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Le Burkina fixé sur son sort à l’issue de l’Assemblée Nationale du 30 octobre prochain

Burkina-Faso - Politique
Le Burkina sera fixé sur la possibilité de Blaise Compaoré ou non à se présenter au scrutin de novembre 2015 lors de l’examen du projet de loi sur l’article 37 par l’Assemblée Nationale le 30 octobre prochain.
La majorité envisage un référendum sur l’article 37, qui actuellement empêche le Chef de l’Etat de briguer un nouveau mandat présidentiel.
‘’96 députés sur 127 ont voté jeudi dernier pour que ce projet de loi très contesté soit inscrit le 30 octobre à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale’’, a déclaré en session plénière le président de cette institution, Soungalo Apollinaire Ouattara.

Selon le projet, le président du Burkina Faso sera "élu pour cinq ans" au "suffrage universel direct, égal et secret" et "rééligible deux fois" si le texte est voté, contre "une" actuellement.

voie référendaire

Un vote à la majorité simple bénéficiant de l’aval de 64 députés, serait nettement suffisant pour convoquer une consultation populaire. Un tel vote conforterait la position suprême du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) au pouvoir, qui dispose déjà de 70 sièges au Parlement.
Mais le pouvoir peut espérer ne pas avoir recours au référendum, comme le révélait mercredi Zéphirin Diabré, le chef de file de l'opposition.
Une révision constitutionnelle peut en effet aussi se faire par voie parlementaire. Dans ce cas, la majorité des trois-quarts est requise, soit 96 députés. Un total dépassé de deux voix le jeudi 23 octobre dernier.

Pouvoir "à vie" de Blaise Compaoré ?

Si la loi fondamentale est modifiée, "on garantit trois mandats supplémentaires" de cinq années au chef de l'Etat, affirmait mercredi Ablassé Ouédraogo, ancien ministre des Affaires étrangères de M. Compaoré devenu opposant.

Le Conseil constitutionnel avait entériné la candidature de Blaise Compaoré pour le scrutin de 2005, quand le président burkinabè achevait son deuxième septennat, au motif que la modification de la Constitution instaurant le quinquennat n'avait pas d'aspect rétroactif.
Un nouveau paragraphe a par ailleurs été introduit dans l'article 165 de la Constitution, à voter le 30 octobre prochain, qui interdit toute modification ultérieure de la loi fondamentale sur la question du mandat présidentiel. "Après la promulgation de la présente loi, aucun projet ou proposition de révision de la Constitution n’est recevable lorsqu’il remet (entre autres) en cause la durée et/ou le nombre de renouvellements du mandat", peut-on lire dans ce texte. "On a donné un ultimatum au président pour qu'il retire son projet de loi. On a l'impression qu'il ne veut pas comprendre", a réagi le président du Collectif anti-référendum (CAR) Hervé Ouattara, entouré de quelques dizaines de jeunes surexcités criant "Libérez le pays !" ou encore "Blaise dégage !"

"S'il ne s'exécute pas dans les jours à venir, nous considèrerons que nous sommes dans un Etat de non-droit. Nous allons nous donner du plaisir pour libérer notre pays", a-t-il menacé.

La révision de la Constitution mobilise fortement le Burkina Faso, pays pauvre sahélien dont 60% de la population a moins de 25 ans et n'a donc jamais connu d'autre pouvoir que celui de Blaise Compaoré.
Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir à la suite d'un coup d'Etat en 1987, a déjà effectué deux septennats (1992-2005). Il terminera fin 2015 son deuxième quinquennat (2005-2015).

Eric K.