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Les forces de sécurité ciblent les routes secrètes du Sahel

Afrique du Nord - Societe
Au vu de l'évolution récente de la sécurité au Sahel, les troupes de l'Opération Barkhane ont une nouvelle stratégie pour sécuriser les routes du désert qui relient la Mauritanie, le Mali, le Niger et le nord de la Libye.
Tous ces itinéraires qui se recoupent dans le désert saharien sont utilisés par les gangs de trafiquants et leurs groupes terroristes alliés. C'est d'ailleurs sur l'un de ces axes que plusieurs casques bleus ont été tués cette semaine.

Dans le cadre d'un processus qui cible les éléments actifs affiliés à al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), les forces françaises œuvrent actuellement à établir une base militaire temporaire dans le nord du Niger, a rapporté RFI le lundi 6 octobre.

Les terroristes sont particulièrement actifs dans cette vaste région désertique, qui s'étend du sud de la Libye aux frontières que partage la Mauritanie avec le Mali et l'Algérie.

C'est à partir de cette région que Mokhtar Belmokhtar (alias "Laaouar") et ses alliés ont pu lancer des opérations dans le Nord-Mali, depuis le sud libyen, en s'appuyant sur près de trois cents terroristes et trafiquants dans la région du Sahel.

Les dirigeants de l'état-major français auront dorénavant pour cible toutes les routes de transit que l'on estime être fréquentées par les groupes terroristes.

Selon les experts régionaux, les groupes terroristes ont fait entrer leurs armes depuis la Libye avec l'aide des gangs de trafic de drogue et de cigarettes, et le soutien de certains locaux familiers des détails géographiques de la région.

La dernière initiative en date prise par les Français entre dans le cadre des missions à long terme de l'Opération Barkhane, explique le journaliste mauritanien Cheikh Ould Mohamed Horma.

Il y a quelques mois, cette opération a remplacé les forces de l'Opération Serval dont le secteur d'intervention se limitait au Nord-Mali, ajoute ce spécialiste de la sécurité.

L'élément nouveau est selon lui la mise en place d'une base militaire temporaire destinée à recevoir les drones qui seront utilisés pour mener des opérations régulières de surveillance dans la région du Sahara.

Cette mesure est importante pour cibler les points faibles des groupes militants qui contrôlent les points d'eau dans le désert et les lieux de stockage de carburant, explique Ould Mohamed Horma à Magharebia.

Mais les troupes françaises doivent s'appuyer sur ceux qui connaissent la zone pour identifier ces endroits connus seulement des groupes terroristes, poursuit-il.

Il estime que les travaux de renseignement associés à la surveillance aérienne ne peuvent suffire à éliminer le risque que constituent ces groupes militants. Ils doivent également s'appuyer sur un travail sur le terrain ou pouvoir compter sur l'appui d'une forte armée locale, précise-t-il.

Les groupes terroristes ont commencé à s'adapter au travail livré par les services de renseignement et de surveillance aérienne pour mener des opérations terroristes contre leurs cibles, note-t-il.

De plus, dans un contexte proche, Hervé Ladsous, responsable des opérations de maintien de la paix des Nations unies, a souligné le 7 octobre l'existence d'un lien entre les jihadistes du Nord-Mali et la situation de sécurité précaire dans le sud de la Libye.

Ce responsable onusien a annoncé le déploiement imminent de drones et de véhicules blindés dans le nord du Mali en coopération avec l'Opération Barkhane et les forces maliennes, parce que les troupes des Nations unies "n'ont pas l'intention d'agir en remplacement des forces maliennes".

Pour sa part, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a demandé que l'instance internationale s'engage à soutenir l'Etat malien pour relever le défi du terrorisme dans le nord du pays.