Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 9:11:24 AM Mercredi, 24 Avril 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Le gouvernement d’union, une cohabitation à haut risque

LE REPUBLICAIN Numéro 44 du 29 Août 2006
iciLome |8/30/2006 L’opposition togolaise et les caciques du pouvoir togolais au terme de l’accord politique du 20 août 2006 vont prochainement siéger au sein d’un même gouvernement : un gouvernement d’union ou de mission.

Cette nouvelle donne dans la politique togolaise est survenue suite à une longue crise de près de seize ans. Finalement, sous la pression de Blaise COMPAORE, une médiation a conduit les acteurs politiques togolais à cet accord. Qu’est-ce qui le motive?
Pour nombre d’observateurs, les deux ailes extra de la politique togolaise sont essoufflées. La longue crise politique n’a profité à aucune des deux parties, ni aux citoyens.

Les cadres du parti au pouvoir durant la longue crise ont perdu estime, honneur, prestige, confiance auprès de la communauté nationale et internationale. Le parti dans son ensemble est synonyme de mascarade électorale, de violence politique, de mauvaise gouvernance, d’impunité, car il a créé trop de problèmes aux citoyens, à la CEDEAO, à l’UA, à l’UE. La notoriété du feu Gnassingbé s’est dissipée dès sa disparition en 2005.

L’opposition radicale, de son côté, est traitée d’utopiste, de fumiste, de défaitiste voire de faible. Ses divisions internes ont durant plusieurs années profité au pouvoir totalitaire en place. Le leadership les a tellement divisés que leur base respective les incite à l’union sacrée, car, la libération du peuple est l’affaire de tous. Elle est sommée à changer de stratégie.

Dans l’ensemble, les deux extrémités ont bloqué le pays. Si le premier l’a ruiné, affamé, pillé, la seconde a mis la pression pour écarter le pays de la scène internationale, une stratégie pour arrêter l’hémorragie. Comment ces deux acteurs pourraient-ils harmoniser leurs points de vue, interpréter des textes dans un gouvernement d’union? Quel consensus entre l’axe du bien et celui du mal?

La cohabitation est à haut risque. La probabilité qu’aucun acteur ne se fasse confiance est très forte. Le gouvernement d’union tardera sur les détails au lieu de s’atteler aux dossiers stratégiques, opérationnels et techniques car, les intérêts des acteurs au sein d’un tel gouvernement sont trop divergents. Une tendance voudrait à travers les actions du gouvernement redorer son blason et reconquérir une partie de l’électorat, préparer le peuple à l’oubli après les troubles politiques alors que l’autre tendance voudrait s’activer aux reformes en vue des élections législatives saines, crédibles et acceptables sans toutefois oublier le délicat problème de l’impunité. Même dans le consensus tous les partis s’activent pour les législatives. Certainement que le gouvernement de mission va conduire le pays aux urnes mais la résolution de l’équation est de taille.

Si officieusement le Togo est dirigé par des forces invisibles non liées par l’accord politique global, le gouvernement d’union doit s’attendre à toutes les difficultés malgré " la bonne volonté " du pouvoir officiel. Que compte faire un tel gouvernement d’union dans cette situation?
Arannoh