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La chute de Blaise Compaoré vue par les présidents Africains

Burkina-Faso - Politique
Du Mali en Côte d'Ivoire, en passant par le Bénin et le Togo, la chute de Blaise Compaoré n'est pas perçue de la même manière. En Afrique centrale, presque tous les présidents regrettent le départ de Blaise Compaoré après 27 ans de règne dans un pays qui se veut démocratique. Dans la sous région ouest-africaine, l'on salue la maturité du peuple burkinabé.
Qui regrette le départ de Blaise Compaoré?

Il est connu de tous que le plus affecté est le président ivoirien Alassane Ouattara qui n'a pas hésité à accorder l'exil à son frère et ami du Burkina Faso. Le 31 octobre 2014, jour du déclin du régime de Blaise Compaoré, celui-ci a téléphoné à son ami ivoirien pour lui demander asile et obtenir de l'aide dans sa fuite. De loin la France a également contribué à cette évasion en apprêtant un hélicoptère et un avion au fugitif.

Le séjour de Blaise Compaoré et sa suite à Yamoussoukro est mal vu par le FPI de Laurent Gbagbo, qui dénonce "l'exil doré" accordé par la Côte d'Ivoire.

L'autre président qui pleure le départ de Blaise est son homologue Togolais Faure Gnassingbé. Ce dernier est en droit de redouter la propagation de l'onde burkinabé jusqu'à Lomé. D'autant plus que le Togo a vécu chaque minute du renversement du renversement du régime de Blaise Compaoré.

"Blaise avait la particularité d'être accessible à tout le monde", regrette un ministre de la sous-région.

Et qui s'en réjouit?

Le Mali se réjouit plus que tous les pays africains du déclin du régime Compaoré. Le Rassemblement pour le Mali (RPM) du président Ibrahim Boubacar Keïta salue "le geste héroïque du peuple burkinabè", face à une dictature vieille de 27 ans. Un proche de la présidence malien ne s'en cache pas "nous ne pardonnons pas à Blaise d'avoir accordé le gîte et le couvert à tous les chefs rebelles du Nord-Mali". Celui-ci voit le départ de Blaise comme une clé devant "faciliter les négociations d'Alger".

"Ce qui s'est passé doit servir de leçon aux chefs d'Etat qui veulent se maintenir trop longtemps au pouvoir", a lâché Mohamed Bazoum ministre des Affaires étrangères du Niger.

En Mauritanie, le sentiment n'est pas différent. Le parti au pouvoir UPR félicite les Burkinabè "pour la réalisation du triomphe des peuples africains contre la tyrannie". Mohamed Ould Abdelaziz se réjouit du désarroi de son opposant Limam Chafi, proche conseiller de Compaoré.

Ceux qui ont choisi le silence

En Guinée, il n'y a pas eu de réaction officielle vis-à-vis de la situation au Faso. Proche de Blaise Compaoré, Alpha Condé prédisait le dénouement de la situation, visiblement inquiet devant l'obstination de son ami à rester au pouvoir. "Cela va très mal se passer", a-t-il déclaré quelques jours avant que Blaise ne soit chassé du pouvoir.

Le Bénin a aussi préféré la voie du silence. Avec un projet de modification de la constitution sous les bras, le président Béninois a trouvé des mots simples pour retrousser chemin. "Je ne toucherai pas à ma Constitution. Je le jure", voilà ce qu'il a finalement déclaré le 3 novembre dernier sur France 24.

Un proche de la présidence béninoise vend la mèche: "l'an dernier, à chaque fois qu'il le disait aussi clairement, il recevait un coup de fil menaçant de Ouagadougou" explique-t-il. "Aujourd'hui, Blaise ne peut plus lui pourrir la vie", a-t-il ajouté.

Il est temps que les présidents africains s'approprient ce dicton d'un ancien président béninois; "quittez le pouvoir avant que le pouvoir ne vous quitte".