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Ebola: le Sénégal rouvre à son rythme ses frontières avec les pays touchés

Sénégal - Politique
Le Sénégal a commencé vendredi soir à rouvrir à son rythme ses frontières avec les pays touchés par la fièvre hémorragique à virus Ebola, malgré l'injonction de la CEDEAO à ses Etats membres de respecter la libre circulation des personnes et des biens dans cet espace sous-régional.
Le Sénégal a en effet décidé vendredi soir d'ouvrir partiellement ses frontières aériennes et maritimes avec la Guinée, le Libéria et la Sierra Léone. Mais, "cette mesure concerne uniquement les frontières aériennes et maritimes à l'exclusion de la frontière terrestre", précise un communiqué du ministère sénégalais de l'Intérieur.
"L'ouverture des frontières maritimes, aériennes et terrestres se fera de manière progressive et intelligente. Nous allons ouvrir les frontières à notre rythme et en fonction de comment le peuple sénégalais est informé sur cette maladie", avait insisté le ministre sénégalais de la Santé et de l'Action sociale, Awa Marie Coll Seck.
Cette attitude prudente s'explique par le fait que le plus gros flux d'immigrés guinéens arrivent par les frontières terrestres et que le premier cas de malade à fièvre Ebola, enregistré au Sénégal, venait de Guinée. Il s'agissait d'un jeune étudiant, qui avait réussi à traverser la frontière pourtant fermée, pour arriver à Dakar, porteur du virus.
Ce patient a été pris en charge par un hôpital de Dakar. Il a été rapatrié en Guinée après sa guérison. Mais, entre temps, ce cas confirmé d'Ebola a semé la panique au Sénégal, provoquant des réactions xénophobes et un début de stigmatisation de la communauté guinéenne.
Face à la mesure de réouverture des frontières, plusieurs acteurs de la société civile sont partagés entre les principes de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes et biens, et le respect de la souveraineté des Etats.
"D'un côté, il y a le principe de la libre circulation des personnes et des biens consacré par la CEDEAO et beaucoup de textes internationaux, de l'autre, il y a cette souveraineté nationale des Etats de pouvoir organiser les conditions de séjour des étrangers sur leur territoire et de prendre des mesures préventives en cas de périls qui menacent l'intégrité et même la vie de leur nation", a déclaré à la presse le président de la ligue sénégalaise des Droits humains, Assane Dioma Ndiaye.
Selon lui, dans la situation actuelle, "il y a lieu d'accentuer les mesures préventives et les contrôles, tout en appelant à ne pas généraliser les mesures restrictives".
Il a soutenu que dans de pareils cas, il faut éviter la stigmatisation ou la généralisation dans tous les domaines, que ce soit en matière d'expulsion ou de restriction et de fermeture des frontières.
"Il ne faut pas prendre des mesures générales, il faut agir en fonction des situations", a-t-il conseillé.
A l'Université Cheikh Anta Diop, qui accueille plusieurs nationalités, la question de la réouverture partielle des frontières maritimes et aérienne fait l'objet de beaucoup commentaires.
"Cette décision est bonne parce que cela raffermit nos relations avec ces pays. Cela solidifie les rapports entre nos pays. Il faut dire qu'économiquement cette fermeture a eu des impacts avec la pénurie de certaines denrées alimentaire qui nous venaient de la Guinée", a estimé Samba Ndiaye, étudiant sénégalais.
Il a toutefois estimé que des risques de contamination demeurent puisque la maladie est toujours inquiétante en Guinée, au Libéria et en Sierra Léone. Il faut donc, a-t-il ajouté, renforcer la surveillance à la frontière.
Plusieurs sources indiquent que dans les régions de Tambacounda, Kédougou et Kolda, toutes situées à la frontière avec la Guinée et le Mali, deux pays touchés par la maladie, des ONG ont ciblé près de 100.000 personnes en vue de mieux lutter contre une éventuelle propagation du virus.
Selon le quotidien gouvernemental Le Soleil, paru vendredi, ces ONG ont adopté cette démarche de riposte contre Ebola après la décision des autorités sénégalaises d'ouvrir progressivement les frontières.
Elles pensent pouvoir toucher directement ou indirectement 100. 000 personnes vulnérables, à travers la mise en place de 60 comités de veille et d'alerte dans les zones les plus vulnérables.
La même source indique que lors d'un atelier de formation des formateurs sur le virus Ebola, l'adjoint au gouverneur de Tambacounda, région proche de la Guinée, a insisté sur la synergie d'actions nécessaire pour faire face à cette épidémie.
Le Sénégal, qui a été déclaré indemne de virus Ebola par l'OMS, poursuit la surveillance au niveau de ses aéroports et ports où les passagers sont accueillis par un thermo-flash qui permet de prendre leur température.
Des fiches leur sont ensuite remises en vue de connaître l' origine de la personne, notamment si elle a été en contact avec un malade ou si elle a participé à l'enterrement d'un parent décédé à cause d'Ebola. Fin