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Vision Togo 2030: Parlon-en encore

Togo - Opinions
Les quatre sous-commissions créées paraissent importantes pour l’analyse et la planification de ce que nous voulons que notre pays soit en 2030 mais il y’a un aspect tout aussi important sur lequel la réflexion devrait à mon avis s’appesantir beaucoup plus : il s’agit du fonctionnement de l’Etat lui-même. Je suis enclin à croire que ceci sera classé comme une rubrique dont s’occupera la sous-commission « Politique et Gouvernance », mais avouons que le sujet est d’une telle importance que si on veut s’en tenir à l’output même désiré du projet, à savoir la mise en page des orientations techniques pour une transformation profonde du Togo, on risque de le mélanger avec des considérations politiques mesquines, ou plutôt le diluer dans des sempiternelles recommandations que nous connaissons tous. Ayons surtout à l’idée que l’objectif final du travail demandé est l’élaboration d’une feuille de route de développement du Togo que l’on essayera de suivre indépendamment du Parti qui serait au pouvoir. Pourquoi je préconise une sous-commission spéciale pour le fonctionnement de l’Etat ? Parce que l’Etat sera l’acteur principal dans l’implémentation de n’importe quelles recommandations que vous allez faire, ou mieux la locomotive du train de développement. Et tout dysfonctionnement ou inefficacité de cette structure conduirait tous les efforts à l’eau. J’ai peur que les recommandations que vous allez faire après tant de travail fourni ne subissent le même sort qu’a connu celles de la Commission Vérité Justice Réconciliation, à savoir une indifférence totale des populations et une lancinante manifestation de leur mise en pratique par les autorités. Alors même qu’à la simple lecture du document final déposé par cette commission, on est impressionné par la qualité du travail abattu malgré les embuches de toutes parts et de toutes natures. En 2030, tout Togolais doit se reconnaître dans les actions de l’Etat et accepter son autorité. C’est seulement à ce prix que le citoyen sera convaincu du bien-fondé du paiement des impôts et de sa contribution de natures diverses au développement du pays. Il faut reconnaitre que de 2008 à présent des efforts considérables ont été consentis pour la restauration de l’autorité de l’Etat, et de ce fait la consolidation des acquis et l’élaboration de nouvelles stratégies pour voir d’autres aspects s’améliorer s’imposent.

Qu’est-ce que le citoyen lambda aimerait voir changer au niveau du fonctionnement de l’Etat ? D’abord une revitalisation des branchements techniques de l’Etat, à savoir ceux qui sont même censés contrôler les actions de l’Etat lui-même ou l’incarner aux yeux du public. Je veux citer comme exemples la Cour des Comptes, de l’organe de Régulation des Marches Publics, de l’Inspection Générale de l’Etat, et le gros morceau même qu’est l’Administration. Cette dernière quoiqu’on dise contient des cadres qui sont hautement qualifiés et dont leur compétence ne souffre d’aucun doute, mais comment expliquer la performance au rabais de cette Administration ? Il faudrait une analyse sérieuse de notre Administration et proposer des changements pour que les acteurs qui vont être en charge de l’application de la feuille de route que vous allez élaborer soient à même à la hauteur de la tâche. Pour ce faire, un bilan aussi de l’ENA s’impose et une adaptation aux réalités nouvelles du 21e siècle doit être encouragée. Sinon, comment comprendre que le Premier HOUNGBO en son temps avait eu à organiser des séminaires de formation aux membres de son gouvernement si ce n’était que le constat de l’inefficacité de son équipe qui l’y avait poussé, alors même que cette équipe contient en son sein de nombreux cadres formés à l’ENA. Des preneurs de décisions qui n’arrivent pas à cerner tous les rouages de fonctionnement du département dont ils sont managers ne fait pas bonne mine. Monsieur, le Ministre je suggèrerais donc une équipe formée des planificateurs de tous les ministères et ensemble, vous allez analyser les carences de l’Administration et proposer des remèdes qui donneront un choc à celle-ci. Le travail sera colossal mais je ne doute nullement pas de votre capacité à nous produire un output de bonne qualité. Ce même travail de planification du long terme de tous les secteurs du pays a été fait il y a 20 ou 30 ans en Chine, en Inde, au Brésil, et tout près de nous au Rwanda et au Botswana. Aujourd’hui ces pays en récoltent les fruits, et je demeure convaincu qu’on n’est pas moins intelligents que ces gens. J’espère que ces quelques lignes auront des échos auprès de vous, et j’encourage aussi les compatriotes de tous bords soucieux du développement du pays à critiquer mes propositions et surtout à en faire pour que VISION TOGO 2030 sorte une feuille de route à la hauteur de nos espérances.
Koudahenou Kossi, MBA

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WISCONSIN, USA