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Affaire de détournement de 47 millions de F cfa à la CSTT

Togo - La Une
Très remontés, les partenaires européens menacent de couper leur aide
Se séparer de son Secrétaire général, Sébastien Ayikoué Tèvi ou perdre ses partenaires étrangers ? C’est le dilemme cornélien auquel doit faire face la CSTT (Confédération Syndicale des Travailleurs du Togo)
depuis l’éclatement de l’affaire de détournement de plus de 47 millions de F cfa.

Selon nos informations, il ressort que, informés des agissements du SG de la CSTT, les partenaires européens de cette centrale syndicale sont très retournés contre ce détournement des fonds qu’ils ont envoyés pour servir aux activités des syndicats de base membres.

Ces partenaires sont allés d’ailleurs jusqu’à envisager la suspension de leurs partenariats avec cette dernière. Ce qui serait très préjudiciable à cette Confédération car c’est avec ces fonds qu’elle arrive à organiser certaines de ses activités.

Il faut remonter jusqu’en 2011 pour cerner les contours de cette affaire de détournement de fonds qui éclabousse en tout point le S.G, Sébastien Tèvi et certains de ses fidèles collaborateurs. Selon le document des encaissements frauduleusement obtenus sans avoir mené les activités ou que les syndicats de base au nom desquels les fonds ont été encaissés n’en soient jamais informés, sur la période de l’année 2011 à 2013, de par des alchimies dont seul, il a le secret, le premier responsable de la CSTT, aurait touché Quarante-six millions neuf cent soixante-sept mille (46.967.000) FCFA.

Le document comptable en notre possession et intitulé « Etat des décaissements opérés pour le compte de M. Tèvi Ayikoué », rien que sur la période du 17 mai au 15 décembre 2011, où, Secrétaire général adjoint, il assurait l’intérim en l’absence du titulaire élu de l’époque, Adrien Béliki, avant d’être confirmé au cours d’un congrès en 2012, indique que 16 décaissements ont été faits en son nom et portent sur la somme totale de 33.717.000 F cfa. Un chiffre en baisse en 2012 où, du 9 janvier au 05 octobre de cette année, ce sont 10.550.000 F cfa qui ont été décaissés à la demande de M. Tèvi. Et pour 2013, l’ordre de décaissement au nom du SG de la CSTT est évalué à 2.700.000 F cfa.

Si des indications ont été faites comme étant les libellés de la destination de ces fonds, le fait que les pièces justificatives sont retenues ou qu’il n’yait aucune information qui jette encore plus de doute sur l’utilisation judicieuse de ces fonds décaissés pour M. Tèvi.

Les faits
Selon une narration des faits, faites par nos confrères de Liberté, l’éclatement de ce que l’on peut appeler le scandale financier syndical de ces dernières années, et dont le SG Sébastien Ayikoué Tèvi, se serait rendu le cerveau, tout est parti d’une note de service portant mutation du comptable de la CSTT. « Par une note de service N°004/SG/14 portant restructuration du personnel de la Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT), en date du 23 avril 2014 et signée du Secrétaire général Sébastien Ayikoué Têvi, il a été procédé à une mutation des employés.
Et parmi les agents affectés par cette décision, ou plutôt le tout premier visé est « M. Agbodo Komi, précédemment Comptable au siège de la CSTT, muté au Centre médico-social de la Musa-CSTT en qualité de comptable ». C’est le service de la comptabilité tout entier qui a été presqu’exclusivement concerné par cette note de service et est « provisoirement rattaché au Secrétariat général ». Juste au lendemain de cette note, soit le 24 avril 2014, une correspondance adressée au sieur Agbodo lui demande de « bien vouloir remettre tous les chéquiers en sa possession au Secrétaire général dans les 48 heures ».

