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A Gati Agodou, le groupement "Dogbéda" désormais "autonome", grâce au produit APSEF

Togo - Societe
Debout devant une grande marmite au feu, dame Adjo Améké (la quarantaine), présidente du groupement +Dogbéda+ prépare l’huile palmiste. Non loin d’elle, une autre jeune dame s’affaire à remplir l’entonnoir d’une machine servant à concasser les noix de palme.
"Nous sommes devenues autonomes depuis que nous avons reçu le crédit +APSEF+. Avant, nous sollicitions le service des usurières, une méthode qui ne nous permettait pas d’évoluer dans nos activités", se réjouit dame Améké.

Composé de six femmes, le groupement +Dogbéda+ (qui signifie "pries" en langue Ewé) dans le village Gati Agodou (environ 45 km au nord de Lomé/préfecture du Zio) a bénéficié d’un crédit d’un montant total de 180.000 F.CFA, à raison de 30.000 F.CFA/personne, grâce au programme "Accès des Pauvres aux Services Financiers +APSEF+", le tout premier produit du Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI) lancé depuis le 26 avril par le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé à Kara (nord).

A travers ce produit, des prêts de petits montants (au plus 30.000 F.CFA) sont octroyés à des bénéficiaires, à des taux très bas (5% sans caution matérielle ni de garantie) pour leur permettre d’avoir de peu de ressources dont ils ont besoin pour développer des activités génératrices de revenus. Les critères sont très simples : les bénéficiaires doivent seulement faire partie de +groupements solidaires+.

Au sein du groupement +Dogbéda+, les activités sont diversifiées et chaque femme est spécialisée dans son domaine: extraction de pulpe de noix de palme pour la fabrication d’huile rouge communément appelée "Zomi", concassage de noix de palme pour la fabrication d’huile de noix de palme (appelé "Némi" servant à la fabrication de savon), production d’+Agbélima+ (tubercules de manioc broyées et vidées d’amidon), commercialisation d’oignon etc…

"Nous remercions les autorités d’avoir pensé à nous en initiant ce Fonds car ce crédit nous a donné un nouveau souffle. Aujourd’hui, nous menons nos activités sans faire recours à des usurières. Tout le monde est motivé, nos activités marchent normalement et chaque femme est désormais autonome", confie Afi, vendeuse d’Agbélima.

"Grace au crédit que j'ai reçu, je m'approvisionne désormais au grand marché de Tsévié, ce qui me permet d'acheter directement chez les grossistes", renchérit la revendeuse d'Oignon du groupement +Dogbéda+.

La ministre du développement à la base, de l’artisanat, jeunesse et de l’emploi des jeunes, qui a rendu visite mardi à ces femmes du groupement +Dogbéda+, n’a pas caché ses impressions : "nous avons des femmes dynamiques, très engagées et très enthousiastes d’avoir bénéficie du produit APSEF. C’est un exemple pour tous les autres".

"Ce qui est extraordinaire, c’est que ces femmes se sont vite organisées lorsqu’elles ont reçu l’information. Elles se sont constituées en groupe solidaire, elles ont été ensuite formées sur la gestion du crédit et le mode de remboursement", souligne Mme Victoire Tomégah-Dogbé.

Cette dernière a entamé depuis lundi à Lomé, une tournée, afin de toucher du doigt l’effectivité du produit sur le terrain et surtout la manière dont fonctionnent les Institutions de Micro-Finances (IMF), chargées d’octroyer les crédits.

Accompagnée de l’ancienne béninoise de la microfinance Mme Reckya Madougou Yédo, la ministre du développement va parcourir plusieurs villes du pays dont Tsévié, Atakpamé, Sotouboua, Kara et Cinkassé.

Le produit APSEF vise à améliorer l’accès au crédit des hommes et femmes pour des activités génératrices de revenus. Il vise à permettre l’accès d’ici à 2018 de 2 millions de togolais et togolaises pauvres aux services financiers de base (microcrédit, petite épargne, micro-assurance etc.) pour des activités génératrices de revenus.

L’Etat togolais compte permettre à 300.000 personnes de développer leurs activités génératrices de revenus avant la fin de cette année.