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Les Eperviers et la soif d´un second stade international au nord Togo

 « Vive l´équipe nationale les Eperviers du Togo » clament joyeusement Idrissou de Sokodé, Gbati de Bassar, Titikpina de Tchamba, Palanga de Kara, Mitisagou de Niamtougou et Kolani de Dapanong.
Selon la conversation de ces messieurs amoureux du football, ils se félicitent de la prestation merveilleuse de leur équipe nationale. Mais malheureusement tous regrettent de n´avoir pu voir physiquement sur un stade la prestation de leur équipe. Ils ont suivi les matches á la télévision ou à défaut grâce à la diffusion de ces matches á la radio. Ces messieurs passionnés du cuir rond, y ajoutent tristement : «C´est dommage que tous les 5 matches joués á domicile n´ont été joués qu´à Lomé la capitale. C´est vraiment déplorable qu´au nord Togo il n´y est pas un stade international qui puisse abriter de telles compétitions et accueillir un public au moins nombreux que celui du stade de Kegué.» Ils continuent, plaintifs car ils n´ont pas de moyens financiers pour se déplacer á Lomé , voir le match et y retourner.
En effet la réflexion de ces citoyens semblent bien banale mais en réalité elle en dit long et doit faire prendre conscience aux autorités togolaises sur la carence totale qu´affiche le Togo dans le domaine des complexes sportifs.
Pour la remarque, je ne m´arrête pas seulement sur le Togo. Je pense que le vrai mal est lié aux tares de la colonisation française qui ont presque concentré toutes les infrastructures de développement dans les capitales.

En observant les éliminations de la CAN et du Mondial 2006, presque tous les matches dans les pays noirs francophones ont été joués dans les capitales, á savoir : Abidjan, Cotonou, Ouaga, Bamako, Dakar, Conakry etc....Par contre dans les pays anglophones il y eut des rotations. Ainsi au Ghana le match a eu lieu á Kumasi ; au Nigeria á Port –Harcourt et Kano, en Afrique du Sud , Durban, Johannesburg, Pretoria ,Cape State etc...Les objectifs de ces rotations sont socialement et économiquement positifs. Elles permettent aux autres parties du pays de dévélopper le sport.
Si l´on revient sur le cas togolais, l´on ne peut que déplorer le manque á gagner que les populations septentrionales subissent en ratant l´opportunité de voir une qualification se disputer dans leur région.
Alors á qui la faute ? sans ambages , je réponds: les autorités politiques et administratives togolaises ayant en charge la réalisation des complexes sportifs internationaux. Est-ce par manque de moyens? Sans doute non. Sans risque de me tromper, cela relève du manque de volonté politique sportive, du manque d´une vision sportive pour pays. Car un adage de la région dit : « Ce n´est pas le jour de la chasse qu´on cherche les chiens.» Ironie du sort, la plupart des présidents de la fédération togolaise de football ont été de la région septentrionale tels Mrs. Seyi Memène, Zoumaro Gnofame, et Rock Gnassingbé. Qu´en pensent-ils de ce coupable déficit qui anéantit l´évolution de la région et des jeunes Togolais ?
Un autre regard á l´Ouest, au Ghana voisin devrait nous faire refléchir. En effet Ashanti Kotoko de Kumasi a toujours disputer ses rencontres internationales á domicile, c´est à dire á Kumasi. Pareil pour Enugu Rangers du Nigeria qui joue toujours dans la ville d´Enugu ou Shooting Stars d´Ibadan.C´est l´occasion ici de pratiquer le pragmatisme anglo-saxone,qui paye et dorenavant le Togo en a besoin. Ceci n´a jamais été le cas de Sémassi de Sokodé autrefois au firmament de sa gloire. Toutes ses rencontres internationales furent disputées á Lomé, ceci, faute de stade international adéquate á Sokodé. Ce fut de même pour Asko. Sauf exception en 1975 à Kara où fut disputée la rencontre Landja Club de Kara et Tonnerre de Yaoundé, rencontre au cours de laquelle Roger Milla marqua un but.
Il est plus que légitime qu´un stade international soit construit au nord Togo.En effet il peut advenir (on ne le souhaite pas, mais il peut arriver)que le stade Kégué de Lomé soit suspendu par la CAF ou la FIFA pour des raisons sportives quelconques ; alors là, faut il que le Togo joue ses rencontres au Benin ou au Ghana? Quelle honte ? L´intérêt économique, sportif á gagner en ayant un sécond stade au nord est très énorme pour le Togo.Non seulement des évenements sportifs peuvent avoir lieu sur ce second stade mais aussi des concerts d´artistes drainant plus de 20 á 30milles spectateurs peuvent évidemment se tenir sur ce futur lieu.
Sans trop pécher d´optimisme, je sais qu´ aucun planificateur ou économiste ne niera les profits que regénera un investissement public ou privé de la réalisation d´un tel grand projet sportif au nord.

Je conclus ma requête par le dicton suivant: « il n ´est jamais trop tard de bien faire ». Ainsi, profitons de l´euphorie des Eperviers pour poser la première pierre d´un second stade international dans une des villes au nord où le football est presque comme une seconde réligion. «Si la volonté y est, le chemin se tracera » dit un adage allémand.

Gambari YAYA
Bremen-Allémagne 02.11.05
[email protected]