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Les conflits entre premiers ministres exacerbent la situation en Libye

Libye - Politique
Le nouveau gouvernement libyen contesté s'est réuni jeudi 29 mai, tout comme l'équipe sortante qui refuse cette passation des pouvoirs, a fait savoir l'AFP.
Une source des services du nouveau Premier ministre Ahmed Miitig a expliqué que son équipe s'était réunie dans un hôtel de Tripoli, car le siège du gouvernement est toujours occupé par l'équipe sortante.

Dans ce chaos politique, la Haute Commission électorale nationale (HCNE) a annoncé que la Libye se rendra aux urnes le 25 juin comme prévu pour élire le remplaçant du Congrès général national (CGN).

L'instabilité en Libye s'est encore aggravée mercredi lorsque le Premier ministre sortant Abdullah al-Thani a demandé un jugement par un tribunal sur le point de savoir s'il devait remettre ses pouvoirs à son successeur élu par le CGN.

Les critiques font en effet valoir que Miitig a été "élu illégalement" au poste de Premier ministre par suite d'une mesure imposée par les islamistes.

"Les gens ne comprennent pas ce qui se passe", a expliqué le journaliste Bachir Chouikh. "Il existe au sein du CGN des problèmes et des conflits qui rejaillissent sur le gouvernement et le peuple."

Soad Sultan, députée de l'Alliance des forces nationales opposée au gouvernement de Miitig, explique ne pas être opposée à Miitig lui-même, mais aux procédures adoptées au Congrès général national (CGN).

"Je vois que les choses reculent, et si Miitig démissionne, il y gagnera plus que s'il forme un gouvernement", a-t-elle déclaré.

La députée indépendante Nadia Rashed estime quant à elle que le gouvernement est illégitime et inconstitutionnel parce qu'il n'a bénéficié que de 113 voix au lieu des 120 nécessaires.

Hussein al-Ansari, lui aussi député indépendant, hostile au départ au gouvernement de Miitig mais qui a finalement voté pour lui au CGN, a déclaré : "Nous avons ouvert des voies de dialogue et espérons que les autres partis accepteront de discuter. Si l'ensemble des partis donne la priorité à l'intérêt national, nous parviendrons à un accord satisfaisant."

"C'est une tentative de veiller aux intérêts électoraux quant à la confiance à accorder au gouvernement de Miitig", a-t-il expliqué à Magharebia.

"Le gouvernement n'a pas obtenu le nombre de voix nécessaires au CGN", a-t-il ajouté. "De nombreux membres du CGN sont de cet avis. Un autre aspect du problème est que la formation du gouvernement devrait être plus représentative des Libyens, malgré le fait qu'il ne s'agisse que d'un gouvernement de transition."

Pour leur part, les Libyens expriment leur frustration face à ces conflits politiques sans fin.

Pour Salema Abdul Azeem, étudiante en quatrième année d'école d'ingénieurs, "c'est un conflit de pouvoir et d'argent, pendant que les citoyens sont tués par les roquettes, l'insécurité et l'instabilité."

Son amie Safa Saad estime quant à elle que "si Miitig démissionne, les choses iront mieux. Le climat s'est énormément tendu après son élection. Il est originaire de Misrata, et nombreux sont ceux qui le craignent."

"J'espère que le jour viendra où je pourrai enfin voir une Libye sûre et stable, où la justice sociale et la liberté prévaudront, au lieu de cet état actuel de survie des mieux armés", commente Raja Abdul Jalil, physiothérapeute de 33 ans.

"Nous avons assez des conflits de pouvoir", fait remarquer Youssef al-Sharif, commerçant dans le quartier d'al-Dhahra de Tripoli. "Les gens disent aujourd'hui qu'ils ne veulent plus des partis."

Youssef, ancien révolutionnaire en faction à un carrefour à Tripoli, se demande : "N'est-il pas temps de s'asseoir tous ensemble et de parler, afin que le pays puisse enfin se reposer ?"

"Même les rues sont vides la nuit, bien que le temps soit magnifique", ajoute-t-il.