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Le Ministère togolais de la Défense et des Anciens Combattants comme reflet de la culture de médiocrité au sein des Forces Armées Togolaises et comme preuve de manque d'imagination au sein du RPT

 Par Komdedzi Kofi FOLIKPO[1]

La récente nomination de monsieur Kpatcha Gnassingbe au poste de Ministre de la Défense du TOGO suite à la parodie électorale sanglante d'avril 2005 confirme à bien des égards plusieurs points de réflexion exprimés par des observateurs avertis sur la genèse et la vie de l'Institution Militaire que sont les Forces Armées Togolaises.
Il serait inopportun de décrire de nouveau dans cet article les conditions historiques de l'émergence de cette institution, mais il parait opportun de jeter les phares sur les graves tares inhérentes à sa vie afin d'aider le Commandement Militaire, les Acteurs Politiques, les Organisations de la Société Civile Togolaise et le Peuple Togolais tout entier à apporter les solutions adéquates et des correctifs appropriés à ces tares.
Il va sans dire que le présent article ne vise aucunement à exprimer une quelconque antipathie à l'endroit de la personne de monsieur Kpatcha Gnassingbe (et encore moins à l'endroit de son beau physique), mais veut avant tout indexer les vrais malaises socio- politiques et socio-professionnels que connaissent le TOGO et son Institution Militaire ainsi que les vraies menaces nationales et sous-régionales que constituent une culture militaire de médiocrité et la pseudo-politique sécuritaire du RPT manquant d'imagination.

1. La nomination de monsieur Kpatcha Gnassingbé: preuve de la médiocrité politique du RPT et du désarroi au sein de sa branche armée, les Forces Armées Togolaises.
La formation du nouveau gouvernement par le tandem Faure-Edouard a laissé de marbre les Togolaises et les Togolais qui savent depuis un certain temps que la fin de leur calvaire ainsi que leur rédemption ne sont pas à espérer auprès de ces deux démagogues. Mais la nomination de monsieur Kpatcha Gnassingbé au poste de Ministre de la Défense Nationale constitue pour la Peuple Togolais et sa Diaspora un sujet de discussion capital qui s'articule actuellement autour de trois théories principales:
. la Théorie de l'Héritage;
. la Théorie de l'Ostentation
. la Théorie de la Médiocrité.
1.1. La théorie de l'Héritage.

Le rôle joué par feu Eyadéma Gnassingbé à côté de ses frères d'armes pour la consolidation des Forces Armées Togolaises héritées de l'armée coloniale embryonnaire en vue de leur implication plus active dans la vie politique de la Nation Togolaise lui a toujours servi d'alibi pour se targuer d'être l' «architechte» de cette armée qu'il a toujours considérée comme sa propre chasse gardée. Cela relève naturellement de l'imposture habituelle eyadémoniaque quand on sait que les vrais architectes de l'armée togolaise depuis les années 1950 furent les aînés d'Eyadéma tels que les Officiers Supérieurs feux Alidou Djafalo et Kléber Dadjo ainsi que ses compagnons de route tels que l'Officier Supérieur feu James Yawovi Assila. Certes son intégration à l'armée togolaise sous la pression des milieux mafieux françafricains suite à son forfait crapuleux sur la personne de Son Excellence feu Sylvanius Olympio et surtout sa nomination comme chef d'Etat Major lui ont permis d'y trouver une niche de prédilection pour éliminer ses frères d'armes devenus gênants et instrumentaliser ainsi le Haut Commandement Militaire à des fins politiques et personnels. Mais considérer que l'armée togolaise est une pure création ex nihilo d'Eyadema Gnassingbe serait une falsification grossière des faits historiques. Il va sans dire que l'argument qui veut attribuer à cor et à cri l'armée togolaise aux «chefs-d'ouvre» du Bourreau de Pya ne s'appuie pas sur des faits socio-politiques et historiques assez solides et valablement défendables. Ses adeptes, ses thuriféraires posthumes ainsi que sa progéniture pléthorique font donc sciemment ou inconsciemment une grave entorse à l'Histoire du Togo en continuant de croire et de clamer que l'armée togolaise est sa propriété de Droit Divin qu'il peut léguer selon ses goûts et ses humeurs à ses enfants! Certains parmi ces derniers tels que l'Officier Rock Gnassingbé ont d'ailleurs heureusement bien compris la chose ainsi et préfèrent s'occuper de leur carrière militaire dans un calme admirable, loin de toute revendication politique publique et fracassante.
De tout ce qui précède, on peut retenir que l'usurpation du Ministère de la Défense Nationale par monsieur Kpatcha Gnassingbé relève de la logique habituelle du système Eyadema qui s'approprie allègrement les Institutions d'Etat sans tenir compte de leur vie historique, socio-économique et socio-culturelle.

