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Le tandem KODJO-AYEVA serait-il allié naturel des GNASSINGBE? (Revisité)

 Depuis la mort de leur allié, Eyadema, Edèm KODJO et Zarifou AYEVA ne se sont pas prononcés et ils n'ont pas donné de consignes à leur base ou participé aux journées de mobilisation organisée par l'opposition. Ce silence coupable mérite que l'on s'y attarde un peu car ces deux Messieurs ont contribué à des degrés divers, de près ou de loin, à nous plonger dans le précipice actuel. Pourquoi Messieurs, avez-vous subitement perdu votre verve qui autrefois haranguait les foules dans les meetings du COD 2 aux stades du cimetière et d'Ablogamé? S'agit-il d'une stratégie politique ou simplement de la honte? S'il s'avérait qu'il s'agit de la honte, celle-ci doit peser plus lourd que toutes les pierres réunies du Massif de Tchaoudjo.

Sûrement que certains parmi vous ne me comprendront pas. Ce n'est pas grave, Zarifou AYEVA vous donnera d'amples explications lors de son prochain meeting; il connaît bien cet adage Têm qui dit: "la honte est plus lourde que la pierre". Comment avez-vous fait pour vous retrouver dans cette situation, chers Messieurs? Si jusqu'au milieu des années 80 vous avez collaboré avec Eyadema en croyant sur sa bonne foi ou en pensant au bonheur des Togolais, rien ne saurait justifier vos doubles jeux de ces dernières années. Sauf votre logique désormais connue de nous tous : "VOUS VOULEZ LE BEURRE, L'ARGENT DU BEURRE, LA CREMIERE ET MEME LE SOURIR". En voulant manger même là où il n'y a rien à préparer, vous avez fini par vous mettre à nu aux yeux de l'opinion nationale. Comment pouvez-vous nous expliquer votre avidité et soif de la notoriété populaire et du pouvoir?

En attendant l'opinion internationale doit savoir que la mort soudaine d'Eyadema a surpris plus d'uns Togolais, sauf ses alliés Zarifou et Kodjo. A en croire le journaliste du clan GNASSINGBE de Jeune Afrique L'intelligent François Soudan, Kodjo était avec Eyadema quelques jours seulement avant que celui-ci ne rende l'âme. De quoi avez-vous discuté? Y a-t-il eu un accord de plus? Actuellement, seul F. Soudan, pourrait détenir ce secret, certainement qu'il ne tardera pas à nous révéler son contenu.

Dans cette situation, une chose paraît certaine; Zarifou est dépassé par les événements au point de laisser l'honneur à la section Europe du PDR, qui se résumerait à son frère Bassirou et quelques poignées d'amis, de se prononcer sur un dossier aussi sérieux que la mort d'Eyadema et sa succession. Quant à KODJO, il est vrai qu'il a accordé quelques interviews. Mais son intervention sur RFI ressemblait à s'y méprendre à des consignes données. Assez étonnante cette coïncidence entre sa déclaration et la dépêche par Faure d'une délégation en Afrique centrale pour demander à Bongo et les autres souffre malheur du continent de lui venir au secours. Comme vous pouvez le constater, au lieu de mobiliser la population à protester, Kodjo s'est plutôt lancé dans une prestation qui frise le ridicule. Il voudrait qu'on lui laisse aller à Cotonou chercher Natchaba. Au nom de quoi pensait-il pouvoir convaincre ce dernier à rentrer? Pensait-il pouvoir assuré sa sécurité? Ou croyait-il que Natchaba est soudainement devenu infirme au point de ne plus retrouver la route qui le conduirait à Lomé? Même si c'était le cas, depuis quand il s'est formé pour secourir des personnalités politiques en danger? Ou bien pensait-il mieux connaître le RPT que Natchaba? Bien que cette dernière assertion parait proche de la réalité, elle ne saurait expliquer son attitude teintée d'une certaine assurance et de confiance en soi.

En effet, l'homme caché derrière une fausse timidité, aime les titres, les honneurs et les distinctions de tout genre pourvu qu'ils soignent son image. Kodjo aurait commencé sa carrière près qu'avec l'avènement d'Eyadema au pouvoir. En 1969, il créa de bout en bout un parti, le RPT, pour permettre à Eyadema d'asseoir son autorité. Pour le récompenser, en 1978 Eyadema l'envoi au poste de secrétariat de l'OUA en jouant sur ses relations avec Mobutu et Houphoët pour le faire passer. Mais à la fin de son mandat en 83, contre l'avis de ses amis Eyadema refusa de reconduire la candidature de Kodjo pourtant bien apprécié au poste. Pourquoi? Parce que Eyadema n'aurait pas apprécié sa façon de gérer le différend qui oppose l'Etat Marocain au Front Polisario sur le Sahara occidental. Selon certaines sources, des soupçons de corruption et de double jeu pèseraient sur certaines personnalités dont Kodjo. D'ailleurs ce dossier avait envenimé les tensions entre les belligérants au point que le Maroc claqua la porte de l'organisation panafricaine en signe de protestation et n'y est plus revenu jusqu'à présent.

