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Quel gouvernement pour le Président Akitani ?

 Faure Gnassingbé dans son mépris total pour le peuple togolais, fait croire que la coalition de l’opposition radicale n’a pas de programme de gouvernement alors que nous savons tous que le sien vise la perpétuation du système politico-militaro-mafieux instauré par son père depuis quarante ans avec le soutien de la France (la Droite et la Gauche confondues).

S’il pense avoir un quelconque programme pour faire sortir le Togo de l’état de pauvreté généralisé dans lequel son père l’a plongé, il aurait dû faire une campagne propre pour gagner les élections au lieu de frauder massivement et lamentablement. Il ne fait aucun doute, son parti ne peut plus diriger notre pays. Seule l’opposition radicale est en mesure d’offrir une alternative crédible d’où cette tentative de la faire entrer dans un gouvernement d’union nationale pour la décrédibiliser aux yeux des Togolais.

La victoire de Bob Akitani à la présidentielle du 24 avril dernier ne fait pas l’ombre d’un doute, malgré toutes les fraudes dont la délégation de l’Union Européenne à Lomé vient de faire état dans un rapport confidentiel. Et il n’est pas question qu’on oblige l’opposition radicale à faire partie d’un quelconque gouvernement d’union nationale qui, loin d’offrir une sortie de crise à notre pays ne ferait que perdurer cette crise et ferait perdre à jamais l’espoir d’une alternative que le peuple togolais a placé en l’opposition radicale.

Au lieu de rentrer dans un gouvernement où le RPT attend faire main basse sur les ministères clés et laisser les miettes à notre opposition dont les ministres seront limogeables à volonté, il faut que le président Akitani forme rapidement son « gouvernement » en transformant son équipe de campagne en gouvernement tout en y apportant bien sur des aménagements substantiels, notamment l’intégration d’un grand nombre de jeunes dynamiques et compétents ayant l’expertise nécessaire pour faire face aux nombreux problèmes auxquels notre peuple est confronté.

Parmi ces problèmes, il y a sans nul doute, celui des réfugiés fuyant les exactions des militaires togolais dont le nombre, estimé à 22.600 par le HCR, augmentera inexorablement dans les prochains jours en raison des représailles de l’armée et des milices à la solde du RPT qui continuent au Togo. Il importe que le Président Akitani nomme un ministre des affaires humanitaires pour prendre à bras le corps ce dossier important et urgent. Celui-ci devra mobiliser les Togolais de la diaspora et les acteurs humanitaires pour venir en aide à ces populations vulnérables.

La tournée d’explication initiée par l’opposition cette semaine doit se poursuivre pour faire du lobbying et expliquer notre situation à nos amis et à nos partenaires institutionnels et surtout pour faire la tournée des diasporas togolaises en Europe, en Amérique et en Afrique pour les mobiliser. Le président Akitani a besoin à cet effet, d’un ministre des affaires étrangères dynamique.

Notre pays a besoin d’une refonte totale de ses textes (constitution, lois électorales…) pour l’ancrer définitivement dans la démocratie. Pour cela, Akitani devra chargé un de ses lieutenants de préparer les reformes constitutionnelles à proposer au peuple le moment venu.

Ce gouvernement devant être un gouvernement de réconciliation nationale, il revient à celui qui sera en charge de la politique de réconciliation nationale, de faire la synthèse des politiques de réconciliation pratiquées en Afrique : Vérité et Réconciliation à la sud-africaine, Instance Equité et Réconciliation à la marocaine, dialogue inter-congolais… et de proposer un modèle original de politique de réconciliation à notre pays. L’objectif étant de répertorier les violations des droits de l’homme commises sous tous les régimes et d’offrir une réparation aux victimes en contrepartie de leur pardon et une amnistie éventuelle.

Ce gouvernement qui devra comprendre des hommes et des femmes ayant à cœur le souci du bien-être du peuple togolais et résolus à apporter des solutions aux problèmes togolais (armée, santé, éducation, culture…) aura la tache difficile car il n’aura pas la reconnaissance internationale nécessaire mais peu importe, ce qui compte, c’est la reconnaissance du peuple togolais. Le moment viendra où cette reconnaissance internationale s’imposera elle-même.

Nul doute que le président Akitani sortira le meilleur gouvernement que le Togo n’ait jamais eu depuis son indépendance en 1960.

Vivement ce gouvernement.

Komi TSAKADI
Paris, France