1.2. La Théorie de l'Ostentation.
Pour celui ou celle qui connaît l'adage allemand qui déclare que l'ignorance et l'arrogance poussent sur le même arbre, la nomination de monsieur Kpatcha Gnassingbé au Ministère de la Défense ne relève pas seulement d'une logique de provocation de mauvais goût à l'endroit du Peuple Togolais, mais aussi et surtout d'une maladresse grossière que les soi-disants «conseillers» en Relations Publiques et en Communication recrutés à coûts de milliards dans les milieux mafieux français auraient pu et dû déconseiller!
En effet, plusieurs Togolaises et Togolais soutenant la Théorie de l'Ostentation estiment que cette nomination vise avant tout à accorder au sieur Gnassingbé l'immunité politique nécessaire pour la couverture de ses graves crimes de sang à la tête des milices armées durant la farce électorale d'avril 2005, mais aussi pour la couverture de ses graves crimes économiques à la tête de la société de la zone franche. Les Togolaises et les Togolais ont toujours en mémoire les scènes de terreur et de barbarie, organisées et diligentées par le sieur Kpatcha Gnassingbé avant, pendant et après la parodie électorale d'avril 2005.
Ils soutiennent qu'une telle immunité le protégerait contre les Organisations Internationales des Droits de l'Homme et de la Société Civile Togolaise qui sont décidées à aller jusqu'au bout dans leur lutte contre la barbarie moyenâgeuse initiée et implantée aussi bien au TOGO que dans plusieurs autres pays Africains par feu Eyadéma Gnassingbé et que certains de ses rejetons comme Kpatcha et Faure veulent faire perpétuer par tous les moyens.
Cette interprétation des faits socio-politiques a certes une certaine cohérence dans le contexte togolais quand on sait que les dignitaires du RPT, les ministres et autres activistes du RPT se croient jusqu'aujourd'hui au dessus de toute loi (et se croient même au dessus des Lois de Mère Nature!), sont profondément convaincus de leur impunité et se permettent de pavaner de façon intimidatrice et désinvolte en plein jour dans les rues de Lomé, pistolet et kalachnikov au poing comme de vulgaires bandits!
Mais seulement, cette théorie ne tient pas suffisamment compte de l'actualité politique internationale. En effet, les tortionnaires de l'ex-Yougoslavie et autres génocidaires rwandais qui croyaient se mettre à l'abri en empruntant de façon ostentatoire tel ou tel manteau politique et religieux à la fin des hostilités ont été désagréablement surpris par les mandats d'arrêt du Tribunal Pénal International. Les Milosevic et autres Karadic qui avaient aussi cru au départ que la manouvre dilatoire de l'ostentation offrirait une échappatoire, ont fini par déchanter lorsqu'ils devaient être conduits manu militari, menottes au poing, devant les Juges internationaux de la Haye pour regarder droit dans leurs yeux et répondre objectivement à leurs questions!
Le sieur Kpatcha Gnassingbe et autres sanguinaires togolais peuvent beau emprunter le manteau politique pour espérer se dérober à la Justice, les soutiens souterrains et obscurs français, libyens, marocains ou saoudiens finiront tôt ou tard par faiblir et l'Histoire finira tôt ou tard par les rattraper!
Au regard de tout ce qui précède, la Théorie de l'Ostentation ne saurait expliquer à elle seule la nomination du sieur Kpatcha Gnassingbé.

1.3. La Théorie de la Médiocrité.
Pour une troisième catégorie de citoyens Togolais la nomination du sieur Kpatcha Gnassingbé n'est que le reflet patent de la culture politique conçue et entretenue depuis 40 ans par le système RPT: la Préférence de la Médiocrité!
En effet, il serait faux et naïf de penser que tous les militants du RPT sont des ratés sociaux, des incultes ou des concitoyens sans conscience. Certes la très grande majorité de ses militants sont des opportunistes incapables d'arriver à leurs fins par des moyens justes et légaux ou par des méthodes transparentes, mais le RPT regorge aussi de plusieurs élites et cadres talentueux qui ont même fait brillamment leur preuve à l'étranger et au niveau international. L'un de ses fondateurs qu'est monsieur Edouard (alias Edem) KODJO a prouvé ses talents au Secrétariat Général de l'OUA!
Au regard de cette réalité affligeante où les talentueux et les médiocres cohabitent dans un même système de gestion et dans un même comité de direction, certains seraient tentés de parler d'une lutte entre factions ou d'un conflit de génération au sein du RPT.
Là où le bas blesse le plus dans la culture politique du RPT basée sur une telle Préférence de la Médiocrité, c'est l'irrationalité éclatante qui caractérise presque tous ses actes et décisions politiques ainsi que les résultats apocalyptiques auxquels ils conduisent! Sinon, comment peut-on comprendre autrement la nomination du sieur Kpatcha Gnassingbé qui n'a jamais parlé au nom du RPT sur les questions de Défense Nationale du vivant de son père?
Il y a lieu de parler sans détours d'une culture de médiocrité et d'irrationalité lorsque Kpatcha Gnassingbé qui n'a jamais siégé dans une commission parlementaire sur les questions militaires du vivant de son père doit aujourd'hui se charger du portefeuille de la Défense Nationale!
Il y a lieu de parler de culture de médiocrité et d'irrationalité lorsque Kpatcha Gnassingbé qui n'a jamais conduit une mission togolaise au sein d'une rencontre internationale sur les questions de Défense et de Sécurité du vivant de son père doit aujourd'hui se charger de la coopération militaire régionale et internationale!
Il y a lieu de parler de culture de médiocrité et d'irrationalité lorsque Kpatcha Gnassingbé qui confond milice et armée doit aujourd'hui se charger de la formation civique et militaire des Officiers, Sous-Officiers et Hommes de Troupe!
Il y a lieu de parler de culture de médiocrité et d'irrationalité lorsque Kpatcha Gnassingbé qui n'a pas pu démontrer sa capacité d'imagination et de coordination efficace à la tête de la zone franche du vivant de son père (malgré la kyrielle de conseillers techniques qui l'entouraient!) doit aujourd'hui prendre la tête d'un département ministériel aussi sensible qu'est la Défense Nationale et dont le défi à relever va de la résolution des conflits classiques à la guerre asymétrique qu'est le terrorisme international!
Il y a vraiment lieu de parler de culture de médiocrité au regard de ce choix fait par le RPT !
Et il y a lieu de demander si le sieur Kpatcha Gnassingbé est conscient des 7 Grandes Plaies qui rongent les Forces Armées Togolaises et qui ont fini par faire d'elles une véritable épée de Damoclès à double tranchant, dangereuse aussi bien pour le Peuple Togolais que pour la clique du défunt Bourreau de la Kozah.
Il y a lieu de demander simplement si notre sieur Kpatcha Gnassingbé «connaît le dossier» des Forces Armées Togolaises et peut y apporter quelque chose de constructif!
Il n'est pas dit que notre sieur soit un Officier Supérieur pour conduire efficacement le Département de la Défense Nationale: après tout un Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique n'a pas besoin d'être un Prix Nobel de Physique Nucléaire, un Ministre de la Santé n'a pas besoin d'être Médecin et un Ministre de la Culture n'a pas besoin d'être un Spécialiste du tam-tam parlant Atopani! Mais ils sont sensés prouver qu'ils connaissent assez bien les problèmes de leur Département respectif et sont capables d'apporter des solutions adéquates à travers un programme cohérent et une coordination efficace!
Voilà ce qui fait demander si le sieur Kpatcha Gnassingbé «connaît le dossier» des 7 Grandes Plaies des Forces Armées Togolaises.