Comme vous le voyez, notre Kodjo panafricain ne sait pas mettre son intelligence et sa compétence au service de la communauté, quand il passe il fait des mécontents à vie. En attendant qu'un jour le peuple Togolais et tous les Africains sachent exactement ce qui s'est passé lors de son séjour au secrétariat de l'OUA, Kodjo semble être préoccupé par l'accession à la magistrature suprême du Togo. L'homme inspire encore confiance aux yeux de la communauté internationale. Mais sur le plan national les actes qu'il a posés jusqu'à présent me laisse penser qu'il n'a aucun souci de l'intérêt du peuple Togolais. Seul son parcourt professionnel et politique semble le préoccuper. Analysez son parcourt et vous comprendrez que comme avec GNASSINGBE père dans le passé, le silence actuel de Kodjo est un calcul savant de politique et des signaux lancés vers GNASSINGBE fils.

En effet, si la situation actuelle devait perdurer, et que la communauté internationale n'arrivait pas à se mettre unanimement d'accord sur l'isolement du régime Faure, le RPT et la famille GNASSINGBE aura besoin d'un Premier Ministre connu sur la scène internationale. Mais avant cela Faure va devoir persister dans sa logique et organiser des élections. Comme en 2003, Kodjo et cette fois Zarifou vont se présenter comme une opposition, mais de façade. Pour prouver sa bonne foi à la communauté internationale, Faure va nommer un Premier Ministre de l'opposition. Celui-ci sera officiellement présenté comme un signe d'ouverture et de partage du pouvoir; un partage qui tient compte de l'équilibre Nord-Sud du pays. Ce langage d'équilibre Nord-Sud que les Kodjo et autres Mivédor et Laclé ont appris a parlé à Eyadema et au RPT au point que ceux-ci le transforment en un slogan pour pérenniser leur règne. Mais en réalité, ce Premier Ministre va devoir se mouiller la veste pour demander à la communauté internationale d'arrêter de tirer les boulets rouges sur le clan GNASSINGBE.

Non seulement Kodjo semble répondre aux critères que je viens de définir plus haut, mais également l'homme a déjà rendu pareil service à Eyadema et adore le prestige que procure le pouvoir. Revisualisez les images où il recevait les honneurs militaires ou en discussion avec un chef d'Etat et vous comprendrez ce que je veux dire. Souvenez-vous également des élections d'avril 1994 où nous avons donné la majorité à l'opposition d'alors composée du CAR de Agboyibo et l'UTD de Kodjo. Alors que le peuple Togolais pensaient conquérir le pouvoir, seul Kodjo n'était pas de cet avis. Comme l'homme est plus soucieux des titres que du bonheur du peuple, le passage à la primature améliorerait son curriculum vitae. Kodjo a donc choisi d'accepter, contre la volonté du peuple qui souffre depuis 30 ans, le poste de Premier Ministre d'Eyadema car, pensait-il, c'est un tremplin pour la magistrature suprême. Ce faisant, Kodjo a donné du souffle à Eyadema et l'a du coup remis en scelle jusqu'à sa mort le 5 février dernier. En admettant qu'il n'y a jamais deux sans trois, je crois que Kodjo s'est réservé jusqu'alors à donner des consignes afin de pouvoir jouer son rôle le moment venu. Ainsi, si ce scénario devait se réaliser, Kodjo au poste de Premier Ministre pourrait bombarder son complice, Zarifou AYEVA au poste de Ministre d'Etat car la constitution ne prévoit pas de vice Premier Ministre. A en croire certaines sources, c'est un schéma définit quand Eyadema était encore en vie. C'est pourquoi, contre l'avis des autres chefs de partis, les deux hommes ont pris part aux discussions avec l'Union Européenne en espérant la dissolution de l'assemblée monocolore par Eyadema. Les mêmes sources précisent que les deux hommes se seraient promis de se rester fidèles et partager ensemble les retombées économiques de leur alliance avec le RPT.

Si certains analystes semblent comprendre Kodjo du fait qu'il a toujours travaillé avec Eyadema et le RPT, cependant beaucoup de compatriotes ne s'expliquent pas comment Zarifou a pu se mettrent dans cette situation. D'autres pensent qu'il se serait laissé embarquer par Kodjo étant donné que celui-ci a déjà trahit et que sa nouvelle trahison ne saurait étonner un observateur averti de la politique Togolaise. Mais tel que je viens de décrire Kodjo et en considérant les contradictions qui s'infiltrent souvent dans les déclarations du président du PDR, il est facile de penser que "qui s'assemble se ressemble" ; mais c'est un pas que je me refuse de franchir.

