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Quand les sentinelles se servent des biens publics

CHRONIQUE - Finances et Economie
 Les détournements de biens publics, le clientélisme, la gabegie et d’autres vices gangrènent l’administration à des hauts niveaux. Cependant, d’autres pratiques, plus pernicieuses mais tout aussi nuisibles, s’observent dans d’autres corps professionnels, à l’exemple de l’utilisation que les sentinelles font des biens dont ils ont la charge.

Si l’usage personnel que certains corps professionnels font des biens meubles publics retient l’attention des autres concitoyens, une autre catégorie socioprofessionnelle, les « gardiens» ou « sentinelles », tire aussi le maximum de profit des bâtiments publics
dont elle a la charge, dans l’indifférence la plus totale.

Lorsqu’on parle de domaine public, on pense à tout bien meuble ou immeuble qui, par nature ou par destination, est affecté soit à l’usage direct du public, soit aux services publics. Et en parlant de bien public, on fait allusion à l’ensemble de la propriété de l’État. Cela englobe les biens des collectivités ou établissements publics et ceux des organismes et sociétés contrôlés par l’État. Par opposition aux biens privés qui sont, le plus souvent, les propriétés d’exclusivité et dont tout le monde ne peut profiter en même temps.

Dans la pratique, au Togo, il existe des personnes qui n’intègrent pas la notion de bien commun dans la conduite des affaires qui leur sont confiées. On a souvent tendance à confondre bien public et bien privé. Cela, malgré les campagnes médiatiques qui appellent au respect de la règle et relaient la sonnette d’alarme des responsables administratifs sur la mauvaise utilisation des biens et sur les détournements des deniers publics. A ces phénomènes récurrents, vient s’ajouter l’usage abusif des domaines qui appartiennent à l’Etat par certains groupes socioprofessionnels.

Les immeubles publics transformés en auberges
Généralement, les gardiens logés par leur service prennent l’habitude d’y accueillir leurs hôtes. Certains hébergent des vendeurs ambulants qui débarquent à Lomé à la recherche d’argent, en échange de petits avantages en nature ou en espèces à la fin du séjour de chacun d’eux.

Toutes les catégories socioprofessionnelles se livrent à cette pratique comme pour conforter cet adage qui dit que « la chèvre ne broute que là où elle est attachée ». Cette logique semble très souvent être respectée à la règle par des agents responsables des domaines et biens publics ou privés. Par excès de générosité peut-être, nombre de ces agents employés par des institutions créées par l’Etat ou qui interviennent dans ce pays accèdent facilement aux demandes des amis ou proches parents qui chercheraient bien, à titre personnel, à se servir des propriétés qui sont affectées dans le cadre de différents services.
L’exemple qui vient d’en haut

C’est le cas, par exemple, des véhicules de service qu’on utilise pour transporter des matériaux de construction, du charbon, les membres de la famille lors des cérémonies, pour acheminer des parents de Lomé vers le village ou vers une autre destination au grand dam du service pour lequel ces engins sont affectés. C’est l’avantage du métier, dira-t-on encore pour se justifier. Ainsi des matériels de bureau prennent d’autres destinations, des tickets d’essence sont distribués à tour de bras. Au pire des cas, c’est un véhicule neuf, qui est délibérément mis en panne pour être vite racheté par l’utilisateur et à vil prix.

Ces exemples peuvent s’étendre à d’autres groupes socioprofessionnels : http://www.togoforum.com/Ap/Press/Gazette/0524064.htm http://www.togoforum.com/Ap/Press/AGni/0524063.htm

Toutefois, en portant un regard sur ces pratiques, on voudrait tout simplement attirer l’attention des dirigeants sur ce qu’il convient de qualifier de dérives professionnelles susceptibles de nuire, progressivement à la bonne marche des institutions soumises à ces contre-modèles.

Byalou ALFA-TOGA
E-Mail : [email protected]