2. Les 7 Grandes Plaies des Forces Armées Togolaises.
S'il est vrai que les Forces Armées Togolaises ont relativement et modestement grandi en effectif, en structure et en infrastructure depuis l'assassinat de Son Excellence Sylvanius Olympio en 1963, il demeure moins vrai que les 7 plaies originelles qu'elles traînent depuis l'époque coloniale ont pu être soigneusement pansées afin qu'elles donnent l'espoir de l'émergence d'une Armée Républicaine Respectable.

2.1. Les Forces Armées Togolaises: une armée sous - formée.
Les accords de défense et d'assistance militaire signés entre la France et le Togo au lendemain de l'assassinat de Son Excellence Sylvanius Olympio placent jusqu'aujourd'hui les Forces Armées Togolaises dans une position de dépendance totale en matière de formation des Officiers Supérieurs. L'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr (ESM) en France, l'Institut français des Hautes Etudes de la Défense Nationale (IHEDN) et le Centre français des Hautes Etudes Militaires (CHEM) demeurent jusqu'aujourd'hui les seules références préférées pour le Haut Commandement Militaire Togolais en matière de formation des jeunes Officiers. Une coopération avec la très performante Académie Militaire de West Point (USA) ou avec la très sérieuse Académie Royale Militaire de Sandhurst (Grande Bretagne) serait un sacrilège aux yeux du Haut Commandement Militaire Togolais et de leurs «parrains» français.
Au niveau local, la formation des jeunes recrues dans les Centres d'Instruction comme celui de Kara connaît des déficits notoires aussi bien dans la conception des programmes de formation qu'au niveau des ressources humaines. S'il est vrai que feu Eyadéma Gnassingbé a tenté d'apporter un palliatif à ces déficits en recourant de façon sporadique à des Officiers - Instructeurs de l'Armée Israélienne par exemple, les fameux coopérants militaires français, omniprésents dans toutes les sphères du TOGO, n'ont jamais permis l'émergence d'une véritable Culture Militaire typiquement Togolaise qui puiserait dans les Traditions Militaires et Ethiques du Terroir Togolais. Ainsi, l'instruction et la formation militaire dispensées aux jeunes recrues togolaises dans les centres du TOGO demeurent une sorte de calque de la médiocrité militaire française dans un contexte socio-culturel typiquement Africain.

2.2. Les Forces Armées Togolaises : une armée sous-équipée.
Mis à part l'Armée de l'Air Togolaise qui dispose sans doute de quelques caractéristiques de modernité dans son équipement militaire, les Forces Armées Togolaises souffrent chroniquement de la vétusté de leur matériel de guerre en comparaison aux autres Forces Armées de la sous-région ouest-africaine. La preuve patente de cette situation affligeante peut être obtenue par tout observateur averti qui assiste aux fameux défilés militaires du 13 janvier et des «manouvres militaires franco-togolaises».
Cet état de choses explique la quasi-absence des Forces Armées Togolaises dans les missions militaires d'interposition sous les drapeaux de l'ECOMOG ou sous les drapeaux d'autres Organisations Africaines de Maintien de la Paix. Les Services du Génie Militaire des Forces Armées Togolaises par exemple ne sauraient en aucun cas se mesurer au Génie Militaire des Forces Armées Ghanéennes ou des Forces Armées Nigérianes!
Cette situation calamiteuse explique en partie le silence criard ou le flou hypocrite entretenu par le régime Eyadéma sur la réelle force de frappe des Forces Armées Togolaises.
L'une des causes principales de cette désolante situation de sous-équipement est le contrôle quasi-absolu du marché du matériel militaire par le lobby françafricain dans les pays francophones d'Afrique et en particulier au TOGO. Les fameux accords d'assistance militaire signés par la France avec les pays francophones d'Afrique ne leur laissent pas la même liberté que leurs voisins anglophones en matière d'approvisionnement d'équipement militaire.

2.3. Les Forces Armées Togolaises : une armée sous-payée.
La grille salariale au sein des Forces Armées Togolaises offre un constat amer au même titre que la calamité que connaît le secteur public togolais. Le salaire moyen d'un Homme de Troupe Togolais est de 30'000 francs CFA (soit 55,04 dollars US environ), celui d'un Sous-Officier est de 55'000 francs CFA (soit 100,90 dollars US environ) et celui d'un Officier 200'000 francs CFA (soit 366,9 dollars US).
Devant une telle situation, il est clair que les Militaires Togolais de rang subalterne soient les clients réguliers des usuriers et autres prêteurs à gage de la place et sont souvent endettés à vie. Il est également clair que les «activités parallèles» trouvent un terrain de prédilection parmi ces Militaires afin qu'ils puissent arrondir les fins de mois ....
Contrairement à la propagande de certains Hommes politiques Togolais qui estiment que les dépenses militaires (incluant les soldes du personnel militaire) constituent un poids énorme et exorbitant sur le budget national, des données statistiques et comptables provenant d'Organisations Internationales sérieuses comme la Global Security et le SIPRI confirment que le Burkina Faso et le Mali par exemple dépensent deux fois plus élevées que le TOGO pour les questions militaires! Certes, le pourcentage des dépenses militaires sur le produit national brut du TOGO de 1988 à 2003 varie de 3,1 pour cent à 1,6 pour cent et dépasse de très loin celui du Ghana voisin ou du «géant Nigeria», mais ce pourcentage élevé est une «particularité francophone» en Afrique et s'explique par d'autres facteurs beaucoup plus complexes qu'il est inopportun d'élucider ici.
La misère salariale décrite plus haut n'est pas le fait d'un hasard ou d'une quelconque contrainte socio-économique, mais procède d'une attitude particulièrement méchante de feu Eyadéma Gnassingbé qui aimait déclarer cyniquement aux Militaires que «le Métier des Armes n'est pas un gagne-pain, mais un Sacerdoce»!

