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LA CDPA-BT & 11e DIALOGUE INTER TOGOLAIS : Le 11e dialogue inter togolais : A l'exemple du FAR ?

 La lutte ouverte pour le changement démocratique date de 1990. Cela fait donc aujourd'hui 16 ans que les Togolais se débattent pour changer le régime politique du pays. Cette période est marquée par des faits politiques dont certains sont heureux, et d'autres malheureux, si ce ne sont de véritables tragédies. Il est important de connaître ces faits ou de les garder constamment à l'esprit. C'est une condition pour mieux comprendre l'évolution en cours et mieux en juger.

La question de la médiation pour ce 11ème dialogue a donné lieu à un débat parfois houleux entre les 3 partis d'opposition qui participent aujourd'hui à ce dialogue. L'ouverture du dialogue n'a pas mis fin à ce débat, comme on peut le sentir clairement à travers la « Déclaration du président du directoire et impressions des chefs des partis politiques et des associations de la société civile » (Togo-Presse du 25 avril 2006) à leur sortie de la séance du 25 avril 2006.

Ce qui préoccupe la CDPA-BT n'est pas la question de la présence ou non d'un facilitateur, d'un modérateur ou d'un « Monsieur bons offices » auquel joue Monsieur Compaoré. Dans tous les cas, la facilitation n'a jamais permis aux dialogues précédents d'aboutir à quoi que ce soit, et Agboyibo a raison de le dire, mais sur le tard.

Ce qui est préoccupant, c'est ce que Agboyibo dit au sujet du FAR pour justifier sa position contre la présence d'un facilitateur : « Les dialogues qui ont fait avancer notre processus démocratique se sont déroulés sans facilitateurs. Les partenaires togolais à ces dialogues, eurent à mettre en place des mécanismes internes de déblocage de leurs divergences. C'est ainsi que nous avons procédé lors des discussions de mars - avril 1991 entre le régime et le FAR (Front des Associations pour le Renouveau) ».

Que Monsieur AGBOYIBO ait pris l'exemple du FAR pour montrer que les partis peuvent dialoguer entre eux n'est pas le problème. Le vrai problème est que beaucoup de Togolais, notamment parmi les jeunes, ne savent pas comment les choses s'étaient réellement passées et ce qu'avait donné cette initiative du collectif des avocats qui dirigeaient le FAR à l'époque (et parmi lesquels figuraient un certain Koffigoh). Ou ils ne se souviennent plus. La CDPA-BT avait pris des positions sur cette intervention du FAR et manifesté ses inquiétudes dans une déclaration* que l'on retrouvera sur le site de ce Parti.

Monsieur AGBOYIBO est, depuis le 24 avril, le Président du Directoire, chargé donc de conduire ce 11ème dialogue. Il est encadré par Mme Kissem Walla-Tchangaï, vice Présidente (Société civile) et Gilbert Bawara, rapporteur (RPT/gouvernement), ministre du Gouvernement présidé par Faure.

Que les Togolais parviennent à régler leurs problèmes entre eux est une excellente chose. Mais si c'est dans l'esprit de ce que le FAR a fait en 1991, alors il est peut-être encore plus nécessaire de se poser des questions sur l'issue de ce 11ème dialogue.

Dans ce flot d'euphorie, d'optimisme et d'espérance dans lesquels on cherche à noyer une fois de plus la conscience politique et la vigilance de la population, la CDPA-BT estime qu'il est de son devoir d'attirer l'attention de ses militants et de ses sympathisants sur ces faits.

Fait à Lomé, le 9 Mai 2006
Un Militant
B. Boubakar


* Déclaration N° 12 du 11 Avril 1991