Le gouvernement se défend face à ces allégations.

Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances, a affirmé que le gouvernement continue à prendre ses décisions en toute indépendance, soulignant que le Maroc n’a aucune dette envers le FMI qui l’obligerait à se conformer à ses exigences.

La ligne de précaution et de liquidité qui a été accordée par le FMI au Maroc représente une assurance pour l’économie marocaine et ne sera pas utilisée, a-t-il noté.

Cette ligne permet au pays de contracter des crédits à l’international à des conditions avantageuses, d’après le responsable gouvernemental.

Il a précisé que, contrairement aux recommandations des organismes internationaux, le Maroc s'orientera vers le renforcement de l’industrialisation en 2015 afin de solidifier l’économie marocaine.

Pour sa part, le représentant du FMI, Jean-François Dauphin, a expliqué le 17 novembre à Rabat que sa mission s’inscrivait au titre de l'article 4 des règlements du FMI, dans le but d'établir un bilan de santé de l'économie d'un pays comme le Maroc.

"Ce n'est pas une mission pour imposer quoi que ce soit", a-t-il affirmé.

Il a salué la réforme menée au niveau de la caisse de compensation, appelant le gouvernement à mettre sur pied la réforme de la caisse marocaine des retraites.

Il a également vivement recommandé au pays de redoubler d'efforts pour améliorer la bonne gouvernance ainsi que la situation des couches sociales les plus fragiles en matière de santé, d'infrastructures, d'habitat et d'emploi.

D’après l’économiste Mehdi El Hakim, le gouvernement est critiqué parce qu'il cherche à atteindre un équilibre macro-économique selon ce que préconise le FMI au détriment du volet social.

Ce reproche, dit-il, trouve un écho à l’échelle internationale, notamment parce que le FMI n’a pas permis l’amélioration de la situation économique de plusieurs pays dans lesquels il est intervenu.

"Lors de sa visite au Maroc en mai 2014, la directrice générale du FMI Christine Lagarde a appelé à poursuivre les réformes bien qu’elles soient douloureuses. C’est ce type de préconisation qui crée la polémique", explique-t-il.

De nombreux Marocains appellent toutefois à prendre en considération l’intérêt des citoyens, notamment sur le plan social, au lieu de se livrer à des mesures d’ordre techniques pour satisfaire les organisations internationales.

La gestion gouvernementale des affaires économiques doit être indépendante des organismes internationaux, dont les préconisations ne prennent pas pour priorité l’aspect social, explique à Magharebia Karima Taki, salariée âgée de 42 ans.