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Dialogue inter-Togolais : Ouagadougou IV pour la solution finale ?

Politique
 Sous le « magistère » du président du Faso, Blaise Compaoré, se tiennent depuis, mardi 8 août 2006 à Ouagadougou, les pourparlers entre les protagonistes de la classe politique togolaise.
La quasi-totalité des leaders politiques togolais sont présents à Ouagadougou et ont été entendus, le chronogramme prévoyant que le président togolais, Faure Gnassingbé soit reçu en dernière position par son homologue burkinabè.

A l’heure où nous traçions ces lignes, la majorité des leaders politiques togolais ont été reçus par Blaise Compaoré, assisté des ministres Djibrill Yipènè Bassolé et Jean-De-Dieu Somda, en charge respectivement de la Sécurité et de la Coopération régionale. Aussi, le représentant de la CEDEAO à Ouagadougou, ainsi que certains conseillers du président Compaoré prennent part aux discussions.

Depuis mardi donc, le Parti pour la démocratie et le renouveau (PDR), de Zarefou Ayeva, la Convergence démocratique des peuples africains (CDPA) de Léopold Gnininvi, le RPT au pouvoir, le Rassemblement des femmes anciennes ministres et parlementaires, le gouvernement togolais,...ont été reçus par Blaise Compaoré. L’UFC de Gilchrist Olympio dont on dit que la présence à Ouagadougou est un « bon signe » sera reçue aujourd’hui même.

Pour la quatrième fois après les séries de rencontres des années 1990-1993 qui avaient permis la signature d’accords politiques et la tenue de la présidentielle de 1998 (avec Eyadéma et Olympio comme principaux candidats) et de 2003 (sans Olympio cette fois) Ouagadougou est l’épicentre de la recherche d’un compromis politique entre frères togolais.

Reforme de la CENI, « restructuration » de l’armée, contentieux électoral, critères d’éligibilité à la présidence...voilà ramassés, les points de divergence. Des points qui ne devraient pas empêcher « d’aller à l’essentiel » comme l’a indiqué le ministre Bassolé, à savoir « la relance de l’économie du pays ».

« A force de faire la politique politicienne, les populations se lassent », a indiqué le ministre de la Sécurité burkinabè.

Et d’ajouter que « le Président du Faso a pris en compte tous les points de divergence », et va s’atteler à les aplanir à travers des « formulations consensuelles ».

Le dialogue ayant commencé en fait depuis le 21 avril 2006, il existe « une bonne base de travail », car, sept partis politiques sur neuf ont déjà paraphé les accords du 21.

Le ministre Bassolé terminera en affirmant que « l’envie de faire la paix existe chez les différents protagonistes ». Il reste à la matérialiser pour que Ouaga IV ouvre la voie royale à une paix définitive au Togo.

Jean-Philippe TOUGOUMA Boubakar SY

Blaise Compaoré tâte le terrain

Depuis le lundi 7 août 2006, les différents protagonistes de la classe politique togolaise sont reçus en « audience », fermée par le président du Faso. Des rencontres et des échanges qui visent sans doute à répertorier et sérier les problèmes à la survenue d’une « démocratie apaisée » au Togo et en trouver des réponses idoines.

On le sait, si le contentieux politique togolais réside dans des divergences juridico-politiques (conditions d’éligibilité, indépendance de la commission électorale...) des querelles crypto-personnelles constituent également des sources de nuisance. Dans cette occurrence, l’écoute « personnalisée » de chacun des protagonistes paraissait la voie la meilleure pour renouer les fils du dialogue togolais, si tant est qu’elle pouvait permettre à chacun de « vider son sac » sans ménagement. Chose que les uns et les autres, ne se seraient pas permis si d’aventure ils étaient reçus en « bloc ».

Le « docteur » Compaoré qui a une longue habitude du pouvoir d’Etat et de ses arcanes, où la trahison la plus basse peut succéder au soutien indéfectible a donc choisi cette méthode freudienne pour déblayer le terrain. Eviter le choc des personnalités et des mots, sources de tension et d’exacerbation des maux, voilà le maître-mot de ce premier round d’observation.

Et, comme pour donner raison à Blaise Compaoré, il nous revient que certains leaders politiques togolais, Léopold Gnininvi et Gilchrist Olympio en l’occurrence ont refusé de faire le déplacement de Ouagadougou, dans l’avion affrété par le président Faure Gnassingbè. Une « démarcation physique », qui traduit la profondeur des rancœurs en même temps qu’elle illustre l’âpreté de la tâche qui attend le président Compaoré.

Déficit de confiance, rancœurs pour ne pas dire haines « ancestrales », délit de faciès entre nordistes et sudistes (même s’il est latent), instinct de survie, la psychanalyse ne serait pas de trop pour effacer toutes ces peurs. C’est dans le « spirit » qu’il faut travailler d’abord avant d’aborder le concret. A ce niveau, Faure Gnassingbè comme les autres devront tous lacher du lest.

Le camp présidentiel d’abord qui devra donner plus que des gages de bonne foi en acceptant de vider le contentieux des droits humains, en garantissant la tenue d’élections transparentes et en revoyant les critères d’éligibilité qui visaient surtout une personne (suivez notre regard). L’opposition ensuite, en évitant la surenchère politicienne, toute chose pouvant conduire à la rupture.

Faure Gnassingbè fût-il le fils de son père qu’il ne saurait être comptable de tous les actes posés par celui-ci au cours de son règne. Il faut savoir pardonner même si on ne peut pas oublier certaines choses. Il y a un temps pour tout, et celui de la paix semble être arrivé au Togo.Que les uns et les autres se rabaissent donc, afin que seul le Togo soit élevé.

Boubakar SY (magnansy@ yahoo.fr)