2.4. Les Forces Armées Togolaises : une armée non - transparente.
Les Forces Armées Togolaises ont la particularité d'avoir un système de recrutement et d'avancement très opaque qui échappe à toute logique corporatiste et tribale.
Le recrutement des Hommes de Troupe continue d'être fait jusqu'aujourd'hui comme au bon vieux temps colonial selon les humeurs et le bon vouloir de certains Officiers. Il suffit d'être âgé d'au moins dix-huit ans, d'avoir un gabarit impressionnant, de ne pas souffrir de scorbut, d'accepter de se faire tâter les testicules pendant le recrutement pour être le candidat idéal.
S'il est vrai que la majorité des candidats proviennent de l'ethnie Kabye du défunt Bourreau de la Kozah en raison d'une certaine «tradition» imposée par la colonisation et par une fausse fierté de certains Togolais, il est moins vrai que les nouvelles recrues Kabye ont toujours librement exprimé leur préférence aux Métiers des Armes s'ils devaient faire un choix parmi plusieurs opportunités professionnelles qui sont de toutes les façons une denrée rare dans le système politique du RPT depuis 40 ans. Le jeune Kabye qui n'a pas eu la chance et la possibilité de faire des études tertiaires et universitaires pour espérer trouver plus tard un emploi (hypothétique!) dans le secteur public après mille allégeances et courbettes à un «Frère d'ethnie» ne peut qu'accepter de se faire enrôler dans l'armée pour un salaire maximal de vingt mille francs CFA. Voilà une triste et poignante réalité socio - professionnelle que plusieurs Hommes politiques Togolais ignorent ou cherchent à ignorer dans le débat sur les Forces Armées Togolaises!
Le recrutement des candidats de l'Ecole Militaire de Tchitchao (qui forme les futurs Sous-Officiers et Officiers cadets) s'est fait jusqu'à une date récente, non pas sur un concours ouvert à tous les citoyens Togolais, mais sur cooptation arbitraire faite parmi la seule progéniture des Officiers Supérieurs.
Le système d'avancement de son côté ressemble beaucoup plus à un laboratoire d'alchimie médiéval maquillé par les galons de l'armée française d'aujourd'hui.
Ce système d'avancement ne s'appuie ni sur le niveau de formation, ni sur l'ancienneté et encore moins sur la performance professionnelle individuelle, mais plutôt sur le degré de zèle et d'allégeance dans la propagation et la défense de l'idéologie du RPT.
L'Officier Togolais qui veut gravir rapidement et sans handicap les échelons dans l'armée du RPT n'a donc que deux possibilités:
a) soit vendre son âme au manitou et à son système pour être servilement utilisé pour les basses besognes Rptistes et françafricaines, puis être jeté en fin de compte à la poubelle sans pitié: les Ameyi, les Akpo, les Titikpina, les Tokofai, les Biténéwé, les Kafechina et autres Djoua l'ont amèrement appris à leurs dépens!
b) ou soit faire l'âne pour manger du foin politiquement souillé et moralement contaminé au risque de devenir un âne particulièrement docile et servile au fil du temps: les Tidjani, les Mèmème, les Gnofam et autres Kouloum en sont des échantillons vivants!
La discipline au sein des garnisons des Forces Armées Togolaises demeure de son côté un autre point critique qui mérite une attention particulière: les Forces Armées Togolaises offrent le sinistre spectacle d'une armée au sein de laquelle un soldat de deuxième classe par exemple (qui n'est pas forcément en situation d'objection de conscience!) peut tenir tête sans raison à son supérieur hiérarchique, s'opposer à ses ordres et même porter la main sur lui sans être mis aux arrêts de rigueur parce qu'il est «l'élément fidèle» et le «protégé» d'un officier qui n'appartient pas forcément au même corps! On peut citer à titre d'exemple pour cette indiscipline caractérisée les multiples massacres perpétrés depuis 1991 de façon spontanée par des militaires togolais que feu Eyadema Gnassingbé a toujours qualifiés lui-même «d'éléments incontrôlables» des Forces Armées Togolaises.

2.5. Les Forces Armées Togolaises : une armée servilement exploitée.
L'opacité qui couvre les Forces Armées Togolaises comme cela vient d'être décrit plus haut favorise leur accointance avec de divers réseaux obscurs appartenant à des milieux d'affaires privés et des milieux d'influence tant togolais qu'étrangers. A côté des réseaux mafieux françafricains qui opèrent en toute tranquillité et en toute impunité sous le couvert du Haut Commandement Militaire Togolais, d'autres réseaux mafieux Africains et Asiatiques ont fini par trouver leur niche de prédilection parmi les Officiers Togolais. Le cas le plus flagrant aujourd'hui au TOGO est celui des Commerçants Libanais et des Hommes d'affaires Chinois qui n'hésitent pas de recourir à la «protection» de certains Officiers Supérieurs «influents» pour faire prospérer allègrement leurs activités économiques sans devoir payer les taxes fiscales en bonne et due forme et sans avoir un sens de responsabilité sociale vis-à-vis de la Population Togolaise!
Au niveau interne, les pratiques criminelles de surfacturation ou de frais de mission imaginaire sur les états des Forces Armées Togolaises sont devenues depuis longtemps le moyen d'enrichissement rapide de certains Officiers Supérieurs Togolais. Les Togolaises et les Togolais ont encore en mémoire le scandale qui a déclenché la colère de feu Eyadéma Gnassingbé contre le Général Seyi Mèmène qui s'est retrouvé en prison pendant plusieurs années sans jugement.
Les Forces Armées Togolaises constituent donc la poule aux oufs d'or que certains milieux obscurs n'aimeraient pas voir se transformer en une véritable Armée Républicaine et Respectable.

