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Les manifestants exigent "la démission pure et simple" du président Compaoré

Burkina-Faso - Politique
Au lendemain d'une journée d'insurrection populaire contre la révision consitutionnelle à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, qui a fait officieusement une trentaine de morts, les manifestants demandent vendredi la " démission pure et simple" du président Blaise Compaoré alors que celui-ci propose la formation d'un gouvernement de transition.
"Quand nous sommes sortis, nous voulions tout simplement le départ du Président du Faso. Il a perdu assez de temps", a déclaré le porte-parole du Mouvement "Balai Citoyen", Gy Hervé Kam, une association de la société civile très hostile au pouvoir de M. Compaoré.
Jeudi, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue à Ouagadougou et certains d'entre eux ont pris d'assaut l'Assemblée nationale pour empêcher les députés de voter une loi portant sur la modification de la Constitution afin d'ouvrir la voie au président Compaoré, 63 ans, au pouvoir depuis 27 ans.
Selon des sources proches des organisateurs, le bilan provisoire de la journée du 30 octobre était de plus de 30 morts et une centaine de blessés. Des symboles de l'Etat tels que l'Assemblée nationale, la radio et la télévision publique, ainsi que des résidences des proches de M. Compaoré ont été saccagée. Des magasins et boutiques aussi ont été vandalisés et pillés par des manifestants.
L"insurrection s'est propagée dans d'autres villes, notamment à Koudougou (centre-ouest), Fada (est), Banfora (ouest), Dori (nord) et Bobo-Dioulasso, deuxième plus grande ville du pays où des pertes en vies humaines ont aussi été enregistrées.
"Les choses se sont précipitées. Cela veut dire que le régime était construit sur du sable. En moins de 2 heures, le pouvoir de Blaise a basculé", a témoigné, un littéraire, Issouf Konaté, ajoutant qu'il faisait partie des premières personnes à prendre en "otage" la radio nationale.
Après la journée folle de jeudi, Blaise Compaoré a dissous le gouvernement, retiré le projet de loi sur la modification de la Constitution et appelé les manifestants à mettre en avant l'interêt général de la Nation.
"Je reste disponible pour une période de transition à l'issue de laquelle, je transmettrai le pouvoir au président démocratiquement élu", a-t-il promis, dans un message envoyé à une télévision privée locale.
Le président de l'Union pour la renaissance/Parti sankariste ( UNIR/PS), Me Bénéwendé Sankara, a qualifié cette déclaration de M. Compaoré de "ridicule".
"Nous n'avons pas confiance en lui. Nous croyons qu'il veut mieux reculer pour nous massacrer", a-t-il dit.
"Le président doit partir (...) il se considère comme le président de la transition (...) c'est cela que nous, nous ne voulons pas entendre", a argué un étudiant à l'Université de Ouagadougou, Yacouba Kaboré.
Après avoir mis à sac jeudi l'Assemblée nationale, les populations se sont retrouvées, vendredi à la Place de la Nation à Ouagadougou pour appeler au président Blaise Compaoré de démissionner.
"Nous demandons à l'armée de bien assumer son rôle. Elle doit clarifier la situation du Président Compaoré. Qui dirige présentement ce pays ?" s'est interrogé un enseignant de Lycée, Gouba Evariste, ajoutant avoir l'impression d'avoir participé à une révolution inachevée. "Nous allons continuer la lutte jusqu'à ce que Blaise démissionne", a-t-il conclu.
Pour des observateurs, le chef d'état-major, le général Traoré qui a été nommé en 2011 par Blaise Compaoré, après la révolte des militaires veut lui (Blaise) négocier "une issue favorable".
"Nous sommes dans une situation floue et il faut que l'armée se range du côté du peuple" a régi le président du parti "Le Faso Autrement" (opposition), Abblassé Ouédraogo, par ailleurs ancien ministre des Affaires étrangères de M .Compaoré.
"A chaque fois, le peuple fait son devoir en luttant au risque de sa vie, les militaires ne veulent pas terminer le job. Moi, je suis sorti pour terminer ce que nous avons commencé hier (jeudi). En clair, nous voulons que Blaise parte", a déclaré un commerçant qui a requis l'anonymat.
Le directeur de publication de l'hebdomadaire burkinabé " Bendré", Cherif Sy, le président du Faso, Blaise Compaoré doit donner une porte de sortie à son peuple en démissionnant".
Mécontents de la réaction du Président Compaoré et de qu'ils qualifient "d'irresponsabilité de l'armée", les populations sont encore sorties ce 31 octobre