Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 3:40:03 PM Jeudi, 28 Mars 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Constat : Les législatives ne sont pas techniquement possibles en fin juin prochain

LIBERTE HEBDO Numéro 119
 Une fois que le Commissaire Européen à l’Action Humanitaire et au Développement, Louis Michel, a fait savoir qu’il n’attendait que les dates des législatives pour convaincre le Conseil de l’UE de la reprise totale de la coopération avec le Togo, le président togolais Faure Gnassingbé s’est empressé d’avancer des dates. Lors de sa rencontre avec les opérateurs économiques français dans la matinée de jeudi 07 septembre 2006, il a annoncé la tenue d’élections législatives anticipées au cours du printemps 2007. A contrario, à sa sortie de l’Elysée, Faure Gnassingbé a plutôt affirmé que ces élections se tiendraient au mois de juin 2007. Cette déclaration unilatérale ne s’apparente-t-elle pas à une violation de l’Accord politique global qui précise dans l’annexe II de la feuille de route du Gouvernement d’Union Nationale, l’élaboration " d’un calendrier électoral précis indiquant la date d’installation de la future CENI " ?

En tout cas, nombre d’observateurs ont trouvé curieuses et inopportunes ces déclarations de Faure Gnassingbé. Ils estiment qu’il n’est pas techniquement possible d’organiser des législatives d’ici à juin prochain. Le chantier défini dans l’Accord politique global est vaste et on ne pourrait pas le boucler avant fin juin 2007. Même l’Accord n’a pas encore connu un début d’exécution. Rien n’a bougé dans le landernau politique togolais vingt-quatre jours après la signature en pompe de l’Accord. Le Gouvernement d’Union Nationale censé travailler sur les grandes lignes du document signé n’a pas encore pris corps. Les Togolais sont d’ailleurs dans l’expectative de la nomination d’un nouveau Premier ministre ou d’un nouvel ancien Premier ministre. Tous ces problèmes sont pour l’heure intacts.
Or, c’est le Gouvernement qui doit déclencher le processus électoral et l’autre grand chantier est la mise en place de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). " Elles (les parties) se sont engagées pour une révision des textes législatifs et réglementaires relatifs à la CENI et à ses démembrements. Cette révision s’effectuera en conformité avec les engagements ci-après : la CENI est rétablie dans sa mission d’organisation et de supervision des consultations électorales et référendaires ; elle est assistée, à sa demande, par l’Administration et les autres services de l’Etat. Les textes législatifs et réglementaires spécifient, à titre indicatif, les cas où l’assistance de l’Administration est indispensable ", stipule l’annexe I de l’Accord. Et pour en arriver là, il faut d’abord régler la question des personnalités devant faire partie de la CENI. A ces problèmes, s’ajoute celui du recensement électoral qui doit accoucher d’un " fichier électoral fiable ". C’est un boulot qui prendra beaucoup de temps quand on se réfère à ce qui se faisait seulement lors des révisions des listes électorales. Après ce travail, il faut aussi envisager les modalités de délivrance des cartes nationales d’identité. Et que dire des cartes d’électeurs infalsifiables et sécurisées qui vont être instituées ? De plus, il ne faut pas passer sous silence les différentes étapes du scrutin qui ont trait à l’affichage et au contrôle des listes d’électeurs, les opérations de distribution des cartes, la campagne électorale…
Eu égard à tout cela, il est illusoire de vouloir organiser des législatives d’ici à juin 2007. Ce scrutin ne doit pas être organisé dans la précipitation pour créer d’autres problèmes aux Togolais qui continuent de faire les frais des élections passées.

Evans Yemey