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Taffa Tabiou l’auteur de la mascarade électorale de 2010 de nouveau imposé à la tête de la CENI

Togo - Politique
Le pouvoir est toujours dans sa logique de coup de force. Après avoir reconduit les membres de la Cour Constitutionnelle dans leur plus grande majorité, Faure Gnassingbé et ses alliés viennent d’imposer à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) un des leurs, Issifou Taffa Tabiou. C’est le même personnage qui avait dirigé la CENI qui avait organisé la mascarade électorale de 2010 en faveur de Faure Gnassingbé.
La présidentielle de 2015 approche à grands pas et les institutions devant en assurer le bon déroulement, notamment la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Cour Constitutionnelle, ont pris fonction avec la prestation de serment de leurs membres.

A la CENI, les travaux dirigés par le bureau d’âge ont abouti à l’élaboration du règlement intérieur et toutes les tendances représentées ont convenu que le consensus soit la règle d’or dans la prise des décisions. Une répartition paritaire a été donc acceptée. Ainsi, selon les termes du consensus trouvé, la tendance qui obtient la présidence de la Céni se retrouve avec le poste de 2e rapporteur. La Vice-présidence et le poste de 1er rapporteur reviennent à l’autre camp. De façon élémentaire, si un représentant du parti au pouvoir est élu à la présidence, le 2e rapporteur est automatiquement du même bord, la Vice-présidence et le poste de 1er rapporteur reviennent d’emblée à l’opposition. Il a été aussi décidé que les sous-commissions, cinq au total, soient réparties entre la présidence et la Vice-présidence. Le groupe qui préside la CENI dirige aussi les sous-commissions des Finances, du Matériel et de la Logistique, celles des Opérations électorales, de la Communication et de la Sécurité sont attribuées à l’autre tendance.

Les décisions ainsi prises et acceptées par tous, les membres de la CENI ont entamé la phase des négociations avant de soumettre les noms au vote. Il nous revient que les discussions ont duré trois jours à l’issue desquelles l’Union pour la République (UNIR) et ses alliés ont opté pour être à la tête de la CENI. Fidèles à leurs habitudes, ils ont créé une situation de tension, organisé un blocage des travaux afin d’opérer un passage force en faisant fi des accords passés. Les représentants de l’UNIR ont proposé un ancien de la maison, Taffa Tabiou pour présider la CENI, faisant ressurgir le spectre des fraudes massives qu’il avait favorisées en 2010 alors qu’il était à la tête de la Commission.

Une proposition rejetée par les représentants des partis de l’opposition qui estiment que l’UNIR peut présider la CENI, mais pas avec des représentants qui se sont négativement illustrés de par le passé et qui tenteront de récidiver les dérives. Face au blocage sciemment entretenu, le vote a été l’ultime recours. Et quand on sait que le pouvoir est majoritaire au sein de cette structure, il a donc de nouveau imposé Issifou Taffa Tabiou à la tête de la CENI par 10 voix sur 11 votants. Les représentants de la CDPA, de l’ANC et du PSR se sont retirés de la salle lors de ce vote, estimant que le règlement a été violé puisque toutes les décisions devraient se prendre par consensus. Le délégué du CAR était par contre présent dans la salle, mais n’a pas pris part au vote. Etait également présent le représentant de la société civile proche de l’opposition qui, lui, a voté contre.

D’après un communiqué rendu public par la CENI à l’issue du vote, les autres membres du bureau, notamment les postes de Vice-présidence, du premier et deuxième rapporteur ont été élus par consensus.

G.A.