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Une réunion prévue de l'opposition fait polémique

Sénégal - Politique
Un meeting que l'opposition sénégalaise prévoit d'organiser le 21 novembre prochain à Dakar suscite une vive polémique entre responsables de la majorité présidentielle, de l'opposition et de la société civile.
Les partis de l'opposition veulent tenir leur meeting visant à débattre la controverse qui porte sur la pertinence de l'interdiction de toute manifestation à Dakar du 10 au 30 novembre pour des raisons de sécurité liées à la tenue du Sommet de la francophonie prévu entre les 29 et 30 du même mois.
Pour les autorités sénégalaises, aucune perturbation ne peut être acceptée pendant la tenue du Sommet de la francophonie, auquel vont assister une cinquantaine de chefs d'Etat.
"A la veille d'un sommet mondial, comme la francophonie, où vous aurez plus de 50 chefs
d'Etat et de gouvernement, plus de mille journalistes du monde entier, pensez-vous qu'il est possible dans cette période-là de gérer des manifestations politiciennes?", a répondu le président Macky Sall à une question des journalistes à cet égard.
Le président sénégalais ajoute qu'il y a des défis par rapport à la sécurité. "Car la question du terrorisme n'échappe à personne... Alors au nom de la liberté de manifester, on ne laissera pas perturber un sommet de cette nature. Cela n'a rien avoir avec la liberté de manifester", insiste M. Sall.
Quelques jours plus tôt, le ministre sénégalais de l'Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, avait avancé les mêmes arguments : "nous allons vers un sommet qui va nécessiter que nous mettions nos efforts ailleurs plutôt que dans l'encadrement de manifestations".
"Ces manifestations ne seront pas autorisées et n'auront pas lieu non plus", a tranché le ministre.
Ces arguments avancés par le président de la République et son ministre de l'Intérieur sont loin de convaincre les opposants ainsi que les organisations de la société civile.
Pour Oumar Sarr, le coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (PDS), principale parti de l'opposition, rien ne peut justifier l'interdiction d'une manifestation politique. "Nous tenons à informer les militants qu' avec ou sans autorisation, nous allons tenir notre manifestation le vendredi 21 novembre prochain", explique M. Sarr au sortir du comité directeur de son parti.
Pour sa part, Mamadou Diop, secrétaire général de And Jëf et allié du PDS, défend la même position : "un arrêté du gouverneur n'est pas supérieur à la Constitution. Ceux qui sont au pouvoir aujourd'hui avaient manifesté lors du Sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), quand nous étions aux affaires".
A cette polémique s'ajoutent également les organisations de défense des droits de l'Homme.
Dans un communiqué signé par la Ligue sénégalaise des droits humains, Amnesty international/Sénégal, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme, elles invitent les autorités à garantir les libertés individuelles et collectives conférées par la Constitution.
"S'il incombe à l'autorité administrative de prendre des mesures qu'exige le maintien de l'ordre, elle doit concilier l'exercice de ce pouvoir avec le respect de la liberté de réunion et de manifestation consacrée et garantie par la Constitution", indique le document.
La question a également divisé les députés à l' Assemblée nationale, mardi dernier, lors de la déclaration de politique générale du Premier ministre sénégalais, Mohammed Dionne.
Devant la rigidité des positions, des appels à la sérénité et des médiations sont initiés par de bonnes volontés, dont le président du groupe de presse Wal Fadjri, Sidy Lamine Niasse, qui a déjà rencontré le président Sall, et devrait rencontrer samedi l'ancien président Abdoulaye Wade à son retour à Dakar. Fin