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Faits divers : Du pétrole dans la moto à la place de l’essence

Togo - Societe
Du pétrole mélangé à de l’essence illicitement vendue au bord de la route, c’est ce à quoi sont confrontés les clients qui s'approvisionnent des fois.
Les jeunes contrebandiers, revendeurs du carburant illicite se livrent toujours à cette activité. En effet, le 16 septembre 2014, aux environs de 22 heures à Bè, sur le pavé quittant le marché d’Amoutivé jusqu’à Photo Vénavi, à quelques mètres de la forêt sacrée, s’est formé un attroupement.

Il s’agissait d’un conducteur de taxi-moto en vive discussion avec un revendeur du carburant illicite. « Il a versé du pétrole dans ma moto », criait le zedman à qui veut l’entendre.

« Moi je lui ai servi et il est même parti. Il revient quelques minutes après, traînant la moto pour me dire que le carburant que je l’ai vendu n’est pas du vrai », rétorque Aloba, le vendeur du carburant mélangé avec du pétrole.

Mais le conducteur du taxi-moto reste convaincu de ce qu’il avance. « Lorsque je suis venu, j’ai constaté que le liquide avait une couleur bizarre. Mais si je fais 50 mètres encore sans prendre du carburant, ma moto va s’arrêter, parce que je n’ai pratiquement plus d’essence. Je n’avais donc pas le choix. Cependant, je lui ai demandé pourquoi le carburant a cette couleur, mais il m’a rassuré », explique le conducteur de zémidjan très en colère.

Il continue : « Malgré cela, j’ai pris 2 litres, dit-il. (Ndlr, un litre de carburant illicite au bord de la route se vend à 550fcfa contre 700 FCFA à la pompe). A peine j’ai fait 100 mètres, j’ai remarqué que le moteur a coulé. Quand j’ai ouvert le tuyau qui fait passer l’essence vers le carburateur, le liquide qui passe donne l’odeur du pétrole. C’est en ce moment que j’ai réalisé que j’ai été victime d’une escroquerie. Voilà, je suis revenu et lui a demandé de me rembourser. Mais il a commencé par faire son One man show ».

Le zedman était sûr de lui. Il devrait se faire rembourser avant de quitter les lieux. A en croire un autre conducteur qui est arrivé sur les lieux attiré par l’attroupement, c’est une habitude pour ces jeunes dans ce quartier de faire cela.

« J’ai été victime moi aussi. Ils ont leurs amis qu’ils appellent après la forfaiture. Ils intimident leurs victimes et tentent même de les rouer de coups. Depuis ce jour, je n’approvisionne plus ici. J’avais traîné ma moto de Bè jusqu’à Nukafu, où se trouve mon mécanicien pour me faire une révision générale de la moto », a-t-il témoigné.

Et le comble, c’est que ce jeune n’était pas à son premier coup. Des « clients » venaient se plaindre régulièrement chez lui de la qualité du carburant qu’il vend.

« Pas plus tard qu’hier, un chauffeur de taxi a voulu le battre ici pour la même raison. Il a fallu l’intervention des gens pour l’amener à rembourser le monsieur. Parce que lui-même sait qu’il a tort. Ils sont nombreux dans le quartier à faire ça. Ils mélangent le pétrole avec de l’essence qu’ils vendent aux gens. Ceux qui ne se rendent pas compte s’en vont comme ça », a confié une dame, revendeuse d’ignames frites (koliko).

Et la femme de continuer : « On a parlé fatigué ici. Je leur ai personnellement fais comprendre que c’est du vol. Ceux qui vendent du carburant trouvent beaucoup de bénéfices dedans. Il faut qu’ils soient honnêtes avec les gens ».

C’est un problème récurrent dans certains quartiers de Lomé. Certains jeunes achètent quelques litres de carburant illicite et les mélangent ensuite avec du pétrole. Et cela cause d’énormes dégâts sur les engins des usagers.