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Préservatifs et visas créent la polémique aux JMJ

 Les jeunes catholiques arrivent petit à petit à Cologne, où l'édition 2005 des Journées Mondiales de la Jeunesse débutera lundi. Mais déjà, le projet de distribution de préservatifs et le refus d'accorder des visas à des ressortissants africains et philippins créent la polémique.

Faut-il distribuer des préservatifs en marge des JMJ ? Pour les organisateurs, la réponse est non". Leur porte-parole estime ainsi qu'il "existe des sujets plus importants à discuter, au lieu de présenter de manière provocatrice cette question polémique".

Après avoir subi des pressions des milieux catholiques, le responsable d'un centre d'accueil de pèlerins à Satzvey, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Cologne, a ainsi renoncé à son projet de distribuer à ses hôtes 200 préservatifs, mis gracieusement à sa disposition par un fabricant. Dieter Schulz avait fait part de ses intentions à la presse locale, précisant n'avoir, contrairement à la hiérarchie catholique, "pas de rapport tendu avec la question". Le syndicat de la police allemande GdP a également abandonné son projet de distribution de préservatifs. Même s'ils n'étaient pas destinés aux pèlerins, mais aux policiers chargés de veiller à la sécurité de la manifestation, l'initiative a été interprétée comme une provocation.

En revanche, l'organisation américaine Condoms4Life ("Des préservatifs pour la vie") n'a pour sa part pas l'intention de se laisser intimider par la venue du pape Benoît XVI : elle a loué des espaces publicitaires dans la station de métro Cathédrale de Cologne pour y afficher en allemand, en anglais et en espagnol que "les bons catholiques ont recours aux préservatifs".

"Scandale qui touche les plus pauvres"

Outre ce sujet, une autre polémique s'amplifie autour du refus des autorités allemandes d'accorder des visas à des pèlerins catholiques des Philippines, du Cameroun et du Togo.

Rejetant les critiques - un évêque dénonçant un "scandale qui touche encore les plus pauvres" -, le ministère des Affaires étrangères relève simplement que l'Allemagne se montre accueillante mais a le devoir de vérifier les demandes de visas pour éviter que les organisations de passeurs ne profitent de l'aubaine des JMJ.

L'affaire de centaines de milliers de visas attribués avec laxisme dans les consulats allemands entre 1999 et 2003, en particulier à Kiev, a suscité un débat virulent ces derniers mois en Allemagne et la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire.