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Réformes constitutionnelles au Togo : Les USA « déçus qu’aucun progrès significatif n’ait été accompli »

Togo - Diplomatie
Le discours de Robert Whitehead, l’ambassadeur des Etats-Unis au Togo à l’occasion de la célébration jeudi dernier du 238e anniversaire de leur indépendance a été plus une interpellation à l’endroit de Faure Gnassingbé et son pouvoir. Cette sortie qui intervient quatre jours après le rejet par les députés RPT/UNIR/UFC du projet de loi portant réforme de la Constitution togolaise a été une occasion pour le diplomate américain d’exprimer sa déception sur le manque de volonté des acteurs politiques togolais à opérer des réformes politiques pour la marche du pays et ses craintes par rapport à la prochaine élection présidentielle au Togo qui risque d’être marquée par la tension politique. « Nous avons été encouragés par l’engagement déclaré du gouvernement togolais à rechercher des réformes constitutionnelles mais déçus qu’aucun progrès significatif n’ait été accompli. Compte tenu des développements les plus récents, la voie vers une réforme consensuelle demeure incertaine. Sans entrer dans tous les détails, je constate que la résolution des questions constitutionnelles importantes en jeu ne sera possible que lorsque toutes les parties au processus, aussi bien celles qui détiennent le pouvoir que celles qui le recherchent, feront preuve de flexibilité, de générosité et d’esprit de compromis », a-t-il indiqué.

Sans être pessimiste, Robert Whitehead a invité les autorités togolaises à œuvrer pour le renforcement des institutions afin que l’élection présidentielle de 2015 au Togo soit une réussite. «Pour l’avenir, les Etats-Unis espèrent que l’élection présidentielle de 2015 se révèlera plus équitable et plus transparente. Pour y arriver, il y a encore du travail à faire pour renforcer les institutions démocratiques au Togo. C’est pourquoi nous avons favorablement accueilli les engagements pris par le gouvernement togolais dans son livre blanc», a déclaré M. Whitehead avant d’insister sur la recomposition de la CENI et l’organisation des élections locales : « Nous espérons voir un plus grand succès pour les réformes institutionnelles pertinentes toujours en jeu, y compris la recomposition de la CENI et la création d’un cadre dans lequel des élections locales peuvent tenir, et par là implanter de façon plus profonde la gouvernance démocratique au niveau de la base. Cela va être une étape importante dans l’évolution démocratique du Togo ».
Mais ses interpellations suffiront-elles pour amener Faure Gnassingbé et son régime à rompre avec sa logique de s’éterniser au pouvoir ? Rien n’est sûr, puisque depuis son arrivée au pouvoir dans le sang et sur le cadavre d’au moins 500 Togolais (rapport de l’ONU) en 2005, l’opposition togolaise et la communauté internationale ne cessent de réclamer les réformes politiques conformément à l’Accord Politique Global (APG) afin que le pays retrouve la voie de la démocratie, mais Faure Gnassingbé use toujours de sa ruse pour remettre les réformes à plus tard. Avec le rejet du projet de loi sur la réforme de la Constitution la semaine dernière par les députés RPT/UNIR, il est désormais clair que le pouvoir cinquantenaire qui régente le Togo a tourné définitivement le dos à la démocratie et donc à la bonne gouvernance.

Ainsi, s’il est encore admis que la bonne gouvernance fait partie de piliers sur lesquelles les USA fondent leur relation avec l’Afrique en général et le Togo en particulier, il appartient à l’administration de Barack Obama de tirer les conséquences.

Arnoux Akakpo G.