2.6. Les Forces Armées Togolaises : une armée subalterne et aliénée.
Plus de 100 ans depuis leur création durant l'époque coloniale allemande, les Forces Armées Togolaises façonnées au fil du temps par la culture militaire française n'ont pas réussi jusqu'aujourd'hui à élaborer un système de grade militaire propre qui reflèterait une Culture Militaire typiquement Togolaise ou du moins Africaine. A l'instar d'autres armées nationales de l'Afrique dite francophone elles continuent de s'accrocher au modèle des grades militaires français sans y apporter une quelconque adaptation au contexte culturel Togolais.
Et pourtant il est bien connu dans l'Histoire de l'Humanité qu'à l'instar du Système Juridique, à l'instar de l'organisation du Pouvoir Judiciaire et à l'instar des Valeurs Spirituelles et Ethiques dans un pays donné, la Hiérarchie Militaire qui est le reflet et l'expression d'une Culture Militaire propre est absolument indissociable de la vie et du devenir de cette Nation!
Cette Culture Militaire est intimement liée au mode de vie propre à cette Nation, à son système de pensée et à son système politique. Elle reflète en partie la vraie indépendance nationale de ce pays! Elle traduit les hauts faits historiques et patriotiques des héros remarquables qui ont contribué à la naissance et à la survie de cette Nation; elle insuffle le Patriotisme nécessaire aux Citoyens! L'originalité de la Hiérarchie dans une Culture Militaire joue un rôle important dans les rapports entre les Etats et dans les échanges entre les Nations. On peut citer ici à titre d'exemple dans le contexte purement Africain le cas de l'organisation militaire originale du royaume Ashanti, le cas de l'organisation militaire originale du royaume d'Agbomey et le cas de l'organisation militaire originale de la Nation Zouloue: l'originalité de la Hiérarchie Militaire de l'ancien royaume Ashanti (avec des grades et fonctions militaires précis) avait obligé les conquérants coloniaux britanniques à traiter le Roi Prempeh avec Respect et Dignité durant sa déportation, au lieu de le décapiter comme un vulgaire captif de guerre! L'originalité de la Hiérarchie Militaire de l'ancien royaume d'Agbomey (avec des grades et fonctions militaires précis) avait obligé le colonel français Dodds à traiter le Roi Behanzin avec Respect et Dignité dans sa déportation, au lieu de le décapiter comme un vulgaire captif de guerre! L'originalité de la Hiérarchie Militaire de l'Armée Zouloue avait obligé les colonisateurs britanniques à traiter le Roi Chaka avec Respect dans leur tentative de conquête de l'Afrique australe!
Ainsi donc, il est clair que la reproduction mécanique de la Hiérarchie Militaire d'un pays dans un autre pays tiers est signe de désarroi et d'aliénation culturelle. Elle traduit l'absence d'autonomie de pensée et d'auto - détermination. Elle exprime le désir inconscient d'une existence sous tutelle. Elle est une forme déguisée d'infantilisation de tout un Peuple!
Cette équation intellectuelle était trop compliquée pour feu Etienne Eyadema Gnassingbé pour qui les grades et titres ronflants de «colonel», de «général» ou de «maréchal» émanant de la culture militaire française fondée sur la médiocrité étaient synonymes d'«originalité» d'«innovation» et de « prouesse militaire» sans précédent en Afrique!
Et rien n'indique aujourd'hui que le sieur Kpatcha Gnassingbé, en vrai fils du père, serait à la hauteur de cette équation intellectuelle pour faire émerger une véritable Culture Militaire propre à la Nation Togolaise.

2.7. Les Forces Armées Togolaises : une armée eugénique, génocidaire et paranoïaque.
Il importe peut-être de préciser ici avant toute chose la portée sémantique des termes «eugénisme», «génocide» et «paranoïa» afin de permettre à tout lecteur d'apprécier lui-même le caractère eugénique, génocidaire et paranoïaque des Forces Armées Togolaises.
L'eugénisme relève des dérives idéologiques de la Génétique, de la Médecine et de la Philosophie, stipulant que les Êtres vivants jugés (à tort ou à raison) encombrants ou improductifs dans un corps social donné ou dans une société donnée, doivent être brutalement éliminés pour laisser «l'espace vital» aux êtres plus «vitaux». Il s'appuie de façon fallacieuse sur les travaux scientifiques de Darwin, de Linné et de Mendel dans le domaine de la Génétique. L'Allemagne nazie fut le premier pays qui a réussi à mettre en pratique une politique eugénique à grande échelle en éliminant de façon systématique, en stérilisant massivement par la force et en castrant brutalement des millions d'Êtres Humains (Juifs, Tziganes, Noirs et Métis issus de Noirs, Homosexuels, Personnes atteintes d'une difformité, etc.) jugés appartenir à des « races inférieures» ou jugés «improductifs». Ce pays garde encore jusqu'aujourd'hui de nombreux cercles idéologiques et des pseudo-loges ésotériques qui défendent et propagent l'eugénisme jusqu'en Afrique du Sud et jusqu'aux USA.
Pour ce qui est de la définition du génocide, on peut se référer aux récentes dispositions juridiques des Nations Unies.
Le génocide a été juridiquement redéfini dans la « Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide », adoptée par l'assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1948. Ce document définit un génocide comme un ensemble d'actes « commis dans l'intention de détruire, tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel ».
L'encyclopédie Wikipédia définit la paranoïa comme «une maladie mentale à base de délires chroniques». Elle explique que les personnalités paranoïaques se caractérisent toutes par quatre traits fondamentaux :
 la surestimation pathologique de soi-même;
 la méfiance extrême à l'égard des autres;
 la susceptibilité démesurée;
 la fausseté du jugement.
Elle fait remarquer que l'ensemble de ces troubles peut provoquer des réactions agressives et aboutir à un état délirant. Elle fait distinguer plusieurs états délirants dans la paranoïa:
 le délire d'interprétation: pour un paranoïaque, tout fait, même mineur, est considéré comme significatif de la justesse de son inquiétude.
 le délire de persécution: le paranoïaque se considère toujours comme victime d'un complot.
 le délire de revendication: le paranoïaque estime qu'il doit toujours et en toute circonstance défendre son ego.
 le délire de survalorisation: le paranoïaque aime invoquer de façon répétée des contacts avec des personnes célèbres, voire avec Dieu.
L'encyclopédie Wikipédia souligne enfin que l'étude de ces quatre symptômes au cours de l'Histoire, depuis l'antiquité jusqu'à l'époque moderne, montre que des formes de paranoïa peuvent affecter par périodes toute une entreprise, tout un peuple, voire tout un continent.
Au regard des faits concrets qui seront décrits dans les paragraphes suivants le lecteur peut avoir lui-même la preuve et la compréhension du caractère eugénique, génocidaire et
paranoïaque des Forces Armées Togolaises.