En effet, à quelques nuances près il semblerait que les deux hommes ont la même formation. Ils ont été des ministres d'Eyadema et sont présidents de partis qui se résument à quelques poignées de fidèles et membres de leurs familles. L'UTD, parti de Kodjo s'étant effrité par des ralliements au RPT, pour se redonner une seconde vie sur la scène politique Kodjo a réussi à convaincre trois autres partis essoufflés (PAD, UDS et PDU) à fusionner en une Convergence Patriotique Panafricaine (CPP). Cette union n'a de patriotique que la soif de son leader qui converge vers des titres honorifiques. Vexé par le score que Eyadema lui a attribué aux présidentielles de 2003, il s'était replié en France en déclarant son retrait provisoire de la politique Togolaise. On pensait que comme l'ancien Premier Ministre Français, Lionel Jospin, Kodjo ferait de son retour un mystère. Rien n'y fit, ce jeu n'a pas duré assez longtemps qu'on le pensait car la tentation d'accéder au pouvoir est très grande chez ce Monsieur. Après avoir tenter de faire croire à l'opinion nationale que sa base (résumée à une poignée de fidèles qui n'attendent que des strapontins si leur chef arrive aux affaires) le réclame, les Togolais ont été surpris de le retrouver dans la délégation du RPT lors des négociations avec l'Union Européenne. Pour se justifier, Kodjo a laissé entendre qu'il a été sollicité par le camp présidentiel et que d'ailleurs il entendait abréger la souffrance du peuple. En réalité, comme je viens de le dire plus haut, la souffrance du peuple Togolais est le dernier de ses soucis. Tout simplement, Eyadema aurait utilisé comme appât le poste de PM pour convaincre Kodjo le panafricain à le défendre. Pour cela il se serait investi dans les négociations avec l'UE et aurait joué sur ses relations internationales pour convaincre l'UE à desserrer l'étau autour du régime dictatorial d'Eyadéma.

Quant à Zarifou depuis qu'il a créé son parti PDR, il ne fait que soufflé le chaud et le froid sur la scène politique. Tantôt vous le verrez comme en farouche opposant, et quelques jours après un allié du RPT. L'homme joue sur le fait que depuis la disparition tragique de Djobo Boukari (paix à son âme), la communauté Cotocoli est à la recherche d'un leader à travers lequel elle pourrait s'identifier. D'ailleurs lorsqu'il avait créé son parti, afin d'enrouler ses frères Cotocoli, il avait laissé entendre que son parti travaillait pour Djobo. Mais quelques années après le retour de l'exil de celui-ci, nous avons constaté un climat plutôt glacial entre les deux hommes. Pour qui connaît bien Djobo sait que ce Monsieur n'accepterait jamais qu'on collabore avec Eyadema ou l'un de ces fils. Comme la plupart des chefs de partis de l'opposition, des rumeurs ont fait état de la collaboration de Zarifou avec le RPT et Ernest GNASSINGBE. Sollicité par sa base à plusieurs reprises, Zarifou aurait refusé de s'expliquer sur le sujet. Mais aujourd'hui nous nous trouvons devant un fait, et même un non initié de la politique pourrait tirer les conclusions qui s'imposent.

Actuellement son silence ressemble à s'y méprendre à un aveu de trahison. Zarifou semble avoir honte de s'exprimer. Son parti semble disparaître de la scène politique Togolaise, même son site internet n'est plus accessible. Sa section de Sokodé ne vit plus, elle ne participe pas aux manifestations depuis le coup de force du 5 février. Mais dans ce silence pesant, une déclaration tardive, de sa branche Europe signé de son frère Bassirou. Devons-nous considérer cette déclaration comme la déclaration officielle du parti ou comment? Pour qui connaît bien Zarifou, s'il n'avait rien à se reprocher ce n'est pas sur un événement aussi important comme l'usurpation du pouvoir qu'on le supplierait avant de réagir. C'est vraiment honteux de se compromettre pour quelque strapontin. A travers ce silence coupable, je crois donc que Zarifou a signé son arrêt de mort politique. Il sait bien que le peuple Cotocoli ne pardonne pas la traîtrise surtout avec le RPT. Rappelez-vous des sanctions infligées à un autre opportuniste Bouraïma Inoussa. Je crois savoir que ce dernier se mordrait encore les doigts de n'avoir pas écouter la voix de la communauté Cotocoli au moment où Eyadema cherchait à l'acheter.

Aujourd'hui, dire que ce silence radio de Kodjo et Zarifou serait dû à un pacte secret avec Eyadema et le RPT, est un pas de plus que je ne voudrai pas franchir. Mais il va falloir que les personnes concernées se dépensent énormément pour nous faire avaler la pilule de leur absence soudaine de la scène politique. Chose étranger, c'est que tous ceux qui s'agitent sur la scène politique Togolaise ont réagit d'une manière ou d'une autre sur ce coup de force de Faure. Même Harry OLYMPIO qui a mangé jusqu'aux miettes chez Eyadema s'est rendu compte de la disparition de son ancien employeur. Pour cela, il a cherché, en faisant cavalier seul, à mobiliser la population. Pourquoi pas vous?


Bordeaux le, 21 février 2005
Mohammed
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