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GILCHRIST OLYMPIO: DIRE LA VÉRITE AU PEUPLE

 Il est important que Gilchrist Olympio et certains "web-Rambo" de l’UFC disent un minimum de vérité au peuple togolais. Par exemple que Gil et son parti, même avant la mort de Gnass, étaient en négociations avec le RPT pour une sortie de crise. Ce qui est normal, le jeu des partis politiques étant de négocier aussi, loin des caméras. Mais au Togo, malheureusement, on assimile toujours le dialogue à de la trahison, et on préfère la démagogie: ce qui nous empêche d’avancer politiquement. Il est trop facile et criminel d'exploiter la misère du peuple pour des intentions inavouées.

Autre vérité: à Abuja, où Gil s’est rendu entre temps seul sans l’accord de la Coalition, il avait bel et bien accepté que Faure Gnassingbe nomme un premier ministre issu des rangs de l’opposition, et avait même proposé le nom d’Eric Amerding, son beau-frère. Ce que le RPT avait refusé en arguant du fait que M. Amerding (le mari de sa soeur) ne résidait pas au Togo et maîtrisait mal les réalités du terrain. Aujourd’hui, Gil change encore d’avis parce que le poste de Premier Ministre pourrait échapper à son parti, surtout à son favori. Alors, si Gil lui seul prend des initiatives ou les impose (comme d’envoyer son leurre, le pauvre Akitani aux élections), que reproche l’UFC à la Coalition qui va discuter avec Faure Gnassingbé? Certes, c’est une gaffe d’utiliser le nom de la Coalition puisqu'elle était incomplète, mais cette erreur est minime eu égard au débat de fond : empêcher à tout prix le RPT d’organiser seul les futures élections législatives!

En coulisses, Gil déclare que l’UFC lui coûte trop cher, et serait prêt à ce que des cadres de son parti entrent au GUN. Mais en même temps, ces déclarations publiques sont en contradiction avec ses souhaits. Pauvre Togo! On ne dira jamais assez que la politique est une question de moyens et de lobbying. Lorsque les observateurs avisés de notre politique avaient suggéré la candidature d'un Léopold Gnininvi, compte tenu d'un plus que probable soutien de la puissante Internationale Socialiste ou de quelqu'un d'autre, les "web-guerriers" de l'UFC ont failli limer ciel et terre. Le résultat est là aujourd'hui malgré le courage de notre peuple et le dévouement de la Ligue Togolaise des Droits de l'Homme (LTDH).

Le radicalisme de l’UFC serait-il finalement une question d’image? Est-ce que, au lieu de vouloir toujours donner de l’UFC l’image d’un parti radical, ne serait-il pas temps de dire la vérité au peuple et de faire la politique de ses moyens? Car, l’option armée tant brandie n’est que du leurre, du moins pour l'instant, et ne correspond pas à ce qui fera avancer la politique au Togo!


Lomé, 29 mai 2005.
G. Gbadayi dit Jérémie le Vigilant