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Haro sur Komi Klassou : Le système éducatif est le mal aimé au Togo

LE REPUBLICAIN Numéro 48 du 26 septembre 2006
 Mercredi 20 septembre 2006. Ce que tous les Togolais attendaient est arrivé : la proclamation du nouveau gouvernement dit d’union nationale. C’est fait. Et comme il fallait s’y attendre, c’est un chamboulement total. On a de nouveaux entrants, des départs et des changements de portefeuilles.
Par exemple, on note le départ de Mme Suzanne Aho, ex-ministre de la santé remplacée par Charles Kondi Agba qui change ainsi de portefeuille.

Seulement il n’est pas spécifié les critères sur lesquelles le Chef de l’Etat et son premier ministre se sont basés pour désigner les ministres. Mais nous osons croire que c’est sur la seule base de compétence et d’expérience. Ainsi le ministre du commerce par exemple Jean-Lucien Savi de Tové qui a beaucoup fait pour les Nana Benz du marché d’Adawlato est maintenu à son poste.
Mais alors, pourquoi M. Klassou Selom, lui, est-il maintenu à son poste ? Plusieurs Togolais se posent la question. "Les mauvaises langues" disent que lui, il sera inamovible. Il sera comme Payadowa Boukpessi. Il se retrouvera désormais dans tous les gouvernements. Ces mauvaises langues vont jusqu’à lier cela au fait que c’est pour service rendu pas à l’Etat mais au Chef de l’Etat. C’est lui en effet qui dirigea sa campagne lors des fameuses élections présidentielles d’avril 2005. Donc tant que Faure sera là, il sera ministre pour ainsi le récompenser.

Mais pour les autres Togolais, Faure devait voir les choses autrement. Pour eux, garder toujours M. Klassou à l’enseignement, c’est conduire ce secteur aussi important que vital dans le gouffre. En effet, depuis que Klassou a tenu les rênes de ce secteur, celui-ci n’en finit pas d’accumuler les problèmes. Des problèmes qu’un ministre aussi dynamique que pragmatique devait résoudre. Des problèmes liés au manque d’infrastructure, des problèmes liés au manque chronique de personnel etc. On se rappelle que durant l’année écoulée, des élèves sont sortis par deux fois dans la rue pour réclamer des enseignants. D’autres problèmes liés à l’enseignement tels que ceux du matériel (quel livre utiliser dans les cours primaires) sont criards. Mais M. Klassou est maintenu à son poste. C’est à ne rien comprendre. On ne comprend pas pourquoi on remercie le ministre Nouboukpo de l’enseignement supérieur qui, à peine quelques mois passés à la tête de son ministère a réussi quelques avancées et on garde celui qui n’a rien fait ?

Alors, si les mauvaises langues ont tant raison, il suffisait de changer de portefeuille à M. Klassou. S’il n’est pas bien au ministère des poids et mesures, il peut valablement servir à la géologie. Pourquoi ne pas le nommer ambassadeur du Togo au Nicaragua ou en Irak ou encore au Singapour afin que l’éducation trouve un autre locataire pour de nouvelles bases ? Le salut de l’enseignement passe nécessairement par là.

Jean-David MESSANGAN