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Des milliers d'hectares de culture ravagés par des oiseaux destructeurs

Burkina-Faso - Economie et Finances
Dans le nord du Burkina Faso, des oiseaux en nombre impressionnant, nichés le long des fleuves, prennent d'assaut les périmètres irrigués et les champs de haute terre pour s'alimenter en riz, en petit mil et en sorgho au stade pâteux ou laiteux, causant des pertes de rendement de 80 à 100%, a annoncé vendredi le ministère burkinabé de l'Agriculture.
Selon le comité de surveillance et de la lutte anti-aviaire, dans la province du Soum, les oiseaux de l'espèce "Quélia Quélia" ont fait leur apparition, courant septembre 2014, indique un communiqué du ministère de l'Agriculture.
Les attaques de ces ravageurs ont concerné toutes les communes rurales du Soum avec des pertes de rendement de 80 à 100% sur près de 20.000 hectares.
Dans la vallée du Sourou (ouest), le comité estime, les dégâts causés par les oiseaux granivores à plus de 1.000 hectares (en plaine et hors plaine) avec des pertes comprises entre 25 et 60%.
Amadou Diallo, un producteur à Nyassa, a déclaré assister impuissamment à ces colonies d'oiseaux qui envahissent les périmètres irrigués et détruisent les récoltes. Il a été obligé d' être présent dans la vallée dès 06h00 heures du matin jusqu'au soir pour chasser ces espèces par la seule méthode dont il connaît, qui est de faire du bruit.
Selon la direction régionale de l'agriculture de la Boucle du Mouhoun, cette année, plus de 1.800 ha ont subi les attaques des oiseaux ravageurs. "Ce sont des bandes importantes d'oiseaux qui s' abattent sur l'exploitation et en quelques minutes, ils dévastent tout", dit le directeur régional de l'agriculture de la boucle du Mouhoun, Jean Marcel Oulé.
Pour la direction de l'Autorité de mise en valeur du Sourou ( AMVS) qui appuie la production, les dégâts sont énormes et un dispositif de contenance d'un tel phénomène n'existe pas en leur sein.
Dans le cadre d'un plan de riposte du ministère de l' Agriculture, des actions d'information et de lutte mécanique ont été menées. La technique la plus répandue est l'utilisation des filets pour traquer les oiseaux.
Dans la Boucle du Mouhoun, "nous avons besoin d'environ 28.000 filets pour lutter contre ces oiseaux", a indiqué M. Oulé ajoutant qu'"il faut fédérer les énergies et déployer les moyens nécessaires pour contenir ces espèces pendant qu'il est temps".
Le directeur provincial de l'agriculture et de la sécurité alimentaire du Soum, Yaya Tiengrébéogo a, pour sa part, indiqué que "l'objectif n'est pas d'anéantir définitivement ces espèces, mais de les réduire considérablement pour qu'elles ne représentent pas un danger pour les récoltes".
La campagne agricole 2014-2015 s'annonce excédentaire, selon le ministère de l'Agriculture, mais la menace des oiseaux ravageurs demeure la préoccupation majeure des agriculteurs.
Au Burkina Faso où près de 90% de la population tirent ses revenus dans le secteur de l'agriculture, les agriculteurs sont constamment confrontés à la non maîtrise de l'eau, le manque de moyen de production adéquats et de financement.
Plusieurs provinces de ce pays sahélien d'Afrique de l'Ouest font face à des problèmes d'insécurité alimentaire suite à des poches de sécheresse. Fin