2.7.1. Les «exploits eugéniques» des Forces Armées Togolaises.
La tactique de «diviser pour régner» sur laquelle reposa toute la carrière politique sanglante de feu Eyadéma Gnassingbé a commencé à se manifester très tôt au sein des Forces Armées Togolaises sous la forme d'«épuration ethnique». Sous l'accusation fallacieuse de complot de coup d'Etat ou sur simple suspicion les premiers Officiers Supérieurs post-coloniaux originaires de la partie méridionale du TOGO (une délimitation géographique que l'imaginaire collectif togolais désigne comme « Sud-Togo») ont été chassés de l'armée, assassinés ou empoisonnés sur ordre secret d'Etienne Eyadéma Gnassingbé. Il serait inopportun de dresser ici une liste exhaustive des victimes de ces actes crapuleux. Mais il serait utile d'évoquer des noms des Officiers comme James Yawovi ASSILA, Koffi KONGO, Paul COMLAN, Mawulikpimi AMEYI, Kofi TEPE, Félicien DEDO qui ont fait les frais de ces «exploits eugéniques» ensemble avec leur progéniture et proches parents .
L'objectif apparemment poursuivi dans cette «politique militaire» eugénique était de faire persister des clichés idéologiques aliénants hérités de la colonisation et stipulant que les Togolais de l'ethnie Kabye ne seraient aptes que pour le Métier des Armes ou seraient les plus aptes pour ce Métier, car ils seraient physiquement plus robustes et psychologiquement plus résistants!
Pure aberration et preuve patente d'aliénation coloniale!
Une des graves conséquences de cette «politique militaire» eugénique et éyadémoniaque aujourd'hui est que le Régiment de la Garde Présidentielle par exemple (à l'instar d'autres régiments des Forces Armées Togolaises) est composée de 95 pour cent (!) de Soldats natifs de l'ethnie Kabye exclusivement, ce qui est en contradiction flagrante à la «politique d'unité et d'intégration nationale» tant prônée par feu Eyadéma Gnassingbé durant toute sa carrière politique sanglante!

2.7.2. «Les exploits génocidaires» des Forces Armées Togolaises.
Beaucoup de citoyens Togolais et beaucoup d'Amis du Peuple Togolais sont choqués par la barbarie militaire inouïe que connaît la Terre de Nos Aïeux depuis le 5 Octobre 1990 et surtout par la cruauté inimaginable durant les «ratissages militaires» qui se sont déferlés sur le pays en avril/mai 2005 à Lomé, à Aneho, à Kpalimé, à Atakpamé, à Sokodé, à Mango, à Dapaong, etc.
Ils pensent naïvement sans doute que cette violence militaire inouïe contre les Populations civiles aux mains nues relèverait d'une attitude défensive des Forces Armées Togolaises prises au dépourvu depuis 1990 par le Peuple Togolais en quête de Liberté politique, de Justice sociale et de Bien-être économique pour tous. Ils ont sûrement déjà oublié les témoignages poignants faits par des Militaires déserteurs pendant la Conférence Nationale en 1991.
Il y a donc lieu de rappeler ici pour mémoire que le génocide pratiqué par les Forces Armées Togolaises fait partie intégrante de la culture militaire héritée de l'armée française et que les premiers cas de génocide perpétrés par celles-ci remontent aux années 1980 lorsque feu Eyadéma Gnassingbé lança sa politique de protection de la faune et de l'environnement.
Le Politologue Togolais Comi TOULABOR avait déjà publié dans la revue « Politique Africaine» en 1988 des études sérieuses sur cette dérive génocidaire connue dans le cadre de cette «politique écologique», sans que la Communauté Internationale n'ait pris le drame à bras le corps.
Les premières victimes de ces «exploits génocidaires» étaient les Populations Moba et Tchokossi qui ont eu le malheur d'habiter une région qu'Eyadéma Gnassingbé décida de transformer en ..en réserve de faune! Des Militaires parachutistes de la garnison de Landja y furent dépêchés pour raser systématiquement tous les villages dans la zone délimitée, assassiner les habitants par centaines, brûler leurs champs et récoltes, tuer leur bétail .
Les rares rescapés ont dû s'enfuir vers le Ghana et le Bénin voisins et la fameuse Réserve de la Kéran a pu ainsi voir le jour .
L'ancien dignitaire du RPT, feu Samon Kortho a même justifié ce génocide plus tard dans une déclaration publique en affirmant que le TOGO garderait toujours son nom même si on lui «amputait» la région habitée par les Moba et Tchokossi!
Puis vint le tour des deuxièmes victimes que furent les Populations Kotokoli dans la région de Fazao qu'Eyadéma Gnassingbé décida de transformer également en . en réserve de faune! Dans ce cas aussi, aucun plan de relocalisation des Populations n'était conçu! Celles-ci ont dû aussi connaître le sort tragique des Moba et des Tchokossi suite à l'intervention sanglante des parachutistes venant de la même garnison!
Les images horribles sur les événements d'avril 2005 ne sont donc que la partie visible de toute une «tradition génocidaire» propres aux Forces Armées Togolaises.

