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Affaire de primes: ça chauffe dans les casernes

Côte D'Ivoire - Societe
Les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) composées d'ex-combattants et de miliciens ont manifesté hier mardi. Les FRCI ont paralysé Bouaké et d'autres villes. Ils ont même érigé des barricades à Korhogo. Lorsqu'on connaît le rôle joué par le FRCI dans l'ascension au pouvoir d'Alassane Ouattarra on peut s'interroger sur son sort. Devrait-il s'inquiéter?
Les revendications des FRCI

Cette montée de fièvre constatée le 18 novembre 2014 dans le fief de l'ex-rébellion envoie un signe fort au prince d'Abidjan. Parti de Bouaké, le mouvement a embrasé le pays comme une trainée de poudre. Plusieurs centaines de militaires ont manifesté à Abidjan, Ferkéssédougou et Korhogo mais aussi à Bondoukou et Abengourou dans l'est du pays. A Bouaké, les militaires mécontents ont pris d'assaut les locaux de la Radio-Télévision publique afin d'expliquer à la population le bienfondé de leurs revendications.

Les militaires du FRCI réclament entre autres:

- le rappel (2009-2011): 150.000f CFA/mois; soit au total 3.600.000f par soldat

- le solde de retard de bail : 50.000f par mois, par soldat

- la prime d'installation et la prime Ecomog: 16 millions de francs par soldat

Ils exigent également leur reclassement au grade de caporal-chef avant le stage CA2. Les manifestants accusent en outre le général Soumaïla Bakayoko de vouloir les discréditer. Celui-ci les aurait accusé d'organiser un coup d'Etat qui n'aurait pas finalement abouti.

Les fausses promesses de Paul Koffi Koffi ministre de la Défense depuis les accords de Ouagadougou sont également sources de colère. Celui-ci est soupçonné d'être de mèche avec le général Bakayoko dont l'épouse aurait détourné plusieurs milliards appartenant aux militaires.

Ultimatum au gouvernement d'Abidjan

Les FRCI menacent de récidiver si rien n'est fait "financièrement" pour les calmer. Ces militaires n'hésiteront pas à s'en prendre à tous les officiers impliqués dans la gestion de leurs fonds en commençant par le général Bakayoko, rapporte une source proche du dossier. Ils donnent jusqu'à fin novembre au gouvernement ivoirien de régler la situation.

Le régime Ouattara se voit fragilisé par cette tension qui monte dans les casernes. Pour rappel, n'oublions pas que le régime de Bédié a été renversé par des revendications militaires.

Lorsqu'un prince est amené à prendre les rênes d'un pouvoir grâce à des alliés, l'histoire de l'humanité montre qu'il demeure à la merci des chantages de ses alliés. "On n'est jamais assez fort et puissant éternellement", disait un averti.

Alassane Ouattara devrait-il s'inquiéter pour son avenir au sommet de la Côte d'Ivoire? Pourrait-il subir le même sort que son frère et ami Blaise Compaoré qu'il héberge actuellement?

L'avenir ne nous appartient pas...