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Le Maroc redoute une faible participation électorale des jeunes

Maroc - Politique
Les leaders de la société civile au Maroc tirent la sonnette d'alarme concernant le faible niveau d'engagement politique chez les jeunes.
Alors même que les discours autour des élections communales de 2015 dominent les débats parlementaires, un nouveau sondage révèle le peu d'intérêt porté par les jeunes Marocains à ce scrutin.

Pour mieux appréhender les causes de cette apathie, des universitaires et des analystes se sont rencontrés à Casablanca samedi dernier lors d'un forum soutenu par le Fonds des Nations unies pour la démocratie (FNUD).

Les résultats d'un sondage récent réalisé auprès des jeunes électeurs ont été présentés lors de cette rencontre du 18 octobre, qui était organisée par le Centre marocain pour l'éducation civique (CMEC) et l'Institut national de la jeunesse et de la démocratie (INJD).

"L’étude révèle que les jeunes marocains ne sont toujours pas politisés ," a déclaré le professeur Rokia Achmal aux participants du forum.

"ils sont aussi peu confiants dans l’élite dirigeante qui, selon eux, ne leur accordent pas trop d’intérêt", a-t-elle ajouté.

Selon le sociologue Noureddine Zahi, cette étude et bien d’autres diagnostics soulignent que les prochaines élections ne verront pas une participation renforcée de la part des jeunes et des femmes.

"Les politiques publiques marocaines continuent de sous-estimer la jeunesse car on n’arrive toujours pas à instaurer un business-modèle en mesure d’accompagner le rythme des revendications et des exigences des jeunes", affirme-t-il.

La jeunesse marocaine reste le parent pauvre des agendas des élites locales, estime l'universitaire Khadija Sebbar.

"Certes la constitution a été revue, mais la réalité de la gestion des affaires locales n’affiche pas assez d’indices encourageant les jeunes à s’impliquer politiquement", renchérit-elle.

Les intervenants ont été unanimes à souligner l’importance de mettre en place des politiques institutionnelles et partisanes à même d’attirer les jeunes et les encourager à s’engager politiquement.

Mais les groupes de la société civile qui cherchent à susciter l'intérêt des jeunes doivent également composer avec la désillusion apparue dans le sillage du Printemps arabe, a souligné Abdelali Bounser, un jeune acteur associatif.

"A l’exception d’une nouvelle constitution, les jeunes n’ont pas pu tirer profit du Printemps arabe censé redonner du sens à l’action politique et assurer une meilleure intégration des jeunes dans la vie politique", a-t-il indiqué.

Selon Bounser et les autres intervenants, de nombreux jeunes préfèrent s’éloigner de l’action politique par peur d’être marginalisés ou encore instrumentalisés à des fins politiciennes et électoralistes.

Une autre problème est le manque de connaissance des jeunes de la réalité de l'engagement politique.

"Les jeunes Marocains ont beaucoup de choses à donner, mais on ne sait toujours pas comment faire pour adhérer à un parti politique", a expliqué Yassine Al Amine, un jeune architecte, aux participants du forum.

Ces questions sont urgentes dans la mesure où les jeunes Marocains représentent l'avenir du pays, a affirmé Khalid Jahdi de la jeunesse du PAM (Parti Authenticité et Modernité).

Les jeunes font de la politique, mais en-dehors des espaces partisans, a-t-il précisé. En effet, les chiffres officiels indiquent que quelque 25 000 jeunes sont impliqués dans la société civile, tandis que seulement un pour cent d'entre eux sont actifs au sein des partis politiques.

"La jeunesse aujourd’hui n’a pas besoin d’instances politiques pour exprimer sa politisation, mais à travers l’action associative, la musique, les réseaux sociaux, elle essaye de se démarquer politiquemen", a déclaré Jahdi à Magharebia.