2.7.3. Les «relents paranoïaques» au sein des Forces Armées Togolaises.
Pour feu Eyadéma Gnassingbé, «l'ennemi» était partout: au Ghana voisin, dans sa propre famille, à l'hôpital, dans les garnisons . Et il réussit à transmettre cette mentalité de psychose permanente et de méfiance exacerbée à l'ensemble du Haut Commandent Militaire qu'il a dirigé pendant longtemps.
Il s'agit en fait du phénomène psychologique de projection de sa propre personnalité sur tout le corps socio-professionnel que sont les Forces Armées Togolaises. En effet, il a été toujours hanté durant toute sa vie par l'idée selon laquelle son univers familial, tribal et professionnel ne serait peuplé que de sorciers et de sorcières qu'il fallait à tout prix mettre hors d'état de nuire par tous les moyens.
S'il est bien vrai que le phénomène de la Sorcellerie existe effectivement dans la société Kabye, Tem, Ewe, Guin, Bassar, Haoussa, Akan, Yoruba, Moba, Akposso comme partout ailleurs et prend la dénomination de «Satan» dans la civilisation judéo-chrétienne, il est moins vrai que les méthodes appropriées pour venir à bout de ce «Mal Originel Nécessaire» consisteraient à créer des camps de concentration pour toutes les personnes impliquées ou supposées impliquées dans la pratique de la Sorcellerie! (Par exemple, dans la société Ewe avec sa Religion et sa Spiritualité Ancestrales Millénaires, l'individu qui reconnaît avec remords son affinité aux forces abusivement nuisibles de la Sorcellerie subit le puissant rituel purificateur de l'Exorcisme - Adzedede - sans pour autant devoir quitter sa communauté villageoise pour toujours!).
Non satisfait d'avoir créé des camps de concentration pour sorciers et sorcières à Mandouri et à Kazaboua, feu Eyadéma Gnassingbé développa au sein des Forces Armées Togolaises une «tradition paranoïaque» qui y fait prospérer allègrement les intrigues, les délations, les calomnies, les coups bas et les mensonges de toutes sortes conduisant à des coups d'Etat imaginaires qui seraient fomentés par tels ou tels Officiers, mais aussi à des «agressions militaires et terroristes» imaginaires qui seraient fomentées au Ghana voisin ou au Burkina Faso voisin.
Contrairement à ce que beaucoup de Togolaises et de Togolais croient et veulent continuer de croire, les véritables victimes de ces «relents paranoïaques» au sein des Forces Armées Togolaises sont des Officiers Supérieurs Kabye, des Sous-Officiers Kabye et des Hommes de Troupe natifs de l'ethnie Kabye! Cela peut paraître paradoxal pour beaucoup de personnes habituées au cliché classique d'«armée tribale dominée par les gens Pya», mais les faits sont là et sont beaucoup plus éloquents:
 Au lendemain du décès du Bourreau de Pya, son propre frère Atcho Korouming qui était à la retraite après avoir servi comme simple soldat dans les Forces Armées Togolaises était accusé de l'avoir «tué» par envoûtement et a été froidement abattu sur son lit d'hôpital au Centre Hospitalier de Tomdè par les hommes de main du Bourreau toujours en activité (lire l'article du 15 mars 2005 signé par Justin Hezu Tiyé. (cliquez pour lire l'article)
 L'Officier Supérieur Tokofai (de l'ethnie Losso Nawda) qui avait eu la témérité d'exprimer au Bourreau de Pya en 1992 ses convictions démocratiques et déserter ensuite les Forces Armées Togolaises a été froidement abattu en plein centre d'Accra (Ghana) par les hommes de main du Bourreau!
Des exemples de ce genre peuvent s'aligner ici de façon kilométrique - .
On peut donc facilement comprendre que les Forces Armées Togolaises constituent «une boîte à suspicion permanente» où l'Officier Supérieur tout comme l'Homme de Troupe n'a pas la tranquillité d'esprit nécessaire pour se consacrer efficacement à sa noble tâche.
Au regard de la description faite ici des graves tares que traînent les Forces Armées Togolaises et de la véritable menace collective qu'elles constituent pour toute la sous-région ouest-africaine, il y a lieu de s'interroger sérieusement si le sieur Kpatcha Gnassingbé est véritablement «l'Homme de la Situation» et si le RPT ne prouve pas à travers sa nomination son manque d'imagination.

3. La politique qu'il faut quand il la faut et l'Homme qu'il faut à la place qu'il faut.
La «politique de grand pardon et de réconciliation nationale» tant clamée et claironnée par le tandem Edouard-Faure aurait pu commencer par la simple pondération dans le choix des personnalités du nouveau gouvernement.
S'il est notoirement vrai que le Peuple Togolais dans toutes ses composantes ethniques est un Peuple foncièrement pacifique et tolérant, il est pourtant absolument inadmissible dans toute société policée et pour tout Gouvernement qui se veut Respectable qu'un sieur traînant de graves présomptions de crimes de sang et de violations de Droits de l'Homme s'approprie ou se voit attribuer le portefeuille de la Défense Nationale! L'image et la crédibilité du Gouvernement en dépendent tant sur le plan national qu'international! L'image et la crédibilité du Chef du Gouvernement en dépendent! L'image et la crédibilité du Chef de l'Etat (imposé) en dépendent! L'image et l'Honneur du TOGO tout entier en dépendent!
Il s'agit là de Valeurs Ethiques Universelles qui ne se monnayent pas en milliards de CFA comme c'est de coutume à Lomé 2 !
Il est à craindre à cette allure que la Paix Sociale et Politique n'est pas pour demain sur la Terre de Nos Aïeux .
Pour ce qui est des objectifs à atteindre par le successeur du Général Tidjani en matière de politique de Défense et de Sécurité, le véritable flou aussi bien au niveau du Chef de l'Etat (imposé), qu'au niveau du Chef du Gouvernement dans son programme-fleuve sans substance et au niveau des instances dirigeantes du RPT est non seulement inquiétant, mais traduit clairement l'absence d'un programme cohérent en matière de Politique de Défense et de Sécurité.

