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l'introuvable gouvernement d'union

Togo - Politique
 David Ndachi Tagne


Nommé Premier ministre la semaine dernière, Edem Kodjo peine à former un cabinet.

Une semaine déjà que l'ancien secrétaire général de l'OUA et ancien Premier ministre togolais, Edem Kodjo, a été nommé à nouveau chef du gouvernement par le président Faure Gnassingbé. Une semaine d'attente et d'appréhensions, pour ce qui devrait sceller la nouvelle réconciliation nationale au Togo. On le savait dès le départ : la tâche qui attendait M. Kodjo n'était nullement aisée. Ceci d'autant que l'opposition radicale exigeait ce poste de Premier ministre et d'autres portefeuilles importants. Ce à quoi M. Gnassingbé avait réagi en dénonçant la "plate-forme revendicative" comme visant à "annihiler notamment le pouvoir constitutionnel du président de la République et de l'Assemblée nationale". Il est par la suite apparu que l'opposition radicale jouait son va-tout, dans une logique de " tout ou rien ". Ses principaux ténors ont ainsi décliné les différentes offres, jusqu'à la désignation de M. Kodjo qui, appartenant à une opposition modérée, donnait l'allure d'un homme de la situation. Cependant que les observateurs estimaient d'emblée qu'il avait un poids électoral très faible au regard de son résultat à la présidentielle d'il y a deux ans (0,96%) pour pouvoir convaincre les radicaux.

Depuis une semaine donc, Edem Kodjo s'attèle, avec toutes les difficultés prévisibles, à la constitution du gouvernement. M. Gnassingbé avait lancé l'idée d'un gouvernement d'union nationale, avant la présidentielle contestée du 24 avril, mais aucune solution n'a été trouvée depuis, malgré un sommet le 19 mai à Abuja (Nigeria) qui a réuni pouvoir et opposition sous l'égide de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) et de l'Union africaine (UA). "Le rejet catégorique de notre plate-forme veut dire qu'il y a impasse", avait déclaré la semaine dernière le coordinateur de cette coalition de l'opposition, l'avocat Yawovi Agboyibo. Pour ce dernier, "pas question" que son parti, le Comité d'action pour le renouveau (CAR), participe au gouvernement Kodjo. L'opposition radicale ne ferme toutefois pas définitivement la porte puisque Me Agboyibo souhaite en son nom "le concours d'un facilitateur pour nous sortir de l'impasse".

On se souvient encore des tiraillements entre le président en exercice de l'Union africaine, Olusegun Obasanjo et le président de la Commission de l'UA, Alpha Oumar Konaré, autour du choix d'un médiateur. La question semble curieusement sous le boisseau après les derniers entretiens des deux hommes à Abuja. Même l'Union des forces du changement de Gilchrist Olympio qu'on disait avoir signé un accord avec Faure Gnassingbé au Nigeria dit désormais refuser de participer au gouvernement. Cependant que les autres partis de l'opposition modérée souhaitent un gouvernement d'union nationale. La nomination de M. Kodjo est "le bon choix", selon le président du Parti pour la démocratie et le renouveau (PDR), Zarifou Ayéva. Selon M. Ayéva, un gouvernement d'union nationale est la "seule porte de sortie" de la crise au Togo. La conciliation et la réconciliation se font attendre, comme se fait attendre aussi le rapatriement des 20.000 togolais réfugiés au Bénin et 10.000 au Ghana du fait des récentes exactions post-électorales.