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Interview exclusive de ATAKPA GMAKAGNI, Régent de la ville de Bassar

L’ABEILLE AGNI N° 105 du 24 octobre 2006
 " Ni moi, ni mes notables, ne sommes au courant d’un quelconque soulèvement des jeunes de Bassar contre l’exploitation des tecks… "

" Le bon journaliste est celui qui loin de se fier aux rumeurs va sur le terrain à la recherche de l’information. " A AGNI cette citation d’un grand journaliste américain est notre règle de travail. Ainsi dans le but de rapporter la vérité à nos autorités et à l’opinion publique notre direction a dépêché du 19 au 21 octobre à Bassar, une équipe de reporters pour aller vérifier l’information, que dis-je, les intox que publie depuis deux semaines une certaine presse privée de la capitale sur l’exploitation des tecks de ladite localité et les jeunes de cette localité. Nos envoyés spéciaux, en journalistes avertis n’ont pas fait les choses à moitié. C’est ainsi qu’il ont eu à rencontrer au cours de leur séjour de 72 heures, le régent de Bassar : ATAKPA Gmakagni, le SG du préfet de Bassar M. NADJOMBE Napo et un Conseiller du préfet (Le préfet étant absent), le maire de Bassar M.AMADOU Kodjo , quelques chefs de quartiers en l’occurrence les chefs des quartiers Wadandè, Bikoutchabé , Kpankissi, Bikpassiba et des jeunes de Bassar. Voici pour ce numéro l’interview que le régent de Bassar ATAKPA GMAKAGNI à bien voulu nous accorder malgré son emploi du temps chargé en ce vendredi 20 octobre 2006 jour d’audience, où une foule importante attendait à la devanture du palais royal dans l’espoir d’être reçue par le chef ; mais aussi quelques propos recueillis çà et là au près des jeunes de Bassar.

Bonjour chef.
Chef ATAKPA Gmakagni : Bonjour mes enfants et soyez les bienvenus à Bassar.

Chef, la rumeur court à Lomé que des jeunes de Bassar sont depuis un certains temps en soulèvement de protestation contre l’exploitation des tecks dans leur localité. Est-ce vrai ?
Tout d’abord je vous remercie pour l’initiative que vous aviez prise en venant de vous mêmes à Bassar pour vérifier l’information. Sachez tout simplement que ni moi , ni mes notables assis ici ne sont au courant d’un quelconque soulèvement des jeunes de Bassar contre l’exploitation des tecks. Pourquoi nos jeunes s’opposeront –ils si les exploitants qui arrivent pour exploiter le font dans la légalité en présentant une autorisation du ministère de l’environnement et des ressources forestières mais aussi en respectant le périmètre que le ministère leur autorise de couper.

Est-ce à dire que parfois ces exploitants légalement recommandés par le ministère de l’environnement et des ressources forestières excèdent la superficie à exploiter ?
Mais oui, c’est ce que le ministère ne sait pas. Ces exploitants excèdent très souvent la superficie que le ministère leur autorise d’exploiter. Par exemple si ont leur demande d’exploiter 10 pieds ils vont jusqu’à 100 pieds et ça, nous ne pouvons pas le permettre car les tecks servent beaucoup aux habitants de Bassar dans la fabrication des charpentes de maisons et des tables bancs pour les élèves car nos écoles manquent cruellement de tables bancs ; les élèves sont parfois assis à trois. En plus il y a un autre cas que nous déplorons ici. Les voleurs profitent des moments où les exploitants légalement autorisés par l’Etat coupent les tecks pour à leur tour couper les tecks dans des exploitations privées des habitants ; et c’est en réalité cela qui entraîne des mécontentements dans les familles propriétaires. Mais pas au point de drainer des soulèvements de la population comme toi tu le disais tantôt.

Donc en un mot, il n’y a jamais eu des soulèvements des jeunes à Bassar ?
Non nos jeunes ne se sont jamais opposés à l’exploitation des tecks aux personnes que l’Etat envoie légalement avec une autorisation à la main. Seulement les voleurs profitent du moment où les exploitants légalement autorisés exploitent les teckeraies pour aussi voler. Et çà nous ne l’accepterons jamais surtout que cette année la pluie s’est faite rare à Bassar.

Quel message avez-vous à l’endroit des autorités surtout du ministre de l’environnement et des ressources forestières.
Mon message c’est de dire aux autorités que les personnes qu’elles envoient pour exploiter les teckeraies dépassent, parfois largement les surfaces qui leurs sont autorisées. Donc une solution rapide et efficace s’impose. En plus à Bassar ici nous avons nous mêmes besoin du teck pour nos charpentes et autres choses comme les tables bancs des élèves. Le ministre Issifou doit permettre le plus rapidement possible à nos élèves qui sont au lycée à trois par banc de couper les tecks aux alentours des bâtiments du lycée pour construire des bancs. C’est une promesse qu’il a lui-même faite lors de son dernier passage ici à Bassar. En plus le ministre doit aider les familles propriétaires de quelques teckeraies à les exploiter à titre privé ; ils en n’ont besoin pour vivre car c’est tout ce que ces familles ont hérité de leurs grands parents. Enfin, il faut que la population de Bassar aussi bénéficie, à l’image des autres localités de la région où sont exploitées des tecks d’une partie du bénéfice de ces exploitations.

Votre mot de fin ?
Je vous remercie pour l’initiative que vous avez prise en venant à Bassar pour nous interroger. Saluez vos parents et vos amis, et n’oubliez surtout pas de dire tout ce dont on a parlé aux autorités.

Interview réalisée par L.Las et traduit de Bassar en français par M. BASSABI Gnandi