3.1. Une nouvelle danse sur la vieille musique risque d'être suicidaire.
Les Togolaises et les Togolais ayant une certaine maturité ont compris que la panique qui a gagné le clan Gnassingbé et ses alliés extérieurs suite à la disparition subite du Bourreau de Pya explique toute la cacophonie socio-politique et la parodie électorale d'avril 2005 organisées par ses thuriféraires posthumes et ses adeptes inconditionnels. Une telle panique est une réaction humaine normale en une circonstance pareille.
Les citoyens Togolais savent aussi que le camion lourd de 200 tonnes à une vitesse de 180 kilomètres/heure que constituent le RPT et sa branche armée (les Forces Armées Togolaises) n'était pas en mesure de s'arrêter si subitement ou d'amorcer un virage de 50 degrés sans causer de graves dégâts aussi bien pour lui-même, pour le Peuple Togolais, pour toute la sous-région ouest-africaine et pour les milieux mafieux françafricains à Paris. Et ils savent aussi que la danse politique nouvelle initiée par le décès subit du Bourreau de la Kozah nécessitait une nouvelle musique socio-politique: Il fallait remplacer le Jazz par le Reggae, ou le Gadzo par le Kamou, ou encore le Goumbe par l'Adzogbo.. Cette vérité était bien évidente et bien connue au sein du RPT aussi. Tout ce qui restait encore à élucider était le comment ?
Comment faire une perestroika togolaise qui sera suivie plus tard de sa glasnost ? Comment entamer un début de réforme timide qui sera suivie plus tard d'un changement plus ouvert et accepté par tous? Comment?
Et c'est là ou le RPT et sa branche armée (les Forces Armées Togolaises) ont encore une fois péché par orgueil ou par myopie politique en refusant la proposition du Professeur Gnininvi de la CDPA qui demandait simplement une période transitoire.
Un fait encore plus grave dans cet entêtement absurde du RPT et de sa branche armée (les Forces Armées Togolaises) est l'obstination saugrenue à accepter du dedans le constat rationnel et objectif de leur propre Ministre de l'Intérieur, le Chef d'Escadron François A. Boko, qui n'a fait que dire en toute honnêteté ce que tout observateur averti remarquait sur l'évolution de la vie politique et socio-économique Togolaise.
Aujourd'hui, le RPT et sa branche armée passent d'une bouffonnerie politique à une autre sans s'assurer de quoi demain sera fait et sans savoir si le calme apparent des Togolais après les événements sanglants d'avril 2005 signifie une «pacification» réussie, une insurrection avortée ou une trêve précédant une reprise plus virulente de la lutte pour la libération totale. Une telle situation d'absence de perspective relève du grave phénomène de Société bloquée bien connue en Sociologie Politique et en Psychologie Sociale.

3.2. Kpatcha Gnassingbé comme ministre de la Défense Nationale: un rendez-vous manqué avec l'Histoire.
Pendant que ces sérieuses interrogations préoccupent de nombreux Togolais soucieux de la bonne renommée de leur pays et de son avenir, le nouveau ministre de la Défense Nationale s'entraîne à marcher sur le tapis rouge et à recevoir des honneurs militaires sans être en mesure de dire de façon cohérente dans une petite conférence de presse devant des journalistes nationaux et internationaux quel est l'état des lieux dans son Département Ministériel et quelles sont ses priorités dans sa nouvelle fonction ministérielle.
La retenue remarquable observée chez les Togolaises et les Togolais à l'annonce du décès du Bourreau de Pya exprimait clairement que le Peuple Togolais était et est toujours prêt à pardonner à ses tortionnaires et à ses oppresseurs . Mais à condition que les tortionnaires et les oppresseurs fassent preuve d'un minimum de bon sens, de remords et de repentance!
C'est malheureusement ce que le clan Gnassingbé n'a pas réussi à faire en trouvant en son sein ou au sein du RPT une personnalité moins controversée, moins lugubre et moins falot que le sieur Kpatcha Gnassingbé pour le Département de la Défense Nationale.

3.2. Et leurs actes les accompagneront .
En tout état de cause, les Togolaises et les Togolais ont déjà eu une preuve de la médiocrité du sieur Kpatcha Gnassingbé durant son passage à la tête de la zone franche. Cette médiocrité était d'ordre économique.
Ils assistent aujourd'hui à la démonstration de la médiocrité politique du sieur Kpatcha Gnassingbé, ce qui viendra allonger son palmarès. Et ils savent que les co-détenteurs de ce sombre palmarès sont le RPT et sa branche armée qu'est le Haut Commandement Militaire des Forces Armées Togolaises.
Les Annales de l'Histoire du Togo en tiennent déjà compte et transmettront fidèlement tous ces faits à la postérité afin qu'elle en tire la leçon nécessaire et afin que ces faits ne se répètent plus jamais sur la Terre de Nos Aïeux.

[1] Komdedzi Kofi FOLIKPO, Ingénieur en Informatique et Linguiste de profession, est le Coordinateur Général de l'Organisation PYRAMID of YEWEH dont les objectifs sont entre autres la saine Promotion des Valeurs Spirituelles, Mystiques, Culturelles et Sociales des Peuples Africains. Il partage sa vie entre la SUISSE et le TOGO.
Contacts :Web http://www.pyramidofyewe.org
E-mail: [email protected] ou Komdedzi@hotmail.