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L’incroyable incohérence d’une classe de l’opposition

Togo - Politique
« Paix sur la terre aux hommes de bonne incohérence! » (Léon-Paul Fargue)

L’intervention médiatique de certains membres de la coalition Arc-en-ciel ces derniers jours met à mal l’avenir du projet commun de l’opposition face à la présidentielle qui s’annonce. Et il faut le dire dès maintenant sans s’en cacher.
La réaction, en l’occurrence, de Jean Kissi, Secrétaire exécutif de ladite coalition et Secrétaire général du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) sur radio Kanal Fm en fin de semaine dernière, suscite des interrogations sur la crédibilité des actions que toute l’opposition s’est engagée à mener jusqu’à l’élection cruciale de 2015. En effet, ce dernier a soutenu fermement que « la priorité pour les deux blocs de l’opposition réunis à ce conclave est de réfléchir aux moyens pour faire revenir à l’Assemblée nationale les textes des réformes, et faire aboutir leur adoption, d’autant plus que tous les partis reconnaissent la nécessité d’opérer ces réformes. Il s’agissait de voir comment mobiliser les populations pour réclamer les réformes…». En d’autres mots, l’objectif d’une candidature unique de l’opposition n’était pas à l’ordre du jour du conclave du Collectif Sauvons le Togo (CST) et de la Coalition Arc-en-ciel, selon lui.

Comment pourrait-on expliquer le bien-fondé d’une telle sortie, au moment même où le débat sur l’unicité des actions de l’opposition est sérieusement prônée et surtout que tout dernièrement, Brigitte Adjamagbo-Johnson, la Secrétaire nationale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) a accordé à certains médias, une brillante interview saluée par plus d’un, évoquant avec force, optimisme et espoir tout ce qui est en marche au niveau des forces représentatives de l’opposition pour aboutir à des résultats concluants au niveau du conclave. « Je suis très confiante que cette fois-ci est la bonne et je ne pense pas, de toute façon qu’un parti, au jour où nous sommes, dans le contexte actuel puisse prendre position contre cette candidature, même si dans nos efforts pour les réformes nous arrivons à obtenir ce que je crois, les deux tours du scrutin, la position correcte à avoir, c’est de se dire que nous irons quand même ensemble….Tout le monde reconnait aujourd’hui que la candidature unique est la seule issue que nous avons…», déclarait de fait Brigitte Adjamagbo.

Malheureusement, après cette sortie très optimiste, des positions issues de la Coalition Arc-en-ciel, à laquelle appartient la Cdpa, sont venues fustiger et fragiliser d’une certaine manière, cette dernière. Gerry Taama, le président du Nouvel engagement togolais (Net), confiait la semaine dernière à une agence de presse togolaise que « Me Dodji Apévon n’est pas le candidat de la coalition à la présidentielle de 2015 », arguant que ce dernier « a été élu dans l’hypothèse d’une candidature unique de l’opposition… ».

Pire, de sources dignes de foi, on apprend que Bassabi Kagbara, le président du Pdp, membre de la coalition Arc-en-ciel, ne se reconnait pas dans la candidature unique de la coalition dont il est le président en exercice, c’est-à-dire celle de Me Dodji Apévon dont parle la Secrétaire nationale de la Cdpa dans son interview.

Ces différentes contradictions, ces dichotomies, ces hésitations, ces atermoiements, ces reculs… venant de la seule coalition Arc-en-ciel ont quelque chose d’inquiétant pour la démocratie même au sein de cette branche de l’opposition qui prend pourtant part au conclave, dont les travaux sont toujours ouverts.

Il y a des choses nettement plus intelligentes à dire plutôt que de prendre à contre-pied l’action de son propre camp, par exemple en contestant des actions en vase clos, mais en privilégiant publiquement l’unicité. Il faut mettre fin à toutes ces incohérences qui desservent en fin de compte toute l’opposition.

Ivan Xavier Pereira