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Le Maroc débat des droits de l'Homme

Maroc - Societe
Pour la première fois au Maroc, les deux chambres du parlement ont pu entendre un compte rendu détaillé de la situation des droits de l'Homme dans le pays.
Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), a présenté son rapport aux législateurs. Si des progrès considérables ont été réalisés au cours de ces dernières années, le travail à mener reste toutefois très important.

Il a ainsi cité les difficultés structurelles entravant l’éradication définitive de la pratique de la torture contre les criminels placés en détention. Il a également noté l’absence de dispositions légales stipulant le recours immédiat et systématique à l’expertise médicale en cas d’allégation d'abus.

Les condamnations de journalistes à des peines de prisons ou à des amendes constituent également une atteinte à la liberté de presse et d’expression, a-t-il indiqué.

D'autres défis restent à relever, comme le mariage des mineures et le travail des enfants, a-t-il ajouté.

Pour permettre l’édification d’un système national intégré de défense des droits de l’Homme, le Maroc doit aller au-delà du simple renforcement du cadre juridique permettant d’apporter les garanties constitutionnelles aux droits et aux libertés, a expliqué le président du CNDH.

Des mécanismes nationaux de prévention de la torture, la révision de la procédure disciplinaire dans les établissements pénitentiaires et la diversification des alternatives à la détention préventive devront également être mis en œuvre, a-t-il ajouté.

De plus, des peines alternatives dans la procédure pénale devront être introduites, et les mécanismes de contrôle et d’inspection des lieux de détention devront être renforcés, a-t-il indiqué.

El Yazami a également réclamé la révision de la procédure de grâce et l’institutionnalisation des outils de démocratie participative et semi-directe, notamment au niveau des collectivités territoriales.

Le président du CNDH a appelé à ce que les valeurs fondatrices des droits de l'Homme soient incorporées dans le système de l'éducation, dans les médias et dans les arts.

Les parlementaires ont souligné le rôle central que joue le CNDH pour veiller à la protection des droits de l’Homme et suivre la situation de près afin de présenter des recommandations.

L'action du conseil doit être renforcée afin qu’il soit en mesure d'accompagner les évolutions au Maroc et d'atteindre ainsi la situation escomptée en matière des droits de l’Homme, a expliqué Jamila Moussalli, députée du Parti pour la Justice et le Développement (PJD).

Le sociologue Moncef Achami a indiqué à Magharebia que les propositions présentées par le CNDH doivent constituer une feuille de route, avec des actions concrètes visant à améliorer le statut des droits de l’Homme au Maroc.

"Il faut veiller à respecter la loi, tant de la part des citoyens que des institutions et les forces de l’ordre. La situation s’est beaucoup améliorée au cours des dernières années. Mais il reste encore un long chemin à parcourir", affirme-t-il.

Il souligne par ailleurs l’importance de l’intégration de la culture des droits de l’Homme dans l’enseignement afin d’éduquer les citoyens aux valeurs de la citoyenneté et de l’Etat de droit.

Dans les rues marocaines, nombreux sont ceux qui nourrissent l'espoir de voir la situation changer grâce à des mesures concrètes.

Personne ne peut nier que le Maroc a connu une amélioration notable en matière des droits de l’Homme, reconnaît Siham Chajri, une enseignante. Mais des dépassements sont encore enregistrés de part et d’autre, notamment l’utilisation de la force lors de la dispersion des manifestations ainsi que l’abus de pouvoir.

"Il faut veiller à l’application de la loi. M. El Yazami a souligné la nécessité de la révision du cadre juridique. Mais il ne sert à rien d’avoir des lois si elles ne sont pas respectées", a-t-elle conclu.