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Dimas Dzikodo: " Il est impératif d'en finir avec l'impunité au Togo"

 CONFERENCE-DEBAT DE BRUXELLES

Le journaliste a rencontré dimanche dernier, la communauté togolaise en Belgique dans le cadre d'une conférence-débat sur la situation politique dans son pays. Si l'essentiel de son exposé a consisté à expliquer à ses compatriotes, les récents développements de l'actualité nationale, il s'est également employé à définir devant son auditoire, ce qu'il appelle "la permanence de l'impunité" dans un pays où le changement tant espéré se fait toujours désirer...

Par Franck Essénam EKON

Il y avait forcément quelque chose d'émouvant à voir Eloi Koussawo, coordinateur Général du Mouvement patriotique du 5 octobre (MO5) et Dimas Dzikodo assis à la même table ce 18 février à Bruxelles. Le premier a, en quelque sorte été la "source des ennuis" du second en 2005, en raison d'un article publié à cette époque et mettant nommément en cause le Général Eyadéma et des membres de sa famille dans des malversations financières et la ruine du pays. Mais les deux hommes sont heureux de se retrouver pour cette conférence organisée par le mouvement d'Eloi Koussawo. Et Ekoué Satchivi, lui même journaliste, et chargé de présenter l'invité du jour ne s'y trompe pas dans son discours d'introduction: "Nous sommes très heureux de vous revoir, cher Dimas, surtout après tout ce que vous avez enduré", déclare-t-il avant de rappeler le parcours mouvementé de l'orateur entre arrestations musclées, séjour en prison, agressions diverses et menaces répétées contre sa personne dans l'exercice de son travail.

Le thème de "l'impunité au Togo, terreau des violences politiques", ne pouvait avoir meilleur exposant que celui qui, pendant toutes ces années a vécu dans sa chair, la réalité d'agressions attentatoires à sa vie sans que la moindre enquête ait abouti. Dimas Dzikodo a donc expliqué aux nombreux représentants de la communauté togolaise en Belgique que, de ce point de vue "rien n'a changé au Togo. Evoquant les violences qui ont marqué les dernières élections présidentielles dans le pays ainsi que plusieurs autres atteintes aux droits de l'hommes, il a insisté sur l'institutionnalisation du crime et de la violence dans un pays qui, de plus en plus, se laisse percevoir comme un territoire d'exception..."jusqu'aujourd'hui, aucune mesure concrète n'est prise contre les auteurs des massacres qui furent perpétrés avant, pendant et après le scrutin présidentiel d'avril 2005, malgré la publication des différents rapports à ce sujet", a déclaré le conférencier en mettant l'accent sur les traumatismes et les angoisses générés par ce statu quo.

Pour Dimas Dzikodo, l'impunité au Togo est devenu l'arme essentielle d'un dispositif volontairement mis en place pour entretenir les peurs et inhiber tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à la contestation du pouvoir ou à l'expression de la vérité; c'est, selon lui, pourquoi "chacun des togolais, et où qu'il se trouve devrait se sentir concerné par cette situation". Il est longuement revenu sur le risque de résignation et d'indifférence qu'on sent poindre actuellement dans l'attitude des togolais, face aux problèmes que rencontre leur pays. "C'est exactement l'objectif des auteurs et des commanditaires de la violence chez nous", a-t-il martelé en évoquant le travail considérable abattu par les organisations de défense des droits de l'homme et "l'impératif d'en finir avec l'impunité au Togo.
"C'est vos frères et sœurs qui sont tués et humiliés sur le terrain pour la seule raison qu'ils ont commis le péché d'avoir osé réclamer leur droit à un peu plus d'e liberté et de démocratie", a conclu le journaliste en plaidant pour une mobilisation plus accentuée de la diaspora et de ses organisations.

Pour le public présent à la rencontre de Bruxelles, l'occasion était toute trouvée pour s'enquérir également des développements de l'actualité politique nationale et des chances d'aboutissement des termes de l'accord récent conclu entre le pouvoir et l'opposition. Dimas Dzikodo et les membres du MO5 ont essentiellement expliqué les difficultés liées à la mise en œuvre des conclusions de ces négociations ainsi que les obstacles rencontrés par le gouvernement conduit par Me Agboyibo. "Le chantier est immense, mais nous n'avons pas le droit d'être fataliste", a souligné Eloi Koussawo à la fin des débats.

La rédaction Letogolais.com