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Georges-William Kuessan : « Tout ce que nous demandons c'est que ces marches soient bien encadrées avec des itinéraires bien séparés pour qu'il n'y ait pas de télescopage»

Togo -
L’opposition réunie au sein du mouvement « Combat pour l’Alternance Politique en 2015 (CAP 2015) » sera dans les rues de Lomé ce vendredi 21 et le samedi 22 novembre pour des manifestations destinées à arracher des réformes constitutionnelles. Pourquoi avoir pris cette décision après le dépôt d’une proposition de loi sur la table de l’Assemblée nationale? Comment éviter l’affrontement entre les militants de l’opposition et ceux du parti au pouvoir qui manifestent ce même jour ? Georges-William Kuessan, président du parti « Santé du peuple », parti membre de CAP 2015 répond à toutes ces interrogations.
Lire l’interview.

Afreepress : Bonjour M. Georges William Kuessan. Vous êtes le président national du Parti Santé du people. Peut-on savoir comment se porte votre parti?

Georges-William Kuessan : Le parti "santé du peuple" se porte bien. Je crois que vous devez le constater vous-même.

Je puis vous dire que le parti "Santé du peuple" est très présent sur la scène politique. Moins de deux années après sa création, il est devenu membre d'un des deux principaux regroupements politiques du pays, la Coalition Arc-en-ciel. Il a activement participé au conclave historique qui vient de désigner M. Jean- Pierre Fabre comme candidat unique. Il est régulièrement sur le terrain aux côtés des populations, il s'implante calmement et progressivement sur le territoire national.

Afreepress : Oui, vous venez de le relevez, vous avez en tant que modérateur, conduit les travaux du conclave. Est-ce que cela a été facile pour vous ?


Georges-William Kuessan : Cela n'a pas été facile. D'abord se retrouver subitement devant des aînés et des devanciers politiques n'a pas été chose aisée, Santé du peuple était le plus jeune parti à ce conclave. Au delà de cet aspect, les plus grandes difficultés résidaient dans la manière de conduire les débats sans donner l'impression d'être partial et d'arriver à concilier les positions.

Nous avons été aidés en cela par tout le monde. Notre souhait était qu'aucun parti ne quitte le conclave, mais malheureusement nous avons enregistré deux départs et pas des moindres, nous le regrettons.

Nous nous réjouissons néanmoins que huit partis aient pu rester sur les dix de départ et aient pu produire les résultats que vous connaissez. C'est le lieu de les féliciter et de leur rendre hommage.

Afreepress : Est-ce que vous pensez que le CAR et l’ADDI ont bien fait de quitter les travaux du conclave ?

Georges-William Kuessan : Moi je n'ai pas à juger les décisions du CAR et de l'ADDI. Ce sont tous de grands partis politiques avec des représentants politiquement avisés qui ont pris des décisions en toute conscience et en toute responsabilité. Nous, nous aurions aimé qu'ils restent pour que nous puissions créer ensemble un grand bloc solide face au parti au pouvoir.

Vous savez, même si avec ce nombre nous comptons venir électoralement à bout du régime au pouvoir, il serait nécessairement et plus confortable d'être avec nos amis. C'est simplement regrettable, mais nous ne perdons tout de même pas espoir.

Afreepress : CAP 2015, ensemble avec le CAR et l'ADDI, ont déposé une proposition de loi à l'Assemblée nationale. Comment se sont déroulées les discussions ayant abouti à la mise en commun des deux propositions et quelles sont les différences fondamentales qu’il y a entre cette proposition et le projet de loi de juin dernier?

Georges-William Kuessan : Les discussions se sont déroulées dans une très bonne ambiance, empreinte de convivialité et de respect mutuel. Tous les acteurs ont fait preuve de disponibilité. Chacun était vraiment disposé à comprendre les préoccupations et explications de l'autre et à les accepter pourvu qu'elles soient convaincantes. C'est ce qui explique qu'en deux jours nous ayons pu achever l'harmonisation du texte et l’avons déposé.

Pour ce qui concerne le texte, il n'y a pas eu de grands changements. Nous avons pensé à une charte de redistribution des richesses nationales, à l'intangibilité des dispositions sur le mandat présidentiel. En l'absence d'un régime politique clairement défini, nous avons estimé qu'il n'était pas opportun d'aborder les prérogatives du 1e ministre. Par ailleurs, le sénat étant un organe délibératif, nous avons, au nom de la séparation des pouvoirs, demandé que ces membres soient indépendants du pouvoir exécutif. Par conséquent, ils doivent être entièrement élus par les représentants des collectivités territoriales, eux-mêmes élus par le peuple. Pour l'essentiel, c'est ce que je peux dire.

Afreepress : Le 21 et le 28 novembre prochain CAP2015 sera dans les rues de Lomé. Rappelez-nous en quelques mots les objectifs de cette manifestation et pourquoi manifester alors que l’opposition vient de déposer une proposition de réformes à l’Assemblée nationale.

Georges-William Kuessan : La marche était programmée avant le dépôt de la proposition de loi. En politique rien n'empêche de lancer une bataille juridique et mettre en même temps la pression politique en faisant une marche pacifique. La marche pacifique est un droit reconnu par la constitution à tout citoyen. On pourrait y surseoir, il suffisait que le gouvernement accepte de faire ces reformes.

Afreepress : Il y aura demain deux marches dans le pays, qu'en pensez-vous?

Georges-William Kuessan : C'est regrettable que le pouvoir organise des contres manifestations, cela ne devrait pas être le cas. Tout ce que nous demandons c'est que ces marches soient bien encadrées avec des itinéraires bien séparés pour qu'il n'y ait pas de télescopage et pour qu'elles se déroulent de manière pacifique.

Propos recueillis par A.G.