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Pascal Bodjona ou la tricherie et l’arrivisme comme marques de fabrique !

 Quelle ne fut mon indignation d’entendre le verbeux porte-parole de Faure Gnassingbé déclarer sur RFI que « L'auto-proclamation d'Akitani est un acte de rebellion" !

De qui parle ce tricheur invétéré, avant-hier chassé des bancs de la Faculté de droit de l’Université de Lomé en 1993 pour cause de tricherie, hier bombardé « ambassadeur du Togo aux Etats-Unis » par le scélérat pouvoir en mal de compétences, propulsé aujourd’hui « porte-parole » de la mascarade et sûrement catapulté demain « ministre de la monarchie » ? Et de quoi parle-t-il ? De la Démocratie ?

Comme le dit l’adage de chez nous « Lorsque le caïman mère vous attrape, ses petits peuvent se permettre de vous caresser ». Sinon, ni Pascal Bodjona, ni Faure Gnassingbé, et autres Pitang Tchalla, Komi Klassou, tous de la racaille politico-mafieuse, n’auraient en réalité aucun mérite pour parler au nom du Togo. Le Togo recèle d’importantes ressources humaines (de talents) que vous œuvrez à museler et à maintenir hors du territoire.

Messieurs, vous avez la chance – si c’en est une – d’avoir un puissant employeur nommé France qui, pour vous employer dans la succursale togolaise de sa multinationale nommée « Françafrique », vous a dotés d’une armée et de munitions que vous utilisez impunément pour frauder des élections et tuer vos compatriotes en quête de démocratie et de bonne gouvernance, qui protestent à juste raison contre la mascarade.

Monsieur le porte-parole ! Pouvez-vous nous dire sur la base de quel Code électoral vous aviez organisé l’élection présidentielle que vous prétendez avoir gagné ? Quelles dispositions de ce Code le Gouvernement, le RPT et son candidat ont-ils véritablement respectées tant lors des préparatifs du scrutin que pendant son déroulement et le dépouillement des bulletins ? Aucune. Cela s’appelle du banditisme politique, dont les dégâts, je veux dire la mort par centaines de vos compatriotes, restent indigestes.

Les télévisions du monde entier ont passé et repassé en boucle les honteuses images des militaires à la solde du RPT chassant les paisibles scrutateurs des bureaux de vote le soir du 24 avril 2005 à Lomé. Qu’en dites-vous ? Que pensez-vous, Monsieur le tricheur, de la falsification délibérée et au forceps des listes électorales, du refus de distribuer des cartes d’électeurs aux citoyens en âge de voter, de la destruction des locaux aménagés par les Partis de la Coalition pour y recenser les résultats du vote, de la mise au pas des médias privés, de la coupure du réseau téléphonique, de fax et d’internet sur l’étendue du territoire… ?

Si la CEDEAO a couvert la mascarade tout au long du processus électoral, c’est parce que le clan Gnassingbé a su corrompre grassement ses responsables et représentants. On comprend aisément pourquoi ces derniers s’acharnent aujourd’hui à faire croire que le scrutin du 24 avril s’était « globalement bien déroulé ». Nous savons que, comme les autres représentants de la CEDEAO, Madame DIOP, sa speakerine devenue très volubile, a reçu des centaines de millions de Fcfa des mains de Faure pour se taire ; que le Président TANDJA a lui aussi reçu des millions d’euros pour laisser faire la mafia locale de la Françafrique. La CEDEAO ne peut mieux prouver qu’elle n’est qu’une coquille vide, un vrai machin honteusement et piteusement inféodé au pervers PDG de la multinationale françafricaine.

Ce n’est pas pour rien, Messieurs, que la CEDEAO se débat et patauge à vos côtés dans la mare boueuse électorale de notre pays. C’est à dessein qu’elle a tôt fait de qualifier la proposition du ministre François Esso BOKO « d’irresponsable ». Mais ce faisant, Mamadou TANDJA n’avait fait que répercuter un ordre venu de la France françafricaine, celui de maintenir le scrutin coûte que coûte. Au demeurant, ce sont la CEDEAO, le pouvoir « patricide » et ses souteneurs qui révèlent leur propre irresponsabilité, et inhumanité.

Et c’est bien parce que Monsieur BOKO détient force secrets entourant la mascarade électorale en gestation que le système RPT et le clan Gnassingbé lui en veulent aujourd’hui à mort. Au point de faire brûler nuitamment l’Institut Goethe de Lomé. Depuis la déclaration de M. BOKO et sa démission, vous n’avez qu’une seule hantise : « l’éliminer afin qu’il ne fasse point de révélations »…

Au vu de tout cela, au vu de votre propension incurable à tricher, vous ferez mieux de vous taire, M. Bodjona, et de rendre au peuple sa victoire, sa troisième victoire consécutive depuis 1998. Le vrai Président élu, son Excellence Monsieur AKITANI-BOB, n’a pas de leçon de civisme, de démocratie, de légalité républicaine et de patriotisme à recevoir des badauds de votre acabit.

Si, comme je le crains, la communauté internationale vous laisse à nouveau confisquer le pouvoir, c’est que l’humanité a encore du chemin à faire. Tout simplement !

Ekoué Ayivi Bueno
France, 29 avril 2005
[email protected]