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Salubrité publique et environnement: Quelle solution pour Lomé?

Togo - Politique
Lomé la belle ou encore Lomé la poubelle, voilà deux noms qui collent souvent à la capitale du Togo. Malgré les grands travaux , force est de constater, que la ville ressemble toujours à un grand dépotoir. Sachets plastiques et déchets de toute sorte cohabitent avec les populations. Quelle solution à ce problème qui constitue un danger pour l’environnement et la santé des populations ? Deux questions à Me Tchassona Traoré, du Mouvement Citoyen pour la Démocratie et le Développement (MCD). Que propose-t-il comme solution. Lecture.
< b> Icilome.com : Malgré les grands travaux routiers entamés à Lomé, on a constaté que la capitale demeure sale avec des dépotoirs sauvages partout. Au plan local, quelle organisation selon vous, peut-on mettre en place pour solutionner ce problème d’autant plus que, les tracteurs et autres matériels distribués pour l’assainissement par le gouvernement ne portent pas de fruit ?

< b> Me Tchassona Traoré : Merci de me donner la parole. l’environnement et la salubrité publique sont des problèmes qui appellent à un certain nombre de solutions d’ensemble si non veut le régler. Parce que, la façon dont le gouvernement prend le problème aujourd’hui, on a l’impression que, il y a des élections, il faut poser des actes d’éclats pour qu’on dise, oui, on fait quelque chose.

En réalité, ce n’est pas dans une stratégie structurée et qui est lisible à court et à moyen et à long terme.
Ce que nous pensons par rapport au sujet de l’environnement, ce n’est pas seulement Lomé, c’est un peu l’état de toutes nos villes.
D’abord, il faut partir de la base, car s’il faut résoudre cette affaire de l’environnement et de la salubrité, il faut la maîtrise du foncier.
Lomé fait à peu près, 1 millions et plus d’habitants, mais Lomé s’étend sur une superficie sans commune mésure avec ce petit nombre de population.

A partir du moment où le droit de propriété est reconnu aux collectivités, l’état à une obligation régalienne de réguler les transactions mobilières et définir comment les gens doivent s’installer dans le pays etc.

L’une des obligations de l’Etat est de construire des logements sociaux pour loger des gens de manière descente,

Ceci dit, dans cette maîtrise du foncier, cela appel des plans de lotissements fiables. L'état doit viabiliser les parcelles constructibles avec des caniveaux bien faits, l’électricité et de l'eau. On ne peut autoriser des constructions ces préalables ne sont pas remplis . Voilà comment dans le pays développés, on avance. On ne peut se lever pour aller construire sur une parcelle si elle n’avait été préalablement viabilisée.
Que l’état s'implique dans la gestion du foncier , et que les gens ne construisent n’importent où et n’importe quand, c’est le premier paramètre.

Le deuxième, c’est que, la gestion de nos villes dépasse aujourd’hui la seule conception centralisée du pouvoir, c’est à dire qu' une mairie telle qu’elle existe à Lomé, doit s’occuper de tout Lomé, elle n’en a ni les moyens, ni le pouvoir et le personnel technique pour le faire.
Donc, il faut décentraliser Lomé. Elle peut etre subdivisée en autant de villes nécessaires.

Prenez les grosses agglomérations comme Paris et autres. Les quartiers entiers sont transformés en ville dans Paris lui-même. Au Togo, on peut le faire en ayant la ville d’Adidogomé, d’Agoè dans Lomé avec chacune un une mairie pour pouvoir maîtriser la gestion .

Cela appelle également, la perception des taxes et leur bonne gestion au profit de la ville .C’est la deuxième responsabilité de l’état de permettre cela.

Le 3e niveau, c’est le partenariat public-privé. Ce n’est qu’à ce niveau-là, qu’on peut mettre des structures qui puissent aider à résorber les problèmes salubrité et la gestion de l'environnement dans nos villes.
L’état à lui seul, ne peut avoir des moyens pour mettre en place des usines pour l' incinération des déchets, mais si on met en place ce système de partenariat public-privé, cela permettra de monter des structures, ça peut-être aussi des sociétés d’économies mixtes (…) et cela peut être d’autres types de financement que l’ingénierie juridique peut apporter.

Et il y a beaucoup de personnes qui sont prêtes à apporter leur savoir-faire dans le domaine. Nous, les Notaires nous sommes des gens qui sont formés dans la gestion des collectivités, on a la compétence, on peut accompagner nos états.

< b> Icilome.com : Vous avez parlé de ce qui concerne l’état. Au niveau des populations, quels sont les comportements que vous estimez responsables pour maintenir un cadre de vie sain et propre ?

< b> Me Tchassona Traoré : Quand vous parlez de la population, prenez la population dans sa perception de la vie de tous les jours. La population, c’est d’abord la somme des individus. Et prenez chaque individu, c’est des gens mécontents et mals dans leur peau. C’est des gens de misère, de problèmes, des énervés contre tout ce qui se passe, il y a tous ces comportements qui psychologiques rejaillissent sur notre comportement.
Les gens ne se préoccupent pas de la santé environnementale, or cet environnement fait partie de la santé.
Le fait qu’on soit stressé tout le temps, font que les gens posent des actes parfois inconsidérés sans le vouloir et qui polluent l’environnement.
C’est là où l’effet des médias est important. Ils doivent entrés en fonction pour sensibiliser davantage nos populations. Les exemples sont là. Par exemple, le virus Ebola qui tue aujourd’hui dont tout le monde a peur, on ne peut pas dire que, c’est une bonne occasion, mais c’est une occasion pour sensibiliser les populations sur l’environnement dans lequel nous vivons.

Il faut que les gens ne s’attardent pas sur leur problèmes pour s’oublier le problème de l’environnement et laisser des déchets partout
la seconde chose, c’est que, je n’ai pas vu un seul pays où s’il n’y a pas l’action de coercition. Les gens doivent apprendre la discipline. et il faut toujours un accompagnement de l’état. J’ai été N’Djamena en 2005, en 2008, puis en 2013, mais quand j’y étais en 2013, je n’ai plus reconnu la ville de N’Djamena. Cette ville est gérée par une dame qui fait un travail formidable dans l’assainissement, etc.
Papiers plastiques, tu ne trouveras pas. Si N’djamena a réussi, le Ghana a réussi pourquoi pas nous au Togo. Un Togolais qui va au Ghana, retrouve le bon réflexe des ghanéens, celui de ne pas jeter de sachets n’importe où car quelqu’un te regardera et ne va pas hésiter à t’interpeller.

Il faut que l’état mette en place des structures qui récupèrent les plastiques, les bouteilles, du carton etc comme cela se fait ailleurs. Les mairies peuvent le faire. Partenariat-public privé, économie mixte, tout cela inclus ce que je disais plus haut.