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Elections en Allemagne et retour sur un contentieux historique: KODJO-AGBOYIBO

 Notre autre "mère patrie" l'Allemagne est allé aux urnes, et comme en chorus aux autres grandes démocraties (USA, France,...) en mal de résultats incertains et de ballotages démocratiques, le scrutin germanique a pondu un résultat batard. Aucune majorité ne peut se faire sans les petits partis (FDP, Verts, Linke) si ce n'est une grande alliance des deux grands (CSU-CDU, SDP).
En effet, la coalition au pouvoir est crédité de 34 % (SDP) + 8 % (Verts). L'opposition elle dispose de 35 % (CSU-CDU) + 10 % (FDP). Le SDP peut bien rechercher les voix de l'extrême-gauche (Linke) comme Mitterand en 81, maix ça fera fuir tous les investisseurs et ce sera en tout sonner le glas des réformes. Une majorité crédible ne peut donc se faire avec les partis au centre (FDP, Verts).
Suivant que le CSU-CDU ou le SDP auront l'avantage des négociations, on aura soit une majorité de droite débordant sur le centre gauche (CSU-CDU + FDP + Verts) ou une majorité de gauche débordant vers la droite (SDP+ Verts+ FDP).
C'est une situation classique de "hang parliament" qui rend plus explicite le concept de "parti-charnière" jadis évoqué par Edem KODJO et qui fut l'objet de toutes les diatribes.
Un parti-charnière est en effet le parti qui tout en minoritaire, reussit à faire la majorité, même en changeant de "camp". Ici le FDP ou les Verts suivant les fortunes des négociations seront les parti-charnières.
En effet les Verts peuvent "trahir" la majorité actuelle et faire alliance avec le CSU-CDU en le faisant payer cher, comme le FDP peut "découcher" et aller s'allier avec le SDP au détriment de son allié de toujours. Sous d'autres cieux c'est possible mais sur la terre de nos aieux cela appelle à toutes les malédictions.....
En 1994, les legislatives au Togo ont fournit une chambre sans majorité: le RPT avait 37 sièges, le CAR 34, l'UTD 7, l'UJD 2 et la CFN 1. Le RPT (et non le CAR malgré ce que prétend à ce jour le "maitre" bélier noir) avait la majorité simple. Mais avec ces alliés UJD et CFN il ne pouvait avoir la majorité absolue (37+2+1 = 40 sur 81 sièges). Le CAR avait triomphé de l'UTD (de façon parfois très malpropre) mais ne pouvait JAMAIS avoir la majorité à lui tout seul (34 sur 81).
Le RPT avait déjà fait invalidé 3 sièges (1 de l'UTD et 2 du CAR) mettant en route le processus qui devait au moment voulu ejecter l'eventuel premier ministre d'opposition.
L'UTD était donc le parti-charnière qui pouvait faire la majorité, et le faire payer très cher.
Effectivement AGBOYIBO pouvait clamer et reclamer sa victoire, il était incapable d'avoir à lui seul la majorité, et donc d'être premier ministre. Surtout si le Président Gnass ne voulait pas de lui.
C'était une affaire simple qu'entre gens de bonne éducation on devait comprendre, Kodjo sera PM, Agboyibo au perchoir, un gouvernement dominé par le CAR et la majorité bien en place on aurait mieux fait face aux prochaines manoeuvres du clan Gnass, surtout que Koffigoh et peut être l'UJD auraient rejoint la majorité.
Au lieu de cela notre belier national a préféré envoyé son ami Djondo de la zone franche négocier en douce un plan qui écarterait à jamais Edem Kodjo (que d'aucun constatant ses illusions perdues, jugeait déja politiquement mort, i.e. la lettre du continent).
Ce fut un long melodrame ou l'on vit les deux frères ennemis se combattre en missi-dominici, visites à Lome II,....la scène malicieuse ou les deux leaders au sortir de Lome II étaient montrés de dos s'en allant les bras ballants, l'un élancé, l'autre petit et rond a fait rire ou pleurer des millions de togolais.
A ce jeu notre Kodjo international a fini par gagner....pour perdre ensuite et devenir le souffre-douleur de toute la classe politique.
Et pourtant il n'avait trahi personne, il a fait une majorité stable qui a réussi a remettre le pays pied après le desastre collectif de la grève générale illimitée.
Agboyibo qui s'est fait un beau rôle a oubleir trop vite qu'il n'avait pas de majorité à lui seul, et, que même si l'UTD tout entier le soutenait, il n'aurait eu qu'un siège de plus (34+7= 41 sur 81), et enfin que face aux manoeuvres du régime (2 de ces députés allaient bientôt changer de rangée, l'un devenant même une decennie plus tard le bourreau des militants du CAR a Tsevie, 2 autres sièges étaient invalidés) son gouvernement ne tiendrait pas plus d'un mois. Et ce d'autant plus qu'il n'avait ni le carnet d'adresse, ni l'expérience aux affaires, et encore moins la bonne disposition d'esprit qui fait à ce jour l'un des attouts de Edem KODJO.

Voici comment une election dans une grande démocratie, peut éclairer sur les manipulations collectives auxquelles se livre notre classe politique.