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15 octobre 1987-15 octobre 2014: il y a 27 ans Sankara fut assassiné

Burkina-Faso - Politique
Leader de la révolution burkinabè, Thomas Sankara a été assassiné par un commando d'hommes armés; il y a 27 ans. Pour fêter les 27 ans de sa disparition, voici un tour d'horizon du combat engagé du capitaine Thomas Sankara.

Idole des jeunes au-delà de sa génération

Dans les années 1980, le Burkina Faso alors dénommé "La Haute-Volta" aura connu avec Thomas Sankara, l'un des dirigeants les plus remarquables. Avec sa trentaine, le vigoureux et jeune Sankara aura incarné un idéal révolutionnaire, qui était et demeure un rêve pour la jeunesse de sa génération mais aussi de la génération actuelle. Beaucoup se souviendront de son engagement dans la guerre contre le Mali en 1974, de sa démission fracassante en 1980 alors qu'il était secrétaire d'Etat au sein du Comité militaire de redressement pour le progrès national. L'on n'oubliera pas son arrestation en mai 1983. A cet époque, il était Premier ministre du commandant Jean-Baptiste Ouédraogo. Le monde entier se souviendra également de son discours historique du 4 octobre 1984 à la tribune des Nations-Unies.

Le 4 août 1983, Thomas Sankara accède au pouvoir exécutif de la Haute-Volta grâce à un coup d'Etat. Ceci marque alors le début de la révolution et une opportunité rêvée pour le jeune capitaine de matérialiser ses idées. La principale: changer le monde, remettre le peuple au travail afin qu'il retrouve sa dignité à travers une vraie et réelle indépendance.
Sankara était un mélange de populisme, de nationalisme, de tiers-mondiste, de radicalisme, d'utopie et quelquefois d'impertinence.

Pour incruster ses idées à ses compatriotes, le capitaine Sankara devrait prêcher par l'exemple. C'est ainsi qu'il adopta un mode de vie simple et sincère. Il commença par jouer à la guitare, rouler en Renault 5, etc.
Cependant, sa vision n'était pas épousée par tous; encore moins par ses voisins et plus loin, la France.

La Haute-Volta devient le Burkina Faso

Voulant mettre dans les oubliettes le "passé réactionnaire et néocolonial" connu par son pays et la plupart des pays africains, le président Sankara sort une ordonnance pour concrétiser les objectifs de la révolution sankariste. Elle date du 2 août 1984 et rebaptise la Haute-Volta en République démocratique et populaire du Bourkina Fâso; orthographe originelle. Bourkina = "homme intègre" en langue mooré et Fâso = "terre natale" en dioula; l'ensemble veut dire "le pays des hommes intègres". Par conséquent, les sept millions d'habitants du pays ne sont plus appelés des Voltaïques, mais des Bourkinabè.
Il change également les couleurs du drapeau du pays. Les trois bandes noire, blanche et rouge sont transformées en deux bandes horizontales rouge et verte, le tout frappé d'une étoile à 5 branches de couleur jaune. Le nouveau drapeau incarne alors la révolution, le travail, la terre et l'espérance. Thomas Sankara a procédé également à d'autres transformations que ce soit au niveau de l'hymne national ou de la devise du pays.

Le 15 octobre 1987

Tous ces changements opérés par le capitaine Sankara n'étaient pas du goût de tous. Le fait qu'il dérange et inquiète ses voisins, lui sera fatal le 15 octobre 1987. Il sera assassiné par un commando d'homme des corps habillés. Cependant, l'identité réelle des commanditaires de son assassinat demeure l'une des nombreuses zones d'ombre qui entourent la mort du révolutionnaire.
Au-delà de cet assassinat, le capitaine Thomas Sankar demeure l'idole de toute une génération de Burkinabè et de toute l'Afrique.