En réponse à ce dernier courrier, le comptable affecté a fait relevé que «conformément aux principes comptables, un comptable ne quitte pas son poste sans que les organes de contrôle financier, en l’occurrence le commissariat aux comptes, n’ait été convoqué pour faire l’état des comptes » ; mais « force est de constater que cet organe n’a plus été convoqué depuis 2011 ». « Au regard de ce qui précède, je viens par la présente vous informer que je suis au regret de ne pouvoir répondre favorablement à votre demande de remise des chéquiers », a tenu à signifier Komi Agbodo, avant d’assurer son interlocuteur de sa disponibilité à « assurer toutes les transactions financières suivant les règles généralement admises en attendant la convocation des commissaires aux comptes ».
Il est revenu plus tard dans un autre courrier daté du 30 avril sur ces observations sur les principes comptables, et a fait observer « qu’une remise de chéquier au Secrétaire général, ordonnateur des dépenses, n’est pas réglementaire » pour ces raisons. Le quiproquo a continué, de même que les pressions sur le comptable jusqu’à ce que, de guerre lasse, il n’assigne le Secrétaire général de la CSTT devant le Tribunal du travail. L’affaire est actuellement pendante devant la justice », rapportait le confrère. Qui ne veut pas finalement de contrôle financier ? Le Comptable ou le S.G ? En tout cas les faits tels que présentés montrent que c’est plutôt le « puissantissime » SG de la CSTT qui n’en veut pas. Que cacherait-il si ce n’est cette affaire de détournement porté au grand jour par son comptable ?

Des jours mouvementés à la CSTT
En tout cas aujourd’hui que l’affaire est à la place publique, les fédérations et syndicats de base sont également, tout comme c’est le cas des partenaires veulent voir clair dans cette affaire. Et le S.G qui serait entre temps en déplacement en Belgique, et même avant son départ, a tenté de brouiller les pistes de ces détournements, se doit d’apporter des explications. On en veut pour preuve, la tournure qu’a prise l’Assemblée générale houleuse du vendredi 16 mai dernier au siège de la CSTT. Au cours de ces retrouvailles d’explication, les syndiqués gonflés à bloc et décidés à crever l’abcès, le Secrétaire général s’est voulu autoritaire, braqué et retirant la parole à quiconque veut aborder le sujet de ces détournements, et faisant la part belle ceux qui cautionnaient ses basses besognes et acceptant volontiers de « flinguer » le comptable qui a osé mettre à nu ce scandale. Ce fut en tout cas une réunion qui s’est terminée en queue de poisson mais toujours est-il que l’affaire couve et risque de mettre à mal la réputation de cette centrale syndicale qui jusque là a été présentée comme un peu plus crédible.

Et ces regrets formulés par un ancien syndicaliste, chez nos confrères de Liberté à savoir, « Les travailleurs togolais ont perdu toute confiance aux centrales syndicales. Mais la Cstt est de toutes, celle qui a réussi à garder encore une once de crédibilité. Le pouvoir pensait arriver à placer une de ces centrales acquises à sa cause à la tête des travailleurs pour parler en leur nom et dévoyer souvent les luttes sociales, raison pour laquelle il a fait organiser des élections sociales. Mais la Cstt a déjoué les pronostics et est arrivée à se hisser au-devant (…) Il aurait été souhaitable que ses responsables soient vertueux pour garder une certaine crédibilité vis-à-vis des travailleurs et de l’opinion. Mais avec ce scandale, M. Têvi donne du grain à moudre aux détracteurs de la Confédération », en sont l’expression.

Une chose est certaine, aux dernières nouvelles, et toujours dans sa tentative de brouiller les pistes, Sébastien Ayikoué Tèvi accepterait finalement l’audit mais souhaiterait que ça se fasse de 2005 à 2013 comme pour dire qu’il ne devrait pas mourir seul. Etendre la période des audits ou pas, une chose est certaine, si détournement il y a, faux et usage de faux se serait commis puisque les syndicats dont les activités seraient financées n’en sont aucunement au courant, et donc n’ont pas signé quelque document. Et tout finira par se savoir.

En attendant la décision du principal accusé par son comptable, le Secrétaire général de la CSTT, une fois rentrée de son déplacement sur la Belgique, de nous livrer sa version des faits, et apporter peut-être ses justifications, nous poursuivons nos recherches sur les autres aspects de cette affaire. Wait and see !

G.K, Lomé