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La bataille pour Benghazi n'est pas encore terminée

Libye - Societe
Au moins vingt-neuf personnes ont été tuées à Benghazi lors des affrontements du jeudi 23 octobre, a indiqué l'AFP, portant le total des victimes à cent quarante-neuf au cours de la semaine écoulée.
Ces morts sont survenues alors que les forces armées agissant dans le cadre de l'Opération Dignité ont lancé plusieurs assauts contre des maisons appartenant à des leaders des milices islamistes dans la deuxième plus grande ville de Libye.

D'importantes quantités d'armes et de munitions ont été saisies, selon un porte-parole de l'armée, le colonel Ahmed al-Musmari.

En dépit de ces nouveaux affrontements, des appels ont été lancés sur les réseaux sociaux pour descendre ce vendredi dans les rues de Benghazi et célébrer l'entrée de l'armée dans la ville. Mais les jeunes activistes ont mis en garde contre des réjouissances prématurées.

Le porte-parole de l'armée libyenne Mohamed Hijazi a confirmé que l'heure n'était pas aux célébrations.

"Les réjouissances auront lieu, avec l'aide de Dieu, lorsque nous pourrons annoncer la totale libération de la ville. Des manifestations aujourd'hui ne feraient qu'entraver l'avance de l'armée, et les manifestants seraient une proie facile pour les terroristes", a-t-il expliqué.

Les milices islamistes continuent en effet d'installer des barrages dans certaines rues qui n'ont pas été fermées par les jeunes de ces quartiers. Après avoir été vaincus par l'armée dans la plupart des quartiers de la ville, avec l'aide des jeunes habitants, ils contrôlent aujourd'hui les passants.

L'un de ces points de contrôle mis en place par Ansar al-Sharia non loin de l'hôpital Haouari comporte des voitures et des véhicules blindés portant le logo de la police militaire. Ils inspectent les téléphones mobiles à la recherche de partisans de l'armée pour se venger.

Les jeunes aidant l'armée ont mis en garde les habitants du quartier de Laithi, leur demandant d'être vigilants et d'effacer toute trace dans leurs téléphones portables, comme les photos et les messages faisant apparaître un quelconque lien avec l'armée ou une quelconque aide apportée à celle-ci.

Jeudi soir, et jusqu'aux premières heures de ce vendredi, le quartier de Laithi a été le théâtre de légers affrontements entre l'armée et les terroristes. Laithi est le dernier bastion des terroristes dans la ville, et le quartier comptant le plus grand nombre de militants, notamment les leaders de l'organisation.

Nasser Dheeb, jeune ingénieur de 28 ans, a indiqué que les points de contrôle étaient caractéristiques des extrémistes présents dans la ville.

"Ils mettent en place des barrages, et lorsqu'ils trouvent un jeune ou un homme plus âgé, ils inspectent son téléphone mobile. S'ils trouvent une quelconque évidence contre vous ou si vous aidez l'armée et vous dressez contre eux, votre sort est la mort", met-il en garde.

D'autres habitants de Benghazi affirment craindre les attaques en représailles des terroristes.

"Si Dieu ne nous avait pas sauvés grâce au major général Khalifa Haftar et à ses compagnons, nous serions aujourd'hui fouettés dans les rues. Nous, les Libyens, avons été trompés ; nous avons été dupés par les barbes et les prisonniers d'Abu Slim, et les avons élus au congrès, et ils ont alors tué et volé", commente Iman Musa, journaliste de 30 ans.

"La Libye ne peut se redresser sans renforcer ses rangs et sans se débarrasser du régionalisme et du racisme", ajoute-t-elle.

Pour sa part, Naji Barchi, commerçant de 41 ans, explique : "Le chemin est encore très long avant de pouvoir annoncer la libération réelle de la Libye, avec des idées réelles."

"Dans un pays où les femmes représentent plus de la moitié de la population, au lieu d'annoncer le développement, la prospérité et la sécurité, et le démantèlement des groupes armés, ils annoncent que les hommes ont le droit d'épouser quatre femmes et que les bons citoyens doivent accepter l'injustice", souligne-t-il.