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Désignation du président de la CENI M. Tozim ne fait pas l’unamité: L’UFC entend rebondir

LE REPUBLICAI N N° 53 du 31 octobre 2006
 Dans le processus de l’application de la feuille de route tracée par l’Accord politique global (APG), la commission électorale nationale indépendante (CENI) a élu à sa tête, courant semaine dernière M. Potopéré Tozim. Surprise dans la classe politique qui se résigne afin de conserver la précaire coexistence pacifique sortie du dialogue. Mais alors, pour combien de temps encore ?

Jusqu’au vendredi dernier, des sources dignes de foi, prenaient pour président de la CENI, un représentant du PDR de Zarifou Ayéva en la personne de M. Henri Kolani. Tel était le souhait du RPT qui a d’ailleurs presque réussi à l’imposer. La longue « querelle » entre l’UFC et le RPT n’étant pas terminée, le RPT qui a toujours pésé lourd dans la balance des discussions n’a pas voulu voir l’UFC au poste de présidence de la CENI. Il aurait préféré le CAR mais le CAR est déjà à la primature. Le candidat du RPT, lui-même Abalo Petchelebia s’est désisté. Dans ce méli-melo, le boulevard de l’arbitrage est quasi inexistant puisque le Comité de suivi de l’Accord politique global n’est pas encore mis sur pied. On s’acheminait donc à désigner Henri Kolani quand, coup de théâtre, c’est plutôt un membre de gouvernement qui est élu en la personne de M. Potopéré Tozim .

Une fois encore, l’UFC vient d’être driblé. Après avoir manqué le poste de premier ministre, après avoir été laissé au carreau lors de la formation du gouvernement ; et enfin après avoir loupé la présidence de la CENI, l’UFC est amer. Son secrétaire général Jean-Pierre Fabre sans pour autant ne rien avoir contre la personne de M. Tozim, ni contester le choix d’un autre membre de la CENI, dénonce pourtant le fait que ce choix soit porté sur une membre représentant le gouvernement sans voix délibérative et donc non habilité à participer à la prise de décision.

Pour être déçu, l’UFC l’est. D’autant plus que ses chances, malgré sa volonté apparente ou manifeste à s’intégrer totalement dans le processus de réconciliation, s’amenuisent au fil des jours ou au fil des applications de la feuille de route de l’APG. Il semble être laissé, abandonné. Blaise Compaoré, le grand médiateur est muet comme une carpe. A la fin, l’UFC est inquiet. Plus qu’inquiet, déçu et se présente en victime résignée. « Notre inquiétude est d’autant plus grande que les manquements s’accumulent dans la mise en œuvre de l’ APG » a laissé entendre Jean-Pierre Fabre qui s’interroge sur ce qui peut justifier le silence des signataires de l’ APG face à la présence à la CENI d’un magistrat en tant que représentant d’un parti politique le RPT ? Pour l’UFC, cette situation viole à n’en pas douter le statut des magistrats. Et puis comment comprendre que la Cour constitutionnelle, tant discréditée en raison de ses forfaitures répétées et dont l’APG demande la reforme, reçoive le serment de la CENI, organe lui-même créé par cet APG ?

Voilà autant de questions qui font penser qu’un certain vide se fait autour de l’UFC qui reste seul, apparemment incompris et délaissé par ses amis de lutte.

Cependant, le SG du parti pense qu’il n’est pas question de jeter l’éponge. Son espoir d’être compris repose sur la formation du Comité de suivi de l’APG à qui il portera plainte. Là aussi pourvu que ce comité soit formé et travaille normalement et ensuite pourvu qu’il écoute les doléances de l’UFC.

Pendant ce temps inexorablement et cahin-caha la feuille de route est appliquée. Cette application se fera avec ou sans l’UFC. Mais alors, quel prix ?
Jean-